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AlexB6

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Everything posted by AlexB6

  1. J'avais lu l'histoire au sujet de cette contrebasse, gros projet, le projet d'une vie ! J'ai des idées bien plus softs en comparaison, mais par contre sur les délais je reste assez intransigeant. J'aime quand c'est clair et défini. L'exigence dont je fais preuve pour établir mes besoins et mon cahier des charges, je l'attends en retour auprès du luthier, réputé ou pas. D'ailleurs Benjamin ça l'a plutôt motivé, ça lui changeait des clients indécis ! Et puis si au final l'alchimie ne fonctionne pas, au moins je peux dire que j'y suis pour quelques chose, vu l'implication forte au niveau de la conception. Je garde mes idées tordues pour plus tard, genre une basse pour faire du flamenco, avec capteur de frappe sur table amovible...
  2. J'ai rajouté un peu de son, juste un petit encas pour l'instant.
  3. @bajito : C'est surtout que je n'ai pas pris le temps d'en parler, procrastination tout ça... @LowIO : L'humain reste très important dans mes collaborations, quand il n'y a pas ça tout fout l'camp ! Benjamin Calmon m'a d'ailleurs réconcilié avec cela, avec d'autres collaborations, c'était pas forcément évident...
  4. En 2013, ma vie a radicalement changé car j’ai commencé à jouer régulièrement dans un cadre professionnel, avec une entrée dans l’intermittence du spectacle en Décembre de la même année. À l’époque je tournais avec mon ex-Mensinger, et même si c’était un bel instrument agréable à jouer, ma situation, mes besoins et mes envies allaient évoluer et m’amener progressivement à renouer avec la lutherie sur mesure, avec l’arrivée en Septembre d’une Maruszczyk Elwood 5 cordes et 24 cases davantage taillé pour mon job. Comme tous les ans à la fin de l’été, a lieu sur Montpellier le Salon International de la Lutherie, qui s’inscrit au cœur des Internationales de la Guitare (IG), festival qui ne cesse de s’étendre et de rayonner, parfois au détriment d’autres… Depuis 2010 le Salon se déroule dans l’enceinte du Corum, qui permet d’accueillir de nombreux exposants. Armé de ma Maruszczyk histoire de pouvoir comparer et discuter spécifications, je me dirige assez rapidement vers le stand de Benjamin Calmon, dont j’avais repéré le travail en regardant la liste des exposants sur le site web des IG. Une basse attire rapidement mon attention : elle est pourvue d’une table rapportée qui ressemble à du noyer ondé, mais qui n’en est pas en réalité. Rapidement nous entamons la discussion, et je fais part à Benjamin de mon souhait en lutherie du moment : la recherche d’une basse 5 cordes plutôt orienté haut de gamme. Il se trouve que Benjamin expose juste à côté de Cosme, or je suis un de ses premiers clients donc je connais un minimum sa production et la qualité de son travail… Sans vouloir comparer je fais comprendre à Benjamin que le haut de gamme j’ai déjà eu et donc que je cherche à nouveau du lourd ! Ce dernier semble plutôt à l’écoute, je sens vraiment que je pourrais travailler de concert avec lui sur un projet unique, entièrement custom, ce qui n’est pas forcément possible avec d’autres luthiers. Je repars du Salon en promettant de le recontacter… En Mars 2014 je me rends chez lui à Roquesérière près de Toulouse, avec un plan à l’échelle 1 d’une basse 5 cordes singlecut headless. Le choix est fait d’utiliser les bois qui m’ont marqués