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Et Vous, Vous Lisez Quoi En Ce Moment?


Prankster

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  • 3 weeks later...

J'ai fini Cul-de-Sac de Douglas Kennedy (son premier roman, le seul roman noir), lu d'une traite (ça faisait longtemps que je n'avais été pris à ce point).

Sinon, je me suis fait avoir par les bonnes critiques au sujet de Dan Aurousseau dont j'ai acheté les deux romans prétendument noirs : "Bleu de Chauffe" et "Du Même Auteur". L'argument est alléchant mais ça ne tient pas la route passée la première page (j'exagère à peine). C'est faiblard, le style est mauvais, il y a des précisions inutiles et erronées, ça finit en queue de poisson. Déjà que je n'accroche pas trop avec Manchette ... On dit qu'il en est le disciple. Ouais bof. Encore un plan marketing pour nourrir le mythe de l'ex-braqueur au talent littéraire révélé sur le tard.

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MONK de Laurent de Wilde. Biographie dudit Thelonious Monk donc.

Je viens de lire un chapitre g?nialissime sur le r?le de la section rythmique dans le jazz :rolleyes:

Excellente cette bio écrite par un musicien. Ca me donne l'idée de la relire un de ces quatre matins (ben oui, je lis souvent aux chiottes :blush: )

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Ouais, d'ailleurs voila un extrait du chapitre dont je parle que j'ai trouvé sur le net B)

Extrait de "MONK", paru aux ?ditions L'Arpenteur ou Folio, Gallimard en 1996.

A obtenu le Prix Charles Delaunay de L'Acad?mie du Jazz ainsi que le Prix Pelleas

Quand on descend une rue en pente, une nuit d'été avec un petit coup dans le nez, on a le plus souvent envie de chanter. C'est presque mécanique : allàg?e momentan?ment de la gravitation universelle, la marche devient facile, les soucis lointains, alors on chante. Ce qui nous vient ? l'esprit : de l'op?ra si la rue est sonore, du jazz si elle est sombre, les Beatles quand on est vraiment saoul. Pour y avoir trop souvent perdu le sommeil, tous les gens qui ont habit? une rue en pente le savent.

Cette sensation d'apesanteur naturelle et f?conde, o? la vie est simple et tous les tons sont justes, est ce qui, je pense, se rapproche le plus du bien-être que procure une bonne section rythmique. Une mauvaise : rue en pente que l'on monte, cette fois-ci, en serrant un gros paquet sous le bras, et prenant garde de ne pas glisser sur le pav? in?gal, dêtremp? par un crachin retors. Une rythmique potable : route plate bord?e de platanes, plant?s symétriquement, on marche tout droit d'un bon pas vers le but de la promenade. {...}

Quand Monk arrive, il faut inventer un nouveau son, celui du trio. Ca commence avec la basse et la batterie. On a souvent tendance ? croire qu'un bon bassiste et un bon batteur vont faire une bonne paire : chaussure droite, chaussure gauche, et en avant. Mais un mocassin italien et une bottine anglaise ne font pas un heureux mariage, même s'ils donnent l'impression de chausser le pied. Les ampoules ne vont pas tarder ? se faire sentir, on ne va pas faire des kilomêtres avec ?a... Moralit? : trouvez la paire... Rien de plus dr?le et de plus ?mouvant que ce mariage forc? entre la basse et la batterie, les deux plus gros instruments (portables, ce qui exclut le piano) de l'orchestre. C'est toute une philosophie, d'être gros. Le bassiste et le batteur, en tourn?e, ils pensent gros : billets sp?ciaux, si?ges supplàmentaires, escaliers, portes ?troites, temp?rature (la contrebasse peut s'ouvrir comme une vieille chaussure s'il fait trop chaud et moite, ou se fendre comme une b?che s'il fait trop froid), ils me font souvent penser au gros collabo du "Port de l'Angoisse" qui n'arrête pas de s'?ponger le front tout en regardant nerveusement autour de lui. Alors, forc?ment, ?a cr?e des liens, comme on dit. Entre gros. Et puis, foutu pour foutu, ils ne voyagent jamais làger, les bassistes et les batteurs : en plus de leur instrument, ils ont toujours des sacs pleins d'outils, de gadgets, de m?dicaments, que sais-je, c'est comme le sac des dames, il y a toujours une surprise dedans. Des gros bricolos, en somme. Alors une fois sur sc?ne, quand ils ont tous leurs trucs d?ballàs et fich?s en terre avec une autorit? que seul le poids peut conc?der, il ne faut pas les emmerder, le bassiste et le batteur. Ils sont venus pour bosser, et ?a leur a coété assez d'ennuis comme ?a.

