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Influence du bois sur le son


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Influence du bois sur le son

Comment le bois peut-il influencer la sonorité d’une guitare, en particulier les guitares électriques dont le son est repris par un micro magnétique ? Le phénomène est en fait très simple. La corde vibre et transmet ses vibrations à la caisse via le chevalet et au manche via le sillet et les mécaniques. L’instrument se met donc à vibrer et à son tour il va faire vibrer la corde, créant ainsi un cercle vertueux. C’est comme cela que la nature du bois, influe sur la vibration de la corde. La signature sonore du bois est liée à sa densité, son fil, sa coupe etc. La sonorité des tables d’harmonie est également au type de barrage (en X chez Martin par exemple…).

 

 

 

https://agritrop.cirad.fr/604052/1/doc de travail Bois de lutherie pour guitares V11 fini.pdf

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C'est particulier cette approche qui se voudrait scientifique et qui traite de l'influence supposée du bois sur le son sans aucun étayage.

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Ca relancerait pas un vieux déjà qui a déjà été discuté maintes fois ? Un gars avait même fait un comparatif à l'aveugle en changeant uniquement le corps (mêmes cordes, micros, manche, méca, bridge, ...). C'était sur TB je crois (ça date). Le résultat : ça change pas grand chose.

Je crois que la touche avait par contre plus d'influence sur le son que le bois du corps.

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Le 13/03/2024 à 16:58, RobTheMob a dit :

C'est particulier cette approche qui se voudrait scientifique et qui traite de l'influence supposée du bois sur le son sans aucun étayage.

Les interviews de luthiers son bien plus éloquentes je trouve , un magazine de basse en faisait des séries que j'ai publié sur ce forum. 

Ce qui revenait c'était : bois lourd surtout pour George F, frêne érable, ou proches, OU composite, étant la base la plus sûre mécaniquement parlant, vissé collé traversant question de goût , bridge pareil une tôle fait l'affaire, types de micros et positions pour la personnalité .

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Reste que y a -par exemple- aucune comparaison de spectre sonore faite entre instruments à l'électronique et aux cordes identiques mais au bois différents.

Donc en terme d'influence, si c'est de 50%, 10%, 5%, 1%, voire 0%, on n'en sait rien. C'est juste le doigt très mouillé d'une personne forcément biaisée sur la question.

 

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Ce que je trouve de bien fait dans l'article (pas encore tout lu), c'est l'approche "luthier" et les différents types de bois et leur densités. 

Pour avoir comparé (lors d'une visite chez Warwick) deux basses, faites avec le même bois, DU MEME ARBRE, mais l'une faite avec la base de l'arbre et l'autre avec la partie plus haute et constaté que la différence était tout à fait notable, et pour avoir deux Sandberg TM5, l'une "normale" et l'autre en modèle "Patchwork" (qui mélange les essences de bois pour la touche et le corps), je peux dire que c'est vraiment une question de densité et de rigidité qui influe le plus sur le son. Evidemment ces qualités sont influencées par le type de bois, mais ce qui importe au dela du type, c'est les propriétés mécaniques. 

 

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C'est intéressant à lire, pas de souci.

Et c'est du travail.

Il ne s'agit pas de minimiser cela.

 

Mais c'est effectivement beaucoup plus une approche de luthier avec ses convictions de luthier qu'un travail scientifique. 

 

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Le 13/03/2024 à 16:58, RobTheMob a dit :

C'est particulier cette approche qui se voudrait scientifique et qui traite de l'influence supposée du bois sur le son sans aucun étayage.

Oui, l'effort est louable mais bien que ça semble se présenter comme un genre de synthèse, ça ne fait que reprendre des trucs à doite à gauche, sans aucun étayage. Qui plus est, il y a pas mal d'erreurs, d'approximations et même de contradictions d'un paragraphe à l'autre.