sur les basses de Benjamin lors du Salon de la Lutherie, sur un design issu à 100% de mes désirs luthesques. C’est d’ailleurs la première basse que je dessine quasiment en one shot au niveau de la forme, preuve que c’était déjà très limpide dans mon cerveau ! Cette basse me sera finalement livrée lors du Salon International de la Lutherie 2014, soit environ 1 an après avoir rencontré Benjamin. Caractéristiques Headless / 5 cordes / singlecut Date de production : Septembre 2014 Construction : manche traversant Diapason : 34’’ Corps : table en if ondé, ailes en acajou Manche : 1 pièce d’érable ondé ; 1 truss rod à barillet ; 2 renforts carbone Profil : en C presque plat, épaisseur 19mm à la 1ère frette, 20mm à la 12ème. Touche : érable ondé 26 cases + binding ébène Repères : blanc 3mm (uniquement sur la tranche) Radius : 10’’ Sillet : graphite, largeur 44mm Frettes : type Dunlop 6130 (large et peu haute) Rampe : if ondé, encercle les 2 micros Chevalet : ETS doré en 2 parties, string spacing 18mm Micros : 2 Bartolinis 57CBJD, modèle « Deep Tone » Électronique : John East modulaire comprenant : volume, balance, tonalité avec push/pull actif/passif, basse, aigu, et stack médium semi-paramétrique ; embase jack sur la table. Finitions : vernis brillant Confort et ergonomie Cette basse a un équilibre assez particulier. En effet elle a tendance à pencher côté corps, ce qui est déstabilisant en position assise. En revanche debout, ça permet de ramener les graves assez facilement vers soi ! L’acajou n’est pas innocent, la basse atteint malgré tout les 4,3kg. L’emplacement de la découpe stomacale demande à être retouché car actuellement cela a tendance à repousser la basse vers l’extérieur. Cela signifie que les graves sont plus accessibles, mais les aigus eux beaucoup moins, or j’ai un jeu qui s’établit plutôt à partir de la 7ème case, et cette basse allant jusqu’à 26 cases, c’est dommage de ne pas pousser jusque là à cause d’un banal chanfrein… L’emplacement des attaches courroies permet de corriger un peu ce souci, mais à l’usage ça peut agacer de devoir repousser sans cesse l’instrument pour changer d’octave. En l’état ça en fait une superbe basse d’accompagnement, mais le soliste refoulé que je suis n’est pas tout à fait satisfait pleinement ! Le layout paraît assez lourdingue mais au final je joue surtout en passif, donc limite l’EQ 3 bandes est là pour faire joli ! Qualité de la lutherie Cette est à priori la meilleure basse sortie de l’atelier de Benjamin Calmon. Il a vraiment progressé grâce à ce projet, notamment sur les finitions. Et de fait j’ai vraiment le sentiment d’avoir acquis le haut de gamme de sa production. Pari réussi donc. Les bois utilisés sont magnifiques. L’if ondé que j’ai pu sélectionner sur une planche de 2m est sublime. Pour l’anecdote, on ne sait pas vraiment si c’est de l’if ondé… Le fournisseur de Benjamin lui a vendu sous ce nom là mais difficile d’avoir des certitudes sur sa véritable nature… De toute façon je m’en fous, je voulais un truc ondé qui ne soit pas de l’érable, c’est fait ! J’avais un peu peur du manche en une pièce mais sa construction avec les renforts le rend tout à fait exploitable. Côté réglages j’ai dû un peu tâtonner pour en tirer toute la quintessence, le radius de 10’’ n’aidant pas vraiment. Esthétique C’est la première basse singlecut que je dessine, et j’avoue être très satisfait du résultat final. Ma base de travail reste l’Imperial