Jump to content

L'importance Des Petits Trucs Quotidiens


Basstyra

Recommended Posts

Ca fait quelques temps que cette idée me trotte dans la tête, mais j'ai du mal à la définir exactement. Où plutôt à en cerner les limites. Parce que je sais très bien de quoi je veux parler, mais quand j'essaye de le formaliser, je n'arrive pas à trouver un vecteur commun.

Partons donc de l'expérience. Je viens de me décider pour un truc que j'ai en tête depuis longtemps : j'ai recouvert les murs de mes toilettes avec des partitions (enfin pas tout à fait mais presque). L'idée n'étant pas décoratrice, mais didactique. En effet, dorénavant, à chaque fois que j'utilise mes toilettes, je lis. Comme tout un chacune, je passe un temps finalement non négligeable dans ces toilettes (faites le compte sur quelques jours), et ça me fait donc autant de temps que je passe à lire de la musique. Temps que je n'ai plus besoin de prendre ailleurs. Mais plus important encore, je n'ai plus besoin de déclencher une scéance de travail pour ça, ça se fait automatiquement.

C'est là à mon avis une recette très importante de l'apprentissage : l'automatisation. En liant une activité chiante (désolé pour le jeu de mot) à une autre activité, systématique, on réduit à néant l'effort de l'apprentissage, et on augmente bien souvent l'efficacité du processus, à cause de la régularité.

Dans un genre un peu différent, j'ai connu quelqu'un qui avait collé au mur de sa chambre une pancarte avec un conseil sur un défaut récurrent dans son jeu. Tout les jours, ce conseil est vu, lu, et finalement s'ancre en tête très rapidement. Evidemment, il est alors là lorsqu'on travaille, et on l'applique alors assez naturellement.

Je suis persuadé depuis longtemps de l'importance du quotidien dans l'apprentissage. La régularité paye toujours plus que la quantité brute, tout simplement parce que l'humain est fait ainsi. C'est chaque nuit, lors du sommeil, qu'on apprend réellement, que les idées prennent une place définitive dans la mémoire, lors d'un genre de réorganisation des infos captées dans la journée (certains disent que les rêves sont une conséquence de cette réorganisation, mais là ca dépasse plus que largement mes compétences et le cadre de ce sujet). Enfin bref, en deux mot, l'homme apprend selon un cycle journalier. Lier l'apprentissage à ce cycle me parait donc quelque chose de fondamental.

Dans ce contexte, j'avais déjà expérimenté avec succès un principe simple : se donner un programme de travail basé sur une quantité quotidienne et faible. Typiquement, 10 minutes. J'ai notamment énormément progressé en lecture de partition la première fois que j'ai mise en oeuvre un tel programme, ça devait être il y a 3 ans, pendant environ 3 mois. 10 minutes par jour, c'est peu. Il ne faut donc pas énormément de volonté pour s'y tenir. Et pourtant, sur la longueur, ca paye. Ca paye justement parce que c'est tenable. Evidemment, si on est du genre capable de tenir 1h du même travail par jour, tant mieux. Mais je sais d'expérience que peu en sont vraiment capable, surtout si la musique est un hobbie et non un métier.

En placardant des partoches au mur, je n'ai finalement fait qu'un pas de plus. Encore moins d'effort de volonté à faire, le travail vient à moi. Et je ne peux absolument pas me soustraire à lui.

Evidemment, me direz-vous, tout travail n'est pas effectuable sous cette forme. Et bien ça n'est même pas sûr... Vu sur Slappyto en ce moment, mon ancien prof de basse qui prêche un truc à lui. Un peu violent dans sa version, mais dans le même esprit : lier un travail à un truc quotidien, pour le systématiser. Lui propose de se lever systématiquement plus tôt que prévu, et de consacrer le temps en plus à bosser. On peut facilement imaginer se lever 20 minutes plus tôt que actuellement et passer 20 minutes à bosser ses gammes, par ex. Avec un réveil programmé, cela devient systématique.Ca n'est pas aussi fort qu'une pancarte dans les toilettes, niveau automatisme (on peut toujours renoncer et rester au pieu...), mais c'est dans la même idée.