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Il existe des méthodes pour estimer les propriétés acoustiques d'un bois, dont une décrite ci-dessous vers 7mn15.
Après c'est sûr qu'en électrique avec tout le chainage, elles vont être sérieusement minimisées.
Enfin le scientisme c'est bien, mais pour ce qu'il a produit ces dernières années... il serait peut-être temps de s'en détacher un peu (?).
 

 

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Le son d'un instrument c'est une addition d'ingrédients (bois, micros, musicien, cordes, type de cordes, ampli, type d'ampli, réglage de l'ampli, hauteur des cordes, place de l'ampli dans la piece, humeur du musicien, âge et culture du musicien, type de jeu...)  qui donneront à chaque fois un résultat différent meme si vous prenez les mêmes ingrédients.
Comme on peut rien mesurer... faites comme moi : foutez vous en ! Ya les basses qui plaisent, et d'autre pas 😉 (je choisis mes bois parce qu'ils sont jolis)

Edited by k0brakai
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Le 13/03/2024 à 19:45, k0brakai a dit :

Le son d'un instrument c'est une addition d'ingrédients qui donneront à chaque fois un résultat différent meme si vous prenez les mêmes ingrédients à chaque fois.
Comme on peut rien mesurer... faites comme moi : foutez vous en ! Ya les basses qui plaisent, et d'autre pas 😉 (je choisis mes bois parce qu'ils sont jolis)

Yes +10000

si en plus c’est équilibré et pas trop lourd, c’est bingo… 

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La touche je suis sensible personnellement, très (trop) détaillé et froid , à part pour la fretless qui de part l'absence des bruits de frettes arrondi tout le timbre . 

Sinon c'est quand même de peu significatif à anecdotique, mais pour le corps j'aime bien y croire , je pense surtout qu'il renforce ou inhibe des caractéristiques de la touche , pour cette raison que les combos frêne érable et aulne palissandre soient si populaires . 

Mais bon, dans une sono avec des gros 21 pouces va entendre le grain de ton Azfélia ou Bubinga ahah , si on entend distinctement les notes c'est déjà énorme x)

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Le 13/03/2024 à 17:01, KoZo a dit :

Ca relancerait pas un vieux déjà qui a déjà été discuté maintes fois ? Un gars avait même fait un comparatif à l'aveugle en changeant uniquement le corps (mêmes cordes, micros, manche, méca, bridge, ...). C'était sur TB je crois (ça date). Le résultat : ça change pas grand chose.

Je crois que la touche avait par contre plus d'influence sur le son que le bois du corps.

C'est vraiment très discutable. Vigier défendait l'idée que 90% du son vient du manche (de préférence les siens). Moi en swappant des corps sur le même manche de PB ou MM j'ai constaté des différences énormes.

Edited by totorbass
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Salut,

Je vous livre le contenu d’un article paru dans le dernier numéro de la lettre du musicien à ce sujet (n° 577, page 58) :