de Fodera. Mais plutôt que de faire un clone, j’ai voulu m’en détacher en estompant les courbes trop massives de ce modèle, un peu à la manière du luthier JCR. Pour la partie headless, j’ai retravaillé le bout de manche un peu trop géométrique de ma Mermet, tout en conservant cette idée d’extension des bois du manche (je n’aime pas le headless pur et dur à la Steinberger). L’avantage de ce design c’est qu’on pourrait tout à fait imaginer une version avec tête facilement. Le choix du doré reste discutable, mais je ne cache pas mon envie d'avoir un instrument "bling-bling". En noir cela aurait été redoutable, mais difficile de ne pas craquer sur tous ces petits potards surmontés d'abalone... Prise en main « Best 5 string neck ever ! » pourrait s’écrier un américain, tellement c’est déconcertant de fluidité. Le radius de 10’’, qui donne un bel arrondi sous les doigts, rend le manche encore plus fin qu’il ne l’est déjà. La rampe ayant été travaillée avec le même soin, les notes fusent sans contrainte, l’accès aux 26 cases est parfait (j’aurais pu en mettre 2 de plus c’était pareil). Dans l’esprit, je voulais retrouver les mêmes sensations de jeu et le toucher que peut avoir Janek Gwizdala quand il joue son modèle signature chez Fodera… On est en plein dedans ! Cette sensation de liberté est indescriptible, et bien qu’il m’ait fallu un temps d’adaptation pour la maîtriser davantage, les mois suivants m’ont vraiment conforté dans l’idée que j’avais un super outil d’expression musicale entre les pattes. Son Acajou/érable, c’est gras ! Donc de base le son est assez plein et défini. Ensuite le choix d’électronique était surtout motivé par le fait de compenser certains choix de conception. La version « Deep Tone » des Bartolini c’est en rapport avec leur position presque Ken Smithienne, je ne voulais pas rendre l’ensemble trop coin-coin. Quant à l’East modulaire, c’est un peu « qui peut le plus peut le moins ». Rien que le stack des mids permet d’obtenir une palette sonore variée, et le potard d’aigus offre un autre voicing que celui de la tonalité, celle-ci étant assez « dark », limite dub-style. Je posterai des soundclips un peu plus tard… Conclusion Le but final était d’atteindre un certain standing, digne des grands noms de la lutherie (Fodera en tête). Cette basse, dans sa conception, dépasse largement mes attentes de ce côté-là. Je ne cherche pas à opposer ces grands monstres de la lutherie avec le Made In France, mais dans cette logique de façonnage d’un instrument sur mesure qui répond à toutes mes exigences, travailler en local, avec ses propres idées, et en collaboration avec un luthier compréhensif et à l’écoute, ça pousse à réfléchir au-delà des mythes et du rayonnement des marques. En travaillant avec Benjamin, on a souvent abordé la question du rapport qualité/prix. En commandant chez lui, je savais que je payais des pièces, des fournitures, du bois, de la main d’œuvre/salaire… dans des proportions qui me semblaient raisonnables. Je sais que Benjamin a mis tout son cœur à l’ouvrage, et de le voir heureux (et de l’être également) dès les premières notes sorties à l’ampli, il n’y avait pas besoin d’avoir un papillon au bout du manche pour obtenir ce résultat. C’est ça la magie du sur mesure, ça casse tous les codes, et même si une marque comme Fodera me fait toujours autant baver, je sais au fond que jamais elle ne m’offrira autant de bonheur, divergence de conception oblige.