Voilà voilà... A mon avis, l'idée derrière est puissante, et les mises en oeuvres possibles sont sans doute variées.

Y'a-t-il des gens ici qui utilisent déjà ce genre de techniques ? Lesquelles ?

Vous pouvez aussi noter que ce dont je parle n'est guère plus que l'arme de la pub. Je prend un plaisir non dissimulé à lui baiser la gueule et me servir de ses recettes à mes propres fins... :D

Edited by Basstyra
Link to comment
Share on other sites

Tu as un côté behavioriste qui me ferait presque peur.

Le coup des 10 minutes par jour, ça se tient. Se vider en déchiffrant, c'est un peu pousser à l'extrème, mais je conçois que ça puisse convenir à un esprit cartésien. Personnellement, dans mes toilettes, j'aime autant lire des vieux Rock & Folk ou faire des mots croisés, ça vide la tête par la même occasion.

J'ai eu des périodes "boulot" où je devais ingurgiter une masse de données en un temps limité : un répertoire de 30 morceaux de rock 70's en un mois, ou les critères d'identification, sexe et âge des quelques 420 espèces de piafs régulières en France en un trimestre, par exemple.

Ce que j'en retiens, c'est qu'une discipline trop douloureusement auto-appliquée enlève au travail une condition essentielle à sa réussite : le plaisir. Bien sûr, on peut bosser comme un robot, il suffit de se conditionner, d'ailleurs pour beaucoup de gens, le travail (au sens professionnel) ce n'est que cela. Mais sur la durée, je constate que les connaissances ou les compétences ainsi acquises sont peu fiables. Tout finit par se mélanger petit à petit en un magma traître (et nauséabond vu l'endroit où tu bosses :goute: ) d'où émergent de trop rares pierres d'angle.

Je trouve plus rentable de profiter de situations très motivantes (un projet, une rencontre) pour s'investir à fond. Les progrès réalisés à ces occasions sont peut-être moins ordonnés et maîtrisés d'un point de vue didactique, mais ils sont plus durables, mieux intégrés, et deviennent partie intégrante de ta personnalité artistique ( :) puisqu'au fond c'est bien de cela qu'il s'agit, s'pas?)

Je dirais donc que bosser aux gogues, dans un demi-sommeil, ou religieusement à n'importe quel moment établi est un boulot de fond très relativement efficace, fortement démotivant, et à réserver aux périodes de relative dépression.

:mellow: T'es en forme en ce moment Bassty?

Link to comment
Share on other sites

Je suis d'accord avec Bassty, en moins radical. C'est comme ça que j'ai appris pas mal de formules à connaitre par coeur en prépa.

edit : oui c'est assez court comme réponse après le roman de Bassty, mais j'ai rien d'autre qui me vient en tête à part mes formules de trigonmétrie, preuve que ça a bien marché :D

Edited by TFPK
Link to comment
Share on other sites

on va le perdre le Bassty , on va le perdre.... :whistle:

sinon, plus sérieusement:

Ce que j'en retiens, c'est qu'une discipline trop douloureusement auto-appliquée enlève au travail une condition essentielle à sa réussite : le plaisir(licic l'innénarable)

Oserai-je dire que nous ne sommes pas tous egaux, via notre façon de se motiver....

Y'en a des qui bossent des heures , y'en a des qui bossent cinq minutes, Y'en a des qui tiennent pas le choc , , y'en a des qui vont jusqu'au bout du bout.

Question:

Pourquoi généraliser?

Je comprends pas bien là:

On a pas tous les mêmes parents , or il se fait que justement , les chances sont inégales des le départ.

ET ON S'EN FOUT.

je suis un féroce partisan du "Y'a que le résultat qui compte".

Franchement, j'ai seulement bossé 8 heures par jour une seule fois dans ma vie pendant un mois, pour rentrer au CNSM, j'avais 14 ans.

Le bleme , c'est que je bosse tout le temps DANS MA TETE., a tel point que j'en rêve la nuit. Et crois moi , c'est un réel souci.

Mettre des partoches aux chiottes, sur les murs , of course , évidemment.

Du moment que c'est ta technique, where is the problem?