Et c'est là que le miracle se produit : les lumi?res s'?teignent, le silence se fait dans la salle, et il y a une seconde o? rien ne se passe encore, on sait que l'instant d'après il sera trop tard, que le temps va se mettre en route, la machine est remont?e, mais là il n'y a rien, pas de temps, juste une promesse, une menace de temps. Et puis tout ? coup, tout bascule, et la basse et la batterie arpentent avec une joie furieuse la route qui ? chaque instant nous rapproche de notre mort. Ces deux gros-là, quand ils sont sur sc?ne, leur responsabilit? est immense, ?crasante, c'est pour ?a qu'ils ont besoin de toutes ces pièces d?tach?es : ils ne font rien moins que le temps. On est très loin de l'expression sadique et minutieuse qui dit que l'on tient la mesure. Non, eux, ils font le temps. Pas le tic tac de l'aiguille sur le cadran de ma montre, mais une pulsation profonde qui depuis toujours habite la moelle de nos os, et nous fait oublier l'autre Temps... Au cours d'un concert, la Paire devient maêtre du temps ! Et ?a, c'est un souci, et pas des moindres... Pourquoi faut-il être au moins deux pour faire le temps ? Sans doute parce que quand on est seul, c'est un peu sa parole contre le reste du monde : cela tient du fanatisme. Quand on est deux, c'est le début d'un partage, d'une foi qui s'exprime, la foi en un dieu qui est une pulsation originelle, et que l'on adore dans cette ?glise qu'est la musique. Faire le temps est une exp?rience proprement mystique et communautaire. Ce que l'on cherche tout seul en aveugle, avec une fragilit? d?sarmante (on ?ternue, et c'est fini, pffuit, envolà, le rythme), ? deux, on le trouve avec une exaltante facilité. L'amour contre la masturbation.

J'ai toujours cru que tous les rythmes pr?-existaient ? l'homme, et qu'ils flottaient, virtuels, en chacun de nous. Celui ou ceux qui font du temps ne font gu?re que se mettre ? l'unisson de cette fr?quence primordiale, c'est un peu comme si on mettait les doigts dans une prise, après on ne peut plus s'en arracher. Car la pulsation flotte autour de nous. Nous baignons dans le rythme. Naissons, mourons dedans. Comme il est puissant et sage, celui qui sait le canaliser et le transmettre ! Gloire ? celui qui nous r?v?le ? cette ?vidence que le rythme parle en nous ! All God's children got rythm !

Quand on regarde un protozoaire au microscope, on dirait qu'il est en train de danser sur un disque de James Brown passé en 78 tours. Et quant aux petits cils vibratiles de la param?cie, je ne pouvais pas m'emp?cher en classe de Sciences Nat d'imaginer au bout de chacun d'entre eux une minuscule cymbale ou un tambour, jouant ainsi une musique microscopique. Quel orchestre ! On ne s'entendrait plus parler ! Et l'homme, comment est-il con?u ? En rythme, celui des ressorts du sommier ! En rythme, le foetus expuls? hors du ventre de sa m?re par les contractions r?guli?res, en rythme les premières exp?riences du sommeil, de l'alimentation, en rythme, en rythme ! Des petits, des grands, des courts qui durent une pico-seconde, des longs qui durent dix ans, des qui se croisent ou se r?pondent, des qui emp?chent de tourner en rond, ou d'autres qui vous gonflent comme un ballon. On ne les choisit pas, ces rythmes-là, parce qu'on ne choisit pas le jour de sa propre naissance, parce qu'on ne peut pas avoir un temps d'avance sur le rythme. Alors oui, gloire ? ceux qui, bricoleurs de g?nie, ordonnent ce rythme, le font tourner sur lui-même, l'embobinent, le d?rivent, l'apprivoisent, et le mettent dans leur petite bo?te ? musique, comme jadis les premiers hommes avec le feu !

Si ?a ?a vous donne pas envie de le lire :goute:

Dans ce même chapitre il y a tout un passage sur le bassiste, orchestr? autour du thème :

Il d?tient entre ses doigts le pouvoir d?finitif du nivellement par le bas : Il n'y a personne en dessous du bassiste, alors c'est lui qui a forc?ment raison.
:whistle:
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:whistle:

c'est pas le meilleur bouquin de poker

mais c'était le premier prix d'un "micro" tournoi alors :goute:

Edited by chaosfactory
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viens de finir le tome 1 de l'ep?e de verit? de terry goodkind "la première le?on du sorcier"

et là j'attaque "les monarchies divines" 1er tome de Paul Kearney

periode fantasy en ce moment le bunny

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Vous devriez lire la biographie de Beethoven, il a des répliques très piquantes! Quelle vie.....

Celle de Schubert est aussi bien.

Sinon à part lire les conneries du forum, je lis un des plus grand livre du monde: La Bible (passionnant en fait)

Edited by basse hero
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Perso, je lis "Les ciels de Pern" (Anne McCaffrey), pour terminer ma collection (15 volumes de la même sûrie).

Mais bon, j'entame souvent 2-3 livres en même temps (ma femme et moi sommes de gros lecteurs - et rapides, ? notre grand d?sespoir) :wink:)

Edited by chips
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Vous devriez lire la biographie de Beethoven, il a des r?pliques très piquantes! Quelle vie.....

Celle de Schubert est aussi bien.

Sinon ? part lire les conneries du forum, je lis un des plus grand livre du monde: La Bible (passionnant en fait)

Vous ?tes prince du seul fait de votre sang, de Beethoven il n'y en a qu'un, et il s'est fait tout seul !

Il me semble qu'il dit quelque chose du genre ? Esterhazy :goute:

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