  5. En effet les truss sont en V, avec la barre de carbone au milieu.
  6. Pour situer un peu, je ne fume pas et je ne bois pas, je ne suis pas du genre à me ruiner pour le dernier smartphone à la mode... D'autre part, la musique est ma seule passion, et c'est aussi mon métier. Donc quand j'achète un truc qui se rapporte à la pratique musicale, depuis quelques années j'essaie de faire concorder les deux aspects. D'ailleurs je parle souvent de la balance besoins/envies. Mes instruments rassemblent la plupart du temps des spécifications plutôt basiques sur le papier. Si on regarde la CG, le combo tilleul/érable, c'est assez neutre, et combiné avec un placement micros standard et une électronique passive, on peut pas dire que l'innovation soit au rendez-vous. Mais là où ça va loin, c'est sur la recherche de confort et d'ergonomie, pour faciliter la prise en main. Je déteste lutter sur un instrument pour en sortir quelque chose, il faut que ça réagisse sans que je sois obligé de forcer. Tout ça rentre dans la case "besoins". Après pour les "envies", ce sont surtout le design et les finitions qui les traduisent. Je pourrais tout à fait jouer sur une basse avec tête et en doublecut et un finish plutôt Fenderien (ah tiens, c'est déjà le cas avec mes Ramsay ^^), mais ma relative capacité à concevoir un instrument me fait dire que ça serait du gâchis de ne pas jouer la carte de la singularité. L'aspect humain me plaît beaucoup dans le fait de faire fabriquer un instrument à sa mesure. C'est toujours gratifiant de voir que le luthier s'éclate sur le projet mais aussi qu'il respecte le cahier des charges, on a vraiment le sentiment d'être compris et écouté, c'est un point assez important chez moi. Enfin, je suis très perfectionniste. Je reste souvent insatisfait dans la vie de tous les jours, donc faire fabriquer une basse selon ses plans et son cahier des charges, et voir le résultat final qui pète à l'oeil et aux oreilles, c'est quelque part une satisfaction de l'égo. En résumé, je GASe utile, mais je GASe quand même !
  7. @bajito : En effet, je n'ai pas vraiment abordé le sujet de la Calmon jusqu'à présent... Je vais en faire une revue, tu devrais y voir plus clair !
  8. Merci bien ! J'ai édité un peu, en rajoutant notamment quelques explications d'ordre esthétique.
  9. La meilleure sécurité, c'est d'entendre son batteur pour rester en place. Ça m'est déjà arrivé de bosser avec les ears qui lâchent et un son boueux sur scène (acoustique de merde, tout est trop fort), alors quelques pas vers le batteur et on joue par coeur en attendant que ça passe... Après je me répète peut-être mais avec des trucs genre la console Behringer X18, il y a moyen d'avoir ses propres retours de scène (ears ou wedges) en splittant les signaux avant d'arriver au multipaire (quand il y en a un). Cela demande un certain investissement mais à plusieurs et après quelques plans c'est vite rentabilisé. Là aussi c'est pour éviter le coup du mauvais sondier. Je n'ai connu qu'un seul gus qui écoutait au casque ce que j'avais dans mes retours, il me corrigeait direct en live sans que je lui demande, du grand confort... Mais ta remarque sur les micros, je la garde sous le coude. Je suis assez prévoyant, et un micro à trimballer ça prend pas beaucoup de place, ça peut toujours dépanner !