« L’ERREUR, C’EST D’ATTRIBUER UNE SONORITÉ À UNE ESSENCE DE BOIS »
propos recueillis par Éloïse Duval
Romain Viala, chercheur en mécanique à l’Institut technologique européen des métiers de la musique, tente de déconstruire les préjugés qui consistent à réduire la sonorité d’un instrument au bois dans lequel il est taillé.
Pernambouc, ébène, grenadille ou palissandre : ces arbres qui poussent au cœur des forêts tropicales du Brésil et des savanes boisées de l’Afrique australe font, depuis quelques années, couler beaucoup d’encre. En cause : dans un contexte de raréfaction des ressources et de pression sur les écosystèmes, ces essences dans lesquelles sont taillés tout ou partie de nos instruments de musique sont de plus en plus rares, et leur commerce de plus en plus restreint par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites).
Et si une partie du monde de la lutherie a déjà commencé à s’emparer de ces questions, en préférant aux essences tropicales traditionnellement employées dans la facture instrumentale des alternatives plus locales ou en se tournant vers des matériaux composites, les préjugés sur le rôle du bois dans la sonorité finale de l’instrument ont la peau dure. Ainsi, à l’ombre de son laboratoire, Romain Viala, chercheur en mécanique à l’Institut technologique européen des métiers de la musique (ITEMM), s’emploie à déconstruire ces a priori en se concentrant sur les caractéristiques mécaniques de la matière.
La nature du bois joue-t-elle vraiment un rôle de premier plan dans la qualité sonore de l’instrument ?
Romain Viala : L’erreur fondamentale est d’attribuer une sonorité à une essence de bois. Pour renverser ce préjugé-là, encore bien ancré dans l’esprit des musiciens et des luthiers, ma façon de procéder est celle de la recherche, en particulier en mécanique. Car si l’on veut vraiment comprendre la sonorité des instruments de musique, il faut s’attacher aux éléments qui agissent sur le son de l’instrument. Par exemple, sur les instruments à cordes, ce qui agit en tout premier lieu sur le son, ce sont les cordes. Comment et par quoi elles sont pincées, frottées ou frappées, ce sur quoi elles sont appuyées – à ce titre, la caisse de résonance, la table d’harmonie, l’assemblage vont jouer un rôle important. Viennent ensuite les caractéristiques des constituants, la forme de la table, son épaisseur, avec le cas des barrages pour la guitare, ou la voûte pour le violon qui ont une grande influence. Et seulement à la toute fin de cette chaîne, viennent les caractéristiques du bois dans lequel est taillé l’instrument. Le bois a donc une influence assez faible sur les mécanismes de production du son, et pourtant, dans l’imaginaire collectif, beaucoup sont encore persuadés que le bois arrive en premier.
La nature du bois n’est pas non plus sans influence sur le son ?
Bien sûr ! Même si le bois arrive tout au bout de la chaîne de production du son, il a quand même un rôle. Je questionne les préjugés qui consistent à faire dire à un luthier ou à un musicien, par exemple, qu’il préfère le palissandre car c’est le bois qui donne le bon son. Le tout sans preuve à l’appui – j’entends par preuve une expérience qui montrerait cela de façon significative, suivant les critères actuels de scientificité.
Or, pour déconstruire ce préjugé-là, je prends le chemin à rebours depuis l’anatomie du bois, en m’attachant à ses propriétés mécaniques : sa densité, sa rigidité suivant sa direction, sa dureté et son amortissement. Ceci sur un grand nombre d’échantillons de bois. Et les résultats vont vous étonner : là j’ai sous mes yeux deux morceaux de même taille, issus d’un même frêne qui ne sonnent pas du tout à la même hauteur, ou encore un morceau d’érable attaqué par les champignons et un morceau de chêne qu’on ne saurait différencier à l’oreille. En revanche, je peux comprendre qu’un luthier préfère travailler un bois plutôt qu’un autre pour des raisons de stabilité par exemple, comme la grenadille pour les hautbois et les clarinettes, ou parce qu’un bois est plus droit, plus régulier et sans nœud, et ne menace pas de se briser à tout instant en le travaillant sous la tension des cordes. Il y a de nombreuses raisons de choisir des bois plutôt que d’autres, mais souvent, elles ne sont pas aussi « sonores » que l’on voudrait le croire.
Pourquoi est-il important de changer de regard sur le rôle du bois dans l’acoustique ?
Nous avons été habitués à avoir de la matière sur mesure, or maintenant qu’elle se raréfie, il faut changer de paradigme. À l’ITEMM, on tente de proposer des matières ayant des propriétés similaires à certains bois pour pouvoir s’en passer. On commence par proposer des alternatives locales, puis des matériaux composites, et enfin des bois stabilisés par injections si on doit atteindre des.propriétés vraiment uniques. Mais surtout, doit-on continuer, pour des raisons acoustiques peu voire pas prouvées, à exploiter coûte que coûte des espèces en danger ?

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Intéressant.

J’ai lu quelque part que Léo Fender avait choisi l’aulne pour ses guitares non pas pour ses propriétés acoustiques mais parce que c’était un bois largement disponible, pas trop cher et qui correspondait à sa logique industrielle.

