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Restauration D'une Precision Bass, Ou Comment Effacer Les Ravages Du Temps Et De La Négligence…


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Alors, après un nouvel échange téléphonique avec Christophe Huort (que je rencontre samedi), on s'achemine tranquilou-pilou vers une restauration de la basse, pour lui donner l'apparence qu'elle aurait du avoir si elle n'avait pas été customisée à la crasse dans les 80's :

- frettage du manche et modification des dots

- rebouchage de la cavité creusée avec une petite cuillère et un coupe-ongle

- refinish façon comme si c'était vieux mais en neuf.

J'ai hâte.

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Très bonne idée cette restauration , le plus chaud étant de refaire le verni à l'endroit où la défonce chevalet aura été rebouché.

D'après ce que je sais c'est plus facile de reprendre du nitro . Après 70 c'est plus du nitro c'est du poly.

Comment sais tu que c'est une 72 ? le numéro sur la plaque de fixation? parce que le manche fretless lui, est plus récent (numéro de série sur la tête à partir de 1976)

Ceci dit, j'aurais fait pareil, même si c'est pas le manche d'origine çà reste un manche vintage de 35 ans.

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Quand j'avais fait des recherches sur son age, avec le serial et tout, j'avais trouvé 1972 de mémoire. Mais c'était peut-être bien 1976, va savoir.

Elle a un passé trouble, cette basse. C'est un ami qui l'a achetée en l'état dans un pawn shop, à la fin des 80's. Aucune idée du nombre de propriétaires précédents. Si ça se trouve, on est très nombreux à lui être passé dessus.

Je demanderai plus de précision à Christophe Huort, qui m'a lui aussi remonté des incohérences quant à la datation, rapport au vernis et/ou à la touche veneer.

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Quand j'avais fait des recherches sur son age, avec le serial et tout, j'avais trouvé 1972 de mémoire. Mais c'était peut-être bien 1976, va savoir.

Elle a un passé trouble, cette basse. C'est un ami qui l'a achetée en l'état dans un pawn shop, à la fin des 80's. Aucune idée du nombre de propriétaires précédents. Si ça se trouve, on est très nombreux à lui être passé dessus.

Je demanderai plus de précision à Christophe Huort, qui m'a lui aussi remonté des incohérences quant à la datation, rapport au vernis et/ou à la touche veneer.

De toute façon tu as au moins la date du manche sur la tête

Effectivement elle est bien fatiguée mais çà on s'en fout du moment qu'elle sonne et qu'elle est agréable à jouer, c'est le principal

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J'ai donc fait la route jusqu'à Parthenay, chez Christophe Huort, hier. C'est loin, putain. J'ai été obligé de franchir la Loire… :)

Je suis resté trois heures, on a beaucoup parlé (je suis bavard, Christophe aussi). Comme je commençais à le pressentir, l'histoire de ma basse n'est pas aussi simple et limpide que je le pensais. Le manche est de 1976, le pickguard aussi (le numéro de série correspond). Par contre, pour la caisse, c'est plus flou. C'est un vernis nitro, ce qui ne correspond pas à ce que Fender faisait à l'époque. D'après Christophe, deux possibilités : soit le corps est plus vieux que le reste, soit c'est un fond de stock réutilisé par Fender. Et on ne saurait jamais ce qu'il en est, ce qui n'est en définitive pas très grave.

Niveau restauration, Christophe est très rassurant. Il m'a aussi conforté dans mon choix de faire fretter le manche d'origine. Concrètement, il va faire une défonce dans le corps, tout décaper avant de boucher tout ça avec un bloc de frêne. D'après lui, c'est relativement simple comme job.

Normalement, je récupère ma basse qui aura une allure un peu new old stock pour la deuxième quinzaine de janvier.

Christophe va faire des photos des différentes opérations, j'alimenterais donc le topic à mesure de ce que je recevrais. Affaire à suire…

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C'est pas non plus le même projet, hein. Heureusement que le tien ne prend pas quelques semaines, ça serait inquiétant quant à la qualité des livrables…

Posted (edited)

Bonjour à tous,

Alors nous y voilà pour le petit bilan après recherches...

En fonction de son numéro de série, S-8... intégré dans le logo de tête et en rappel sur le petit sticker (sous le pickguard), l’instrument est de 1978. D’autre part, les dégagements de fraisage dans les coins de la mortaise du manche, le gros trou d’amorce de passage de la mise à la masse du chevalet (sous le chevalet) ainsi que la tranchée de communication en "arc de cercle" entre la défonce micro et la cavité électronique sont caractéristiques des 77/78 (tunnel percé sur les séries pré-CBS et ensuite petite amorce oblongue et tranchée droite en phase intermédiaire avant généralisation des premières CNC).

Par contre la présence d’une finition en vernis cellulo sur le corps est quelque peu surprenante, car à cette époque nous aurions déjà dû y trouver un polyester. Cela dit, on ne peut être formel sur ce point car certaines couleurs ou certaines séries, comme les Strat "25th Anniversary" (1954-1979, mais en fait produites dès 1978) étaient toujours vernies en nitrocellulosique. (Petite remarque, elles étaient les dernières à être équipées du sélecteur 3 positions... comme quoi le switch 5 positions n’est pas si vieux que ça).

Mais revenons à nos moutons !...

