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Et Si On Commençait Par La Fin...


P.net

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- "Snif ! Mais... Ca pue, ici !" s'exclamèrent soudain les passagers.

- "Isso é normal, que a ETAR" répondit le chauffeur en indiquant d'un doigt nonchalant les bassins tout proches de la plus grosse station d'épuration de Rio.

Et leur hôtel était donc placé juste à côté...

C'est donc au bord de la nausée que le quatuor prit ses quartiers, les filles filant à la recherche de baume Vicks pour masquer la puanteur ambiante, tandis que Paulo, un tutu replié sur le nez, se mettait en devoir de vider l'une de ses bouteilles de porto. Mamadou, quant à lui, alla s'assurer de la fraîcheur du buffet de fruits de mer au rez-de-chaussée, dont le fumet, se mêlant aux relents des bassins d'épuration, évoquait la fosse d'aisance d'un troquet moyenâgeux prise d'assaut par une troupe de fantassins affligés d'une tourista carabinée.

***

Jean-François Léporta-Minhu, agent d'Interpol à Rio, vint accueillir ses collègues en provenance de France pour procéder à l'arrestation de Daniel.

Il s'agissait de deux inspecteurs de la PJ de Paris, aussi fades et impénétrables que des agents du FBI, qui entendaient bien remplir leur mission dès que possible.

Jean-François décida donc de leur épargner le tour de la ville, quartiers chauds inclus, subodorant que les deux pandores n'étaient pas du style à gaudrioler pendant le boulot...

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Heidi gesticulait à l'accueil de l'hotel. Alexandro, l'employé, la regardait et tentait de comprendre ses grimaces. Au bout de 10 minutes, las de regarder la jolie donzelle, lui fit signe et appela sa collègue. Une petite femme s'approcha de Heidi en réajustant le col de sa chemise ainsi que la jupe de son uniforme.

-"je peux vous aidez, madame" dit-elle dans un français parfait malgré l'épingle qu'elle tenait entre ses lèvres

-"Il n'y a pas d'eau dans les douches, pourtant j'entends l'eau qui descend" dit Heidi sur un ton frais

-"Les canalisation viennent tout juste d'être nettoyées, il faut probablement un peu de temps" fit Sara en terminant son chignon "mais ne tournez pas trop fort les robinets..."

AAAAAAAAAAAAAAH fit le cri qui raisonna dans tout l'hôtel. Heidi reconnu le hurlement de Paulo et ne put retenir un pouffement. Le vieux rat de l'opéra dévalait l'escalier en trombe tel une rose fanée sur l'écume d'une mer déchainée.

"du sang, du sang" précisa Paulo essoufflé. On le suivait effectivement à la trace: depuis la salle de bain de sa chambre des empreintes de mains et de pieds balisaient la course jusqu'à l'entrée de l'hôtel.

Heidi remarqua que le vieux placenté avait sur le corps des mottes de poils dru et épais. Alexandro fondit en larme en apercevant paulo. "El Raton, meu amor por onde você tem" (El Raton mon rat chéri, où t'es tu donc fourré?)

Alexandro monta 4 à 4 les marches, suivi de près par Heidi et le clodiquant Paulo. Mamadou était lui aussi venu voir. Le tuyau de douche avait explosait au niveau du pommeau. Un amas de petit os, un long museau d'où pendait une truffe sanglante ainsi que quelques quenottes finissait de couler hors de la canalisation.

Mamadou ayant grandit dans une famille adepte de la magie noire s'approcha des reste d'"El Raton" et observa que l'œil encore dans son orbite semblait voir encore... "c'est un signe" jugea t'il

*****

Jean-François Léporta-Minhu et les flics parisiens commandèrent de quoi supporter le décalage horaire à la jolie serveuse qui les accueillit d'un clin d'œil plus que tendre.

Edited by Porcinet
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Daniel, surpris en train de piocher dans la caisse, s'était fait virer la veille. Grâce à Paulihno, il trouva tout de suite un nouveau job comme plongeur dans un hôtel.

Facile à repérer à l'odeur. Il était situé juste à côté de la plus grosse station d'épuration de Rio ...

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Joli rebondissement, Big ! :lol2:[/HS]

Alors qu'il prenait ses fonctions en plongeant les bras dans l'eau tiède et grasse des bacs, Daniel aperçu du coin de l'oeil un bout de tulle rose. Se retournant, il vit Paulo, le regard égaré et la démarche chancelante, qui cherchait quelque chose sur les étagères de la cuisine.

- "Ei, mas o que você faz aqui? " Procurando algo?" l'apostropha un des sous-chefs.

Paulo ne comprenant pas un traître mot de brésilien, tenta une explication en français, puis en anglais, dans l'espoir que quelqu'un, ici, pourrait le comprendre.

- "Je cherche de la lessive pour mon tutu, y a plein de sang dessus ! Aïe am loukingue for some laïe, aïe ouante tou ouache maïe blôdi dress !"

Daniel baissa la tête, partagé entre le désir d'aider son pote et celui de rester discret. D'ailleurs, que faisait Paulo ici ? Comment avait-il retrouvé sa trace ?