  10. Il y a quelques temps déjà, j’ai interpelé Cyril Grandgirard (CG) au sujet de sa Sequel hollow body dont il avait posté la fabrication sur Lutherie Amateur. S’en est suivi de nombreux échanges, qui m’ont séduits, tant sur la richesse des réponses que sur la sensation de parler à un passionné. Par la suite je l’ai vu évoluer avec ses créations, créer sa marque, j'ai vu grandir des basses headless dont j’affectionne les qualités, et puis j’ai tenté une première expérience luthesque avec le bonhomme. C’est une Yamaha BB405L somme toute banale que j’ai envoyé chez lui, pour qu’elle me revienne guillotinée, pour mon plus grand bonheur ! Cette expérience a été déterminante car elle venait confirmer certaines choses: Cyril aime les défis, les headless, déborde d’humilité et est aux petits soins avec ses clients. L’année 2015 a été particulière pour moi : naissance de mon fils, mais aussi pas mal de soucis perso dont la santé qui a flanchée. La conception de cette basse partait de là : opter pour un instrument qui me faciliterait la vie. La base de la réflexion c’était le modèle Silen que propose Cyril. Après l’avoir décliné en version avec corne inférieure inversée, voilà que je retrouve dans mes archives une photo de basse shortscale headless singlecut que j’avais conçue mais dont j’avais perdu le plan… Finalement, en retouchant un des plans de Cyril on finit par tomber d’accord sur ce que sera cette shortscale headless singlecut, à savoir un mélange entre mon projet d’il y a quelques années, qui conserve le décroché de la Silen au niveau des molettes de réglage, et des specs issus de mes basses précédentes. La conception par mails interposés s’est étalée sur le mois de Décembre 2015, et déjà à ce niveau on dépasse la centaine de mails, quasi quotidiens… Les hostilités démarrent début 2016, pour s’achever quelques temps avant le fameux Bass Day d’Annecy le 24 Avril dernier. Durant cette période, c’est un Cyril hyper-emballé par mon projet qui m’a tenu au courant régulièrement de l’avancée des travaux (si ce n’est pas plusieurs fois par jour !), qui a pris en compte chaque détail mentionné dans mon cahier des charges. Ce Bass Day était l’occasion de le rencontrer en chair et en os, afin de pouvoir le remercier et également d’apprécier le reste de sa production, et de constater que je ne m’étais encore une fois pas trompé à son sujet ! C’était aussi l’occasion de donner mes impressions sur cette basse que l’on prénomme désormais « The Leaf », en référence non pas à sa légèreté (on va dire qu’elle en a sous le capot), mais plutôt à ce qu’elle inspire de par sa couleur, son design… C’est également une métaphore de ce que je recherche, à savoir un repos de l’esprit à travers l’art. La musique adoucit les mœurs, et cette basse ne fait que faciliter cela dans son usage. Caractéristiques Headless / 6 cordes / singlecut Date de production : Mars 2016 Construction : manche vissé en 6 points (vis à 6 pans) Diapason : 31’’ Corps : table érable ondé curly, corps tilleul Manche : érable ondé 3 pièces + filets noirs; 2 truss-rods; 1 renfort carbone central Profil : en C presque plat, épaisseur 19mm à la 1ère frette, 20mm à la 12ème. Touche : érable ondé 24 cases + binding ébène Repères : Luminlays (uniquement sur la tranche) Radius : compensé 16’’->20’’ Sillet : laiton, largeur 50mm Frettes : fines, type vintage Rampes : 1 bloc micro (même bois que le corps) ; 1 rampe slap (érable ondé), radius 20’’ Chevalet : pontets individuels ABM, string spacing 18mm Micros : 3 Delano SBC6 HE/S-4 (quad coils) Électronique : Tonalité générale ; volume + toggle 3 positions (micro manche et chevalet) ; volume (micro milieu) ; un switch parallèle/simple/série par micro ; embase jack sur la table. Finitions : Corps et touche vernis brillant, manche vernis dépoli. Couleur : un vert qui flirte avec le bleu sans jamais l'atteindre ! Confort et ergonomie J’étais plutôt parti dans la conception d’une basse légère, au final malgré les dimensions on atteint les 4,3kg, du fait de la présence de trois micros mais aussi du hardware ABM qui n’est pas vraiment light comparé à du ETS. Comme à mon habitude j’ai préféré visser les attaches courroie moi-même dès la réception, car étant maniaque sur ce point je voulais éviter d’avoir à percer de nouveau le corps si l’emplacement d’origine ne me convenait pas. Une