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Autant pour le corps je pense aussi que cela a peu d’influence hormis sur le poids, autant chaque fois que j’ai eu des manches en bois exotiques type Wengé, walnut, padouk ou je ne sais quoi (warwick, Ibanez,etc.), je n’ai vraiment pas aimé. Il me manquait tout un tas de fréquences dans le son comme si il n’avait plus de consistance. Après c’est peut-être la conception de l’instrument ou un phénomène psycho-acoustique mais j’en serais quand même très surpris.🥂

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C'est le problème des croyances, ça ne s'interroge pas, c'est ramené à une expérience personnelle, un sentiment. Combien d'attentes déçues sur un instrument de luthier avec telle essence, telle touche, telle électronique... Et qui ne sonne pas comme prévu "pourtant sur le papier ça aura dû". 

Posted (edited)

J'ai toujours eu (et j'ai toujours) l'impression que le son d'une guitare basse électrique provient des cordes, des micros et de l'ampli, que c'est la combinaison de ces trois choses qui fait le son, mais surtout les cordes, les micros et l'ampli viennent en second.

Edited by hugues666
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Spoiler alert : Oui le bois influence sur le son.

Spoiler alter bis : c'est le bois de la basse, et ça peut être corrélé à son essence ou pas (ce qui a été dit plus haut)

Spoiler alter ter : ça influence, mais quid de sa contribution au final? Rien? Beaucoup? Pas? Enormément de facteur y contribuent (passer de flat à round par exemple).

 

Enfin tout ça pour dire que on peut généraliser en disant que le bois influence, mais c'est mieux de dire que c'est une contribution parmi tant d'autre : cordes, électronique, micro, hardware, type de jonction corps manche, corps creux ou pas etc etc etc. Parce que la propagation d'une vibration dans un milieu et TRES complexe.

Par contre en combinant certains facteurs, on peut très bien avoir une "idée" de comment ça "pourrait" sonner. Avec toutes ces précautions d'usage.

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Le 13/03/2024 à 23:27, quatre-quartes a dit :

Salut,

Je vous livre le contenu d’un article paru dans le dernier numéro de la lettre du musicien à ce sujet (n° 577, page 58) :