En attendant, un des cuistots qui baragouinait 3 mots de la langue de Shakespeare envoya Paulo à la lingerie de l'hôtel.

***

Les flics de la PJ, flanqués de Jean-François, atterrirent bientôt au bar où Daniel exerçait encore le matin même. Inquiet de voir qu'il n'était pas derrière le bar, ils entamèrent un interrogatoire discret du nouveau barman et, pour s'attirer ses bonnes grâces, entrecoupèrent leur baratin de nombreuses libations à base de tequila...

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Quand Daniel eut fini sa plonge, il replia son tablier, le rangea dans son placard, sortit son paquet de cigarettes et alla au bar pour boire un café et se détendre un peu.

Au comptoir, il vit les trois flics complètement bourrés. Ils parlaient fort, s'agitaient et deux d'entre eux s'exprimaient par moments en français. Il était vaguement question d'un massacre dans un appartement, de restes d'enfants retrouvés dans des sacs poubelle et d'un type en fuite.

Sentant que c'était pas très bon pour lui, il tenta de s'esquiver discrètement avec son café mais à peine le dos tourné, il sentit une main s'abattre lourdement sur son épaule. Le café brûlant gicla, il en reçut dans les yeux. Il entendit un type hurler derrière lui. Il avait dû en recevoir aussi.

Tant pis pour la pause-clope, il fallait déguerpir.

Edited by big'
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Daniel se rua à l'extérieur, tandis que les flics s'effondraient les uns sur les autres façon dominos dans un ultime effort aviné pour tenter de retenir le fuyard.

C'est alors que Mamadou, qui sortait de chez le poissonnier local avec 3 kg de morue pour les accras, se retrouva nez-à-nez avec Daniel. Sans s'embarrasser d'explications oiseuses, il lui balança le sac de morue dans les jambes, avec pour conséquences un superbe vol plané de son ancien voisin, lequel percuta le trottoir suffisamment violemment pour lui faire perdre connaissance.

***

Heidi et Henriette étaient en train de remonter leurs armes en pièces détacher tout en sniffant du Vicks à cause de la proximité de la station d'épuration, et Paulo mettait la dernière main à une pseudo-Tour Eiffel en bouteilles de porto vides en achevant la dernière boutanche, lorsqu'ils virent arriver Mamadou, encombré d'un tapis roulé et d'un sac de poisson.

Après avoir mis le sac au frigo, le gigantesque Noir déroula le tapis, toujours sans dire un mot, laissant apparaître Daniel, encore dans les vapes, arborant une superbe ecchymose à la tempe droite.

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Henriette, qui ne portait plus qu'un tee-shirt, était déjà en train de chevaucher le pauvre Daniel encore sonné et Heidi, le regard mauvais, revenait de la cuisine avec un couteau à désosser à la main quand les flics entrèrent en titubant.

Au passage, ils renversèrent la Tour Eiffel. Paulo se mit à trépigner de rage. Il fallut que Mamadou lui donne sa peluche préférée, une sorte de chimpanzé en costume de ballerine, pour qu'il se calme.

Edited by big'
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Les flics embrassèrent la scène du regard : leur suspect dans le coltar en train de se faire violer par une fille, une autre, des éclairs dans les yeux et un grand couteau à la main, prête à tout, un ivrogne en tutu puant le porto bon marché à 10 mètres, câlinant une peluche infâme en tutu également et un grand Black qui découpait du poisson avec soin sur un tapis élimé.

Les inspecteurs de la PJ sortirent leurs armes respectives et intimèrent à tout ce petit monde de se placer face au mur du fond, bras et jambes écartés. Quant à Jean-François, il siphonna rapidement le reste de porto de Paulo, avant d'aller prêter main forte à ses collègues pour désarmer et fouiller les antagonistes.

Seul Daniel, qui peinait apparemment à se réveiller, resta à sa place.

Temporairement.

Il évalua la situation entre ses paupières mi-closes et en déduisit qu'il lui fallait tenter quelque chose maintenant, sans quoi ses carottes étaient carbonisées.

Il se remit sur pied sans bruit, profitant de ce que les flics, qui fouillaient méticuleusement les quatre conjurés, lui tournaient le dos, prit la direction de la porte. Le claquement d'icelle révéla aux flics que leur suspect venait une fois de plus de se faire la malle.

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Un affreux hurlement précéda l'entrée ou plutôt le retour fracassant de Daniel dans la chambre. Les poulets stoppèrent leur agitation à la vue de Daniel. Il tremblait et son visage était totalement crispé. Ses lèvres était blanches, ses yeux vides. Son avant bras gauche était en sang, déchiqueté. Jean-François dégobilla son porto et tomba dans les vapes. Daniel, respira et s'éloigna de la porte à laquelle il s'était adossé, à reculons. Ses pas semblaient rattraper sa chute à chaque instant. Il balbutiait. Il arrive.... il est là... je l'ai vu...