Sur des marques produites à l’échelle industrielle, lors des changements de spécifications d’un modèle, il faut toujours compter non seulement avec les stocks existants, mais dans le cas particulier des couleurs aussi avec les particularités des nuanciers. Ainsi, un changement de "process" de vernis s’accompagne parfois d’un changement de fournisseur et donc de nuancier. Rien n’indique que le nouveau catalogue de couleurs proposées soit identique, notamment sur les effets métallisés ou les translucides (ex. sunburst). Mais il y a aussi le problème des logos (décalcomanies, ou waterslides) qui ne supportaient pas d’être recouverts par les résines polyester (surtout les catalyseurs), ce qui explique le nombre d’instruments dont l’arrière du manche est en polyester et l’avant de la tête en nitrocellulose, souvent plus orangé voire faïencé (ce qui est le cas de cette basse).

Si l’on croise toutes ces contraintes et tous ces impératifs, il est assez difficile d’être vraiment formel sur les dates de changements de vernis, à quelques mois près comme on le voit parfois dans certains ouvrages dédiés. Par exemple, j’ai déjà vu une Jazz Bass de fin 1973, en 4 vis, micros chevalet en position pré-60, avec le corps en cellulo alors qu’à cette époque on est déjà en plein polyester sur ce modèle. Et elle était certifiée d’origine car le propriétaire l’avait achetée neuve ! La raison en est simple : elle avait la tête assortie. Il aurait donc été inenvisageable d’avoir un blanc laqué polyester sur le corps et un blanc nitro sur la tête ! Rien que 2 ou 3 ans après on aurait déjà eu un bel effet "patchwork" avec deux vieillissements complètement différents : marron-orangé pour la tête et verdâtre pour le corps ! (hummmm... !)

Voilà, tout ça pour dire qu’à priori elle a pu être revernie, certes fait dans les règles de l’art (même les trous du faux-manche de maintient auraient été réutilisés), car la forme de l’ombrage du blanc dans la mortaise du manche ne devrait pas être ainsi, sans compter la présence d’un polyester à l’arrière du manche. Peu importe, de toute façon cette basse a dû en voir des biens plus sévères, et dans le doute on la refait en cellulo !

Je transmettrai les images de la resto directement à Piedo de manière à le laisser gérer sa galerie à sa guise...

A+

PS : un lien intéressant à consulter à propos des finitions

http://www.fenderfrance.com/resources/Vernis_Fender_light.pdf

Edited by Huort Ch.
  • Like 3
Posted

Et voilà, on finit toujours par gagner au grattage... Je confirme, elle était bien en polyester (Olympic White) et recouverte en cellulo (toujours Olympic White). Mais ça a été fait très proprement, jusque dans les défonces... Quand je dis qu'il y a plein de luthiers qui font du bon boulot !

  • Like 1
  • 2 weeks later...
Posted (edited)

On dirait que le manche a toujours été comme ça.

Et là tu relis les commentaires un peu réfractaires et tu te dis..

Edited by gargouill
Posted (edited)

C'est exactement la réflexion que je me suis faite… Ça aurait été quand même bien con de se fatiguer à chercher un manche fretté de la même époque pour faire l'échange…

Et puis, pour les commentaires un peu réfractaires, je ne regrette pas d'avoir avant tout écouté les professionnels que j'ai appelés ou contactés par mail. Tous ou presque m'ont conseillé le frettage.

Edited by Piedo
Posted

Les mecs sur les forums n'y connaissent pas grand chose... ;)

Super taf ! Peux-tu nous expliquer le travail qui est en train d'être fait sur l'ancien emplacement du micro jazz ? J'ai compris que la défonce a été agrandie, mais j'ai l'impression qu'à la fin du diaporama, elle perd en taille. Vas-tu la laisser en PJ finalement ?

Autre question : l'ancien vernis a été poncé ? Je ne suis pas sûr d'avoir compris si tu avais récupéré la couleur d'origine ou non.

Posted (edited)

J'avais oublié de te préciser, mais du coup, c'est ton luthier qui le fera : il existe des produits très légers pour nettoyer le vernis cellulo. J'avais utilisé sur ma vieille JB un liquide bleu de marque Duesenberg. Cela avait permis de virer la nicotine, la sueur, et toute l'odeur affreuse que trainait la basse, et lui récupérer un peu de brillant, tout en gardant THE mojo. Je te le conseille sur la tienne, à moins que tu as enlevé une couche de finition.

Edited by bajito
Posted

Yep, c'est ça. Il a agrandi la défonce, l'a rendue régulière pour reboucher tout ça avec un insert de bois.

Au niveau de la finition, c'est le grand nettoyage. On enlève tout, fondur et olympic white un peu jauni, pour faire comme si le nitro avait joliment vieilli. New old stock, quoi.

Ça va être chic, je pense.

Posted

Au niveau de la finition, c'est le grand nettoyage. On enlève tout, fondur et olympic white un peu jauni, pour faire comme si le nitro avait joliment vieilli. New old stock, quoi.

Donc dans l'ordre, cette basse a :

- un fondur d'origine,

- un teinte OW + un vernis polyester d'origine

- un fondur postérieur

- un teinte OW + un vernis nitrocellulosique postérieur

Tu ferais donc enlever seulement les deux dernières couches... C'est cela ?

  • Like 1
Posted

Alors, aucune idée s'il y avait un fondur entre le polyester d'originer et le nitro. Mais ce qui est certain, c'est que Christophe va tout enlever pour repartir de zéro.

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