« L’ERREUR, C’EST D’ATTRIBUER UNE SONORITÉ À UNE ESSENCE DE BOIS »
propos recueillis par Éloïse Duval
Romain Viala, chercheur en mécanique à l’Institut technologique européen des métiers de la musique, tente de déconstruire les préjugés qui consistent à réduire la sonorité d’un instrument au bois dans lequel il est taillé.
Pernambouc, ébène, grenadille ou palissandre : ces arbres qui poussent au cœur des forêts tropicales du Brésil et des savanes boisées de l’Afrique australe font, depuis quelques années, couler beaucoup d’encre. En cause : dans un contexte de raréfaction des ressources et de pression sur les écosystèmes, ces essences dans lesquelles sont taillés tout ou partie de nos instruments de musique sont de plus en plus rares, et leur commerce de plus en plus restreint par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites).
Et si une partie du monde de la lutherie a déjà commencé à s’emparer de ces questions, en préférant aux essences tropicales traditionnellement employées dans la facture instrumentale des alternatives plus locales ou en se tournant vers des matériaux composites, les préjugés sur le rôle du bois dans la sonorité finale de l’instrument ont la peau dure. Ainsi, à l’ombre de son laboratoire, Romain Viala, chercheur en mécanique à l’Institut technologique européen des métiers de la musique (ITEMM), s’emploie à déconstruire ces a priori en se concentrant sur les caractéristiques mécaniques de la matière.
La nature du bois joue-t-elle vraiment un rôle de premier plan dans la qualité sonore de l’instrument ?
Romain Viala : L’erreur fondamentale est d’attribuer une sonorité à une essence de bois. Pour renverser ce préjugé-là, encore bien ancré dans l’esprit des musiciens et des luthiers, ma façon de procéder est celle de la recherche, en particulier en mécanique. Car si l’on veut vraiment comprendre la sonorité des instruments de musique, il faut s’attacher aux éléments qui agissent sur le son de l’instrument. Par exemple, sur les instruments à cordes, ce qui agit en tout premier lieu sur le son, ce sont les cordes. Comment et par quoi elles sont pincées, frottées ou frappées, ce sur quoi elles sont appuyées – à ce titre, la caisse de résonance, la table d’harmonie, l’assemblage vont jouer un rôle important. Viennent ensuite les caractéristiques des constituants, la forme de la table, son épaisseur, avec le cas des barrages pour la guitare, ou la voûte pour le violon qui ont une grande influence. Et seulement à la toute fin de cette chaîne, viennent les caractéristiques du bois dans lequel est taillé l’instrument. Le bois a donc une influence assez faible sur les mécanismes de production du son, et pourtant, dans l’imaginaire collectif, beaucoup sont encore persuadés que le bois arrive en premier.
La nature du bois n’est pas non plus sans influence sur le son ?
Bien sûr ! Même si le bois arrive tout au bout de la chaîne de production du son, il a quand même un rôle. Je questionne les préjugés qui consistent à faire dire à un luthier ou à un musicien, par exemple, qu’il préfère le palissandre car c’est le bois qui donne le bon son. Le tout sans preuve à l’appui – j’entends par preuve une expérience qui montrerait cela de façon significative, suivant les critères actuels de scientificité.
Or, pour déconstruire ce préjugé-là, je prends le chemin à rebours depuis l’anatomie du bois, en m’attachant à ses propriétés mécaniques : sa densité, sa rigidité suivant sa direction, sa dureté et son amortissement. Ceci sur un grand nombre d’échantillons de bois. Et les résultats vont vous étonner : là j’ai sous mes yeux deux morceaux de même taille, issus d’un même frêne qui ne sonnent pas du tout à la même hauteur, ou encore un morceau d’érable attaqué par les champignons et un morceau de chêne qu’on ne saurait différencier à l’oreille. En revanche, je peux comprendre qu’un luthier préfère travailler un bois plutôt qu’un autre pour des raisons de stabilité par exemple, comme la grenadille pour les hautbois et les clarinettes, ou parce qu’un bois est plus droit, plus régulier et sans nœud, et ne menace pas de se briser à tout instant en le travaillant sous la tension des cordes. Il y a de nombreuses raisons de choisir des bois plutôt que d’autres, mais souvent, elles ne sont pas aussi « sonores » que l’on voudrait le croire.
Pourquoi est-il important de changer de regard sur le rôle du bois dans l’acoustique ?
Nous avons été habitués à avoir de la matière sur mesure, or maintenant qu’elle se raréfie, il faut changer de paradigme. À l’ITEMM, on tente de proposer des matières ayant des propriétés similaires à certains bois pour pouvoir s’en passer. On commence par proposer des alternatives locales, puis des matériaux composites, et enfin des bois stabilisés par injections si on doit atteindre des.propriétés vraiment uniques. Mais surtout, doit-on continuer, pour des raisons acoustiques peu voire pas prouvées, à exploiter coûte que coûte des espèces en danger ?

Parfait ça!!

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Le 13/03/2024 à 19:23, Metropolis a dit :

Enfin le scientisme c'est bien, mais pour ce qu'il a produit ces dernières années... il serait peut-être temps de s'en détacher un peu (?).

La méthode scientifique (pour utiliser un mot qui existe) ça consiste à tout mettre en doute, étudier sans idée préconçue en faisant son possible pour s'affranchir de tout biais, chercher par tous les moyens possibles à réfuter ses propres hypothèses, puis faire reproduire et confirmer les éventuels résultats par un maximum de pairs en l'absence de tout conflit d'intéret, et quand enfin la démonstration est telle qu'on ne peut plus raisonablement douter, alors on peut se permettre d'affirmer qu'on a probablement raison.

Quand on voit ce que l'absence d'une telle rigueur a produit ses dernières années... il serait peut-être temps d'y revenir 😉 

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