Link to comment
Share on other sites

Tu oublies sans doute, Lilic, que ceci ne porte que sur une partie du travail (répétitive par définition). C'est pas dans mes chiottes que je travaille les morceaux que je joue :wink:

De plus tu parles de connaissances peu fiables associées à un "temps limité", or c'est justement le contraire dont je parle ici : réduire l'effort pour augmenterla durée.

Edited by Basstyra
Link to comment
Share on other sites

Je suis assez d'accord avec l'idée et c'est ce que j'essaie de faire aussi au quotidien.

Bon le souci pour les chiottes c'est que d'une part ma femme ne serait très certainement pas d'accord et d'autre part il faudrait changer le papier régulièrement parce qu'à force on doit connaitre les partoches par coeur !

Cependant pour la lecture j'essaie aussi d'en faire dès qu'une occasion de présente: quand je vais m'en griller une dehors, quand j'ai 5 mn à attendre quelqu'un, avant de me coucher, en allant aux toilettes aussi (mais moi j'apporte mon bouquin, je ne le colle pas aux murs :p ), etc...

Link to comment
Share on other sites

Dans un genre un peu différent, j'ai connu quelqu'un qui avait collé au mur de sa chambre une pancarte avec un conseil sur un défaut récurrent dans son jeu. Tout les jours, ce conseil est vu, lu, et finalement s'ancre en tête très rapidement. Evidemment, il est alors là lorsqu'on travaille, et on l'applique alors assez naturellement.

Je confirme l'efficacité de ce procédé mais pour un défaut de type technique. :D Bien entendu, ça ne remplace pas le fait d'y penser (mais ça aide) !

Vu que je suis une bosseuse acharnée et que je suis têtue, le travail régulier et quotidien est devenu ma drogue. Je crois que la manière de travailler diffère suivant le type de mémoire de chacun.

Pour ma part, j'ai besoin d'être hyper préparée pour avoir confiance et pouvoir éventuellement réussir. De plus, en cas de stress, ce sont des automatismes qui se mettent en route...

Mais d'autres bossent à fond un mois avant et tout va bien...

En tout cas, on pourrait presque être inquiets pour Basstyra qui travaille régulièrement :bleh:

Link to comment
Share on other sites

Je ferais bien des quotes de vos posts parce qu'il y a des passages qui sont de vraies perles, sortis du contexte. Mais y en a trop. :lollarge:

Bassty', je comprends bien ce que tu veux dire, le travail, la discipline, la régularité, etc, et je suis sûr que c'est efficace pour ce que tu cherches.

Mais ce côté "bourrage de crâne" et stakhanoviste, c'est pas trop mon truc. Du plaisir avant tout, qu'il a dit Lilic.

Les post-it partout, c'est un peu envahissant et ça me rappelle trop ceux qui veulent stopper le tabac ou qui s'imposent un régime alimentaire, donc le domaine de la privation et de l'interdiction.

Si les partitions débordent dans ta vie, tu n'es pas loin du virage à l'obsessionnel.

Fais attention, Basstyra, tu es sur une pente sablonneuse. Aujourd'hui, c'est un petit verre qu'il te faut mais demain, tu en fumeras tout un paquet. :goute:

Edited by big'
Link to comment
Share on other sites

Pas mal ton idée Bassty. En plus ça permettrait à mes gamins de bosser aussi !

Le souci c'est qu'on risque tous de pisser à côté de la cuvette :lollarge:

Pour ma part je m'astreins à lire 10 à 15 minutes tous les soirs au coucher, avant de me plonger dans d'autres lectures (romans, magazines, ...).

D'ailleurs le verbe "astreindre" est un peu fort, car la progression venant, cela devient un plaisir.

Link to comment
Share on other sites

Les post-it partout [...]

Vous semblez vous bloquer sur cet aspect envahissant, alors qu'il n'en est guère question dans mon message. Je n'ai pas parlé de post-its partout, mais de post-its tout court. Voire même de post-it, au singulier.

Après, si vous prenez réellement plaisir à tout travailler, tant mieux pour vous. Vous n'êtes clairement pas la cible de ce que je raconte. Pour ma part, j'ai du mal à prendre plaisir à simplement lire une partition, pour apprendre à lire j'ai donc besoin de me forcer.