fois cela effectué, le constat est très positif : l’équilibre est parfait ! J’ai pas mal insisté sur la découpe stomacale à l’arrière du corps pour obtenir un positionnement optimal de l’instrument, et là encore j’avais vu juste. La basse vient se plaquer comme il faut, permettant de naviguer facilement sur le manche des graves aux aigus, ces derniers étant là aussi très accessibles (encore un point crucial pour mon jeu que j’ai évidemment soigné au design). Les contrôles sont placés de manière spécifique, en gros plus c'est "accessible" plus c’est important : T = tonalité Vjb = volume micro manche + chevalet Vmm = volume micro milieu Qualité de la lutherie C’est un peu la grosse claque… Sûrement ce que j’ai eu de mieux entre les pattes depuis que je fais fabriquer des basses selon mes cahiers des charges. Sur un plan esthétique (finitions), ce n’est pas parfait (c’est de l’ordre du détail), mais sur le plan fonctionnel je n’ai pas vraiment de comparaison, c’est au-dessus de tout. Grosso modo, sortie de l’étui, j’ai pris 10min pour régler un peu la basse, et en avant ! Les truss-rods sont hyper réactifs. L’action est indécente, là encore selon mes habitudes c’est en dessous de 2mm sous le Si grave et en dessous de 1mm sous le Do aigu… Easy j’ai envie de dire ! Et c’est là que ça devient intéressant. Le frettage est tellement bon que j’ai zéro frise, ZÉRO ! Alors que j’ai une action ultra basse et que je suis en 31’’… Where is the poop ? J’ai pas trouvé ! Le bloc micro s’ajuste à l’aide de quatre vis à 6 pans, ça change des cruciformes dégueulasses. Esthétique C'est clair qu'on est pas dans le traditionnel ! Bien qu'à la base je partais pour un design doublecut, mon penchant pour le singlecut est bien trop développé pour me contenter de la première option. Elle est similaire à ma Calmon, bien que le croquis de départ ne le soit pas. Cela traduit surtout une perception inconsciente et bien ancrée de ma façon d'imaginer une basse singlecut. La construction headless, rien à faire, j'y suis fortement attaché, je n'y vois que des avantages, surtout sur le plan pratique. Combiné au diapason court, cela donne une bonne compacité à cette basse. La couleur choisie, c'est un peu un vieux rêve qui se réalise ! Traumatisé depuis longtemps par la Yamaha John Myung Turquoise, j'ai toujours voulu retrouver cette idée sur une basse, l'occasion était trop belle avec cette table en érable aux ondes anarchiques... Sur les photos on s'approche d'un vert malachite, mais en réalité c'est bien plus foncé et discret. En concert ça ressort très peu voire pas du tout, mais dès qu'on s'approche on s'en prend plein les yeux. Une petite comparaison avec sa grande soeur de chez Calmon : Pour info, la longueur totale de la Calmon c'est environ 103cm, et 94cm pour la CG. Prise en main Suite à ces quelques minutes de réglages, une chose me frappe (aïeuh !) : cette basse se joue facilement, mais genre… beaucoup trop ! Ça fait 10min que je l’ai sortie de la housse, j’ai l’impression que je la joue depuis des mois… Aurais-je trouvé LA formule magique, l’alchimie parfaite ? Tout passe sans effort, et je m’aperçois du détail qui fait la différence : la largeur au sillet. En effet, souvent on a 54mm au sillet sur 6 cordes, et 45mm sur 5 cordes. Là je suis presque au milieu, avec 50mm. Du coup je n’ai pas vraiment la sensation de jouer sur 6 cordes. Je reprends ma Mermet, 6 cordes en 34’’… Et là je déchante. Je comprends vite que les proportions du manche de la CG me correspondent finalement davantage que des basses standards. Je fais le test avec mes autres basses, des 5 cordes en majorité : même verdict. Pour le reste, même si c’est une 31’’, bourriner les cordes ou bien slapper comme un sauvage ne pose aucun problème. Mais point besoin d’envoyer le steak : c’est toute la magie de cette basse, chaque note sort sans forcer, bien articulé. Les rampes me permettent de développer mes techniques favorites avec finesse, elles sont terriblement bien ajustées ! Là aussi j'ai bien veillé à donner des indications précises à Cyril pour avoir l'amplitude de réglage nécessaire et éviter les mauvaises surprises. Son C’est durant la conception de la basse qu’est remonté à mon esprit cette idée d’avoir trois micros sous le même capot bois. Je voulais pouvoir flirter avec des sonorités MM et Modulus Turbo selon les situations, sans avoir la prétention d’égaler cela. L’occasion était trop belle de pouvoir faire quelques explorations sonores… Donc quand je dis qu’il y en a sous le capot, ce n’est pas vraiment au figuré ! Pour les pointilleux, c’est configuré ainsi (on considère le centre du micro, par rapport à un diapason 34’’) : - micro manche : en position PB - micro milieu : en position MM - micro chevalet : 1cm plus près du chevalet que la position 70’ La configuration quad coil de ces micros Delano permet, lorsqu’on est en position « simple », d’avoir un micro type Precision au lieu d’un single coil type JB. Si vous avez suivi, quand les micros manche et chevalet sont splittés en simple, je suis en configuration Double Precision. On commence avec un mini-tour d'horizon sur un groove basique, tonalité ouverte, tout en série : Voir le Fichier : CGTL_1.mp3 Dans l'ordre : manche / manche+milieu / manche+chevalet / milieu+chevalet / milieu / chevalet Un petit slap dans les graves en C#, micros manche et chevalet en "simple" (donc double Precision) : Voir le Fichier : CGTL_2.mp3 Un autre groove funky lent, composé pour mes élèves : Voir le Fichier : CGTL_3.mp3 Dans l'ordre : micros manche+chevalet en simple / parallèle / série, puis micro manche simple tona fermée, suivi du micro chevalet en série tona fermée Un petit 6/8 aux couleurs africaines, composé d'une rythmique type guitare, d'un groove influencé par la méthode d'Aladji Touré "Les secrets de la basse africaine", et d'un petit chorus. Là pour le coup j'utilise une simu de mon Zoom B1xon, car cette basse comme je signale un peu plus bas m'a donné envie d'approfondir et d'embellir mon son de basse : Voir le Fichier : CGTL_4.mp3 J'ai poussé le bouchon jusqu'à la tester en Drop La sur un riff d'un de mes groupes (métal prog/djent). Médiator, les 2 micros chevalets en mode série, et une Darkglass B7K Ultra en bout de chaîne (uniquement la partie disto, le préamp reste à midi)... Voir le Fichier : CGTL_5.mp3 Voici une vidéo dans laquelle je joue un bout de composition assez tordu : Conclusion J’ai souhaité faire la synthèse de mes expériences passées en lutherie, je pense y être arrivé. Regrouper autant de « bonnes specs » dans un instrument, avec en plus un design perso (cette fois-ci j’ai plutôt greffé mes idées sur un plan de Cyril), ça demande une bonne définition du cahier des charges et une belle entente avec le luthier. Cyril a vraiment bien bossé pour m’offrir ce vecteur d’émotions et de grooves que représente The Leaf. Surtout, cette basse me fait renouer avec une certaine assurance dans le choix des instruments et de l’identité musicale. Je n’ai jamais aimé les conventions, cette basse en est encore une preuve. Elle me donne de nouvelles perspectives, notamment sur la relation basse/ampli, la gestion du son, et surtout le développement d’idées musicales nouvelles. Bref, elle me donne envie d’améliorer mon jeu et mon son, et de m’améliorer au niveau de l’expressivité.
  11. Ok, donc j'en déduis que le wengé bien figuré qu'on croise parfois (genre sur le côté de la touche de ta basse), est sur dosse. Du coup je me pose la question des avantages du wengé sur quartier... c'est plus "rigide" ? En tout cas elle a vraiment un joli timbre, je retrouve bien cette petite rondeur qu'apporte le wengé à chaque note.