Mais bon, vous ne me ferez pas croire à un apprentissage 100% plaisir, hein... :wink: Il y a toujours des moments où il faut se forcer. L'effort fait parti de l'apprentissage.

Edited by Basstyra
Link to comment
Share on other sites

On bloque pas, c'est toi qui dis qu'il y a du papier, et probablement du A4, partout :

"j'ai recouvert les murs de mes toilettes avec des partitions (enfin pas tout à fait mais presque)".

"En placardant des partoches au mur"

J'imagine bien le rendu.

L'avantage, c'est qu'en cas de panne de Lotus, tu n'es pas pris au dépourvu.

:lollarge:

Link to comment
Share on other sites

Mais bon, vous ne me ferez pas croire à un apprentissage 100% plaisir, hein... :wink: Il y a toujours des moments où il faut se forcer. L'effort fait parti de l'apprentissage.

Je suis bien d'accord. Et le genre de recette douce : 10min par jour est à mon avis la mieux adaptée à cette partie de l'aprentissage : la partie chiante, comme la lecture de partoche ou le travail de gamme. A contrario, pour ce qui est d'apprendre un morceau ou ce genre de choses, c'est toujours un plaisir je trouve, car c'est là que tu fais de la musique, et du coup, pas besoin de ce genre de recettes!

Link to comment
Share on other sites

Des exos répétitifs, même quotidiens, bien sûr (pour se délier les doigts, pour se placer rythmiquement avec mon ami le métronome, pour déchiffrer), mais de là à s'abrutir ...

J'avais aussi essayé un truc, mettre des post-it sur mon pare-brise, pour éviter de perdre du temps en conduisant.

Mais j'ai renoncé, depuis mon accident. :goute:

Link to comment
Share on other sites

Il ne faut pas perdre de vu que la lecture de la musique est un outil (bien qu'après la lecture d'une partition peut être un plaisir). Le mieux, je trouve, est de lire régulièrement, à petite dose. Si possible il faut lire tout en écoutant le morceau.

J'avais un prof de solfège qui nous faisait lire des bouts de symphonie tout en l'écoutant. Par exemple, on faisait attention soit à la partie de cors (comme ils transposent, on peut appliquer plusieurs clefs), soit à la partie de clarinette, violon...

Il y avait plusieurs utilités : lire ses clefs dans un contexte utile, approfondir une œuvre, affiner son écoute.

Link to comment
Share on other sites

big', tu es de foutrement de mauvaise foi :goute:

Puisqu'il faut toujours remettre tout les points sur tout les i, et bien allons-y... Il y a une différence entre un post-it, qui va te donner une indication (et donc qui dit abondance de post-its dit ce que tu décris, informations de partout, oppression, toussa...), et les feuilles que j'ai placardé aux murs de mes toilettes, qui ne donnent aucune indication, mais sont tout simplement de la matière. Te ferais-je l'insulte de penser que tu n'as pas compris la différence ? Est-ce que les motifs de ta tapisserie ou les carreaux de ton carrelage te paraissent "envahisssant" ?

Quand je vais dans mes toilettes ainsi fournies, il n'y a aucune oppression, l'information est unique : "travaille ta lecture". L'abondance dans ce cas n'est que le moyen de travailler (parce que lire toujours le même post-it, ca ne servirait pas à grand-chose).

Mais évidemment tu le sais, tout ça. Tu ne fais qu'effectuer un glissement : tu développes une notion d'oppression à partir d'un sujet, légitime, l'abondance d'infos, et tu fais glisser cette notion vers l'abondance tout court quand il te faut te justifier. C'est profondément malhonnête, intelectuellement... :wink:

Après, si ca te plait de toujours chercher tout les moyens possible pour faire chier, bah... c'est pas moi qui vais t'en empêcher, c'est sûr... :goute: Mais disons que si tu pouvais arrêter ça serait sympa, quoi... :wink:

On ira se fritter sur des sujets à friposte, si tu veux ! :lol:

Edited by Basstyra
Link to comment
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Guest
Reply to this topic...

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

×
×
  • Create New...