  12. Question de noob : le wengé de la touche et du manche, c'est sur quartier ?
  13. C'est bien du Noll, cf le site : http://cg-lutherie.wix.com/cg-lutherie#!orchid/c19s2
  14. @ristov : Ben chez moi c'est l'inverse, on fait de la variété en orchestre en saison estivale, et ampli = source sonore sur scène = problème. Donc on travaille surtout en ears et quand on peut contourner l'amplification traditionnelle on le fait. Et quand j'ai d'autres projets je m'adapte. Jusqu'à l'an dernier j'avais un groupe de métal prog/djent, on répétait déjà en ears et on avait prévu tout un système sur scène pour être indépendant. J'envisage d'ailleurs d'acquérir une Behringer X18 pour maîtriser les retours de scène lorsque je joue en effectif réduit (pro ou amateur). C'est une autre façon de penser l'amplification et le rendu sonore/visuel sur scène. Je constate que ça dépend beaucoup de la "scène" dans laquelle on évolue. Je ne suis pas vraiment rock/reggae, plutôt sur des trucs modernes. En revanche, j'aimerais bien évoluer dans des contextes world/jazz, et à mon avis ça se ferait à l'ampli. @brutalover : T'as pas eu de bol avec cette D.I foutue... Une petite Mooer voire une Fender en version Micro, c'est environ 50€, ça dépannera toujours !
  15. Pas besoin d'insultes, on est pas des sauvages ! Mais un peu de compréhension mutuelle ne fait pas de mal... Figure toi que certains jouent sans amplis, et de longue ! Pour ma part, je crois que ça doit faire 6 ans que j'ai pas croisé un sondier qui repiquait le son d'un baffle... Je joue à 95% du temps sans ampli, avec préamps/simus d'hp dans la sono, et retours en ears.
  16. AlexB6

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    Non ce n'est pas moi, mais le designer de la basse. ^^ Je suis dans le Sud, pas loin de Montpellier.
  17. AlexB6

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    J'ai édité mon message en mettant les prix.
  18. Je confirme pour le Le bass : la simu de hp garantit un bon équilibre du son et mate les aigus agressifs comme il faut.
  19. En effet avec une CB le choix d'encombrement est vite vu ! Perso j'aurais surtout besoin d'un 10" pour au moins égaler mon combo GK MB112 en répète.
  20. Ce genre de solution devient intéressante quand on joue aussi de la guitare. Les amplis dédiés c'est super, mais je préfèrerais avoir du 2 en 1. Ça tombe bien, les enceintes actives QSC me faisaient de l'oeil depuis un moment, donc si le K8 bastonne déjà, je me dis qu'un K10 et son sac de transport devrait parfaitement convenir en de nombreuses situations...
  21. AlexB6

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    Je ne peux qu'être d'accord ! Mais elle m'encombre, j'ai pas pu la MIDIfier comme je voulais le faire, et depuis que j'ai ma CG The Leaf, elle prend la poussière.
  22. AlexB6

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    Sinon, à titre d'info, je cherche à me délester de quelques unes de mes basses. Pour pas trop polluer je mets des photos en spoiler ainsi que les prix FDP In, pas d'échanges car je cherche à investir dans du matos pro pour mes groupes.
  23. AlexB6

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    Il ne faut pas oublier qu'elle combine écartement faible au chevalet (16,5mm) et diapason 30". Du coup tout passe sans effort dessus.
  24. Difficile en effet de donner un classement vu ma gauchitude. Je dirais d'une part que la prod' de Cyril dans son ensemble m'a "rassuré". En effet ma CG je l'ai quand même faite fabriqué sans avoir rencontré le bonhomme et le résultat est carrément à la hauteur, donc j'étais très curieux de voir le reste... Quand j'ai entendu ce qui sortait de la Kabuki et de l'Orchid fretless j'ai trouvé ça franchement plaisant. Dommage de pas avoir entendu davantage la Silen. La production de Christophe Huort m'a beaucoup plus, même sans y avoir touché. Et pour cause : du headless, des micros interchangeables, le tout sur des instru bien pensés... Moins fan de la singlecut pour le coup (je préfère les miennes). Et cette histoire de Session Bass Headless qui refait lentement surface à cause de ce BassDay... Merci les gars !
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