Un silence de mort assourdit tout ce joli monde. Un ronronnement passa le long du couloir. Une respiration nerveuse se fit plus pressante le long de la porte de la pièce. La poignée de la porte bougea puis se secoua. L'instant d'après, elle explosa sous la pression d'un bras monumental velu terminé par 3 énormes griffes acérées, arrachant ainsi une partie de la porte. Une odeur insoutenable s'engouffra. Tout le monde hésitait entre à crier ou se mettre les mains sur le visage pour tenter de trouver un air plus sain. La lumière s'éteignit. Seul brillait maintenant le regard fluoressant qui observait ses proies à travers le trou éééééééééénorme de la poignée.

[HS] voilou ma p'tite patate douce, tout est maintenant plus clair :lollarge:[/HS]

Edited by Porcinet
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[HS]Porcinet, t'arrive à voir un bras monumental à travail le (petit) trou laissé par la poignée ? On va dire que le trou est bien plus gros, hein, ça sera plus logique :lol:[/HS

Les flics de la PJ, bien qu'encore embrumés de tequila, réagir au quart de poil et défouraillèrent, truffant la porte de 6.35 sans sommations.

Le hurlement qui en résulta semblait plus rageur que de douleur et le reste de la porte explosa soudain sous la poussée de l'être gigantesque, lequel entra à pas pesants dans la pièce...

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- Coucou, je suis le cousin de Hulk, dit le monstre en retirant délicatement la balle qui s'était coincée entre ses incisives du haut.

La couleur rose du cousin plut immédiatement à Paulo qui lâcha sa peluche pour aller se blottir dans les papattes velues du nouvel arrivant.

[HS]Autant poursuivre dans cette veine réaliste pendant qu'on est lancés :goute:[/HS]

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L'odeur de porto dont empestait notre amateur de dentelle adoucit Khul (le cousin de Hulk) qui lui emporta l'oreille gauche d'un coup de langue, qui se voulait pourtant affectueux. Paulo se mit à parler en flamand et vit la chambre, jaune, tourbillonner. Il s'éloigna de Khul en pissant le sang. L'odeur raviva les plus bas instincts du monstre qui, tout rose qu'il était, n'appréciait guère de voir son pigment dermatologique couler hors de ses mets favoris... Paulo fut fauché par la longue queue de khul...

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C'est à ce moment-là que Daniel se réveilla brusquement, sans savoir où il était encore à moitié dans son rêvalakon avec un monstre rose et poilu de 3 mètres de haut. Probablement dû à l'abus de fondue au fromage*, pensa-t'il fugacement.

Puis il se remémora les récents événements... Sa fuite de la chambre, poursuivi par les keufs qu'il avait cependant facilement distancé de par leur éthylisme plus qu'avancé.

Et il avait trouvé refuge dans cette petite cabane près de la plage, sans eau ni électricité, dans laquelle il avait fait étape avant de continuer sa fuite.

Il envisageait tout d'abord de faire le ménage et de se débarrasser des gêneurs.

Pour ça, un pain de Semtex planqué dans la piaule et un détonateur à distance devraient faire l'affaire.

Le gros problème était de trouver l'explosif...

[HS]Oui, on revient du côté réaliste quand même ^^[/HS]

* Il y a une référence cachée...

Edited by chips
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"Voici votre pain de semtex" fit Khul en déposant par dessus son épaule un paquet. "Oh putain" fit Daniel en se retournant, "les rêves sont pugnaces". "C'est elle qui m'a dit de vous donner ça" fit Khul d'une voix d'enfant. Le garnement de 12 ans était déjà plus grand qu'un panier de basket US.

Daniel se calma en voyant le visage juvénile transpirant. Il sorti et aperçu à sur la terrasse de la maison voisine une superbe créature habillée d'un simple voile qui flottait le long de ses courbes parfaites. Daniel retrouva ses ardeurs et fit signe de loin à la dame. "c'est ma maman" fit le môme, son masque sous le bras. "l'est band... l'est bien bon... tu la remercieras bien, hein" fit Daniel en poussant doucement le chérubin hors de la cahute. "Vous savez, on voit peu de gens dans le coin, maman vous invite..." ajouta le gamin de 3m17.

Edited by Porcinet
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Après dix jours de galipettes entrecoupées de plats roboratifs amoureusement préparés par son hôtesse qui répondait au doux prénom d'Anna, Daniel se décida à sortir de sa tanière. Comme il se trouvait bien là, il envisageait d'y rester un moment.

Le dédale de la favella était une cache idéale, le lit d'Anna était confortable et elle lui avait donné quelques vêtements de son défunt mari. Restait à trouver un job pour s'occuper et partager les frais.

Anna avait un cousin qui travaillait au zoo municipal. Un poste de palefrenier venait de se libérer, le titulaire s'étant fait bêtement dévorer pendant la nuit par un lion qu'il avait oublié de nourrir.

Il se présenta au gardien à l'entrée, peu sympathique avec son air de gorille égaré.

- Je viens de la part de Mme Conda, Anna, pour le poste de palefenier, dit Daniel dans un portugais de plus en plus assuré.

Avec la griffe qui lui servait d'index droit, et tout en mastiquant goulument la banane qu'il venait d'enfourner, le gardien lui montra une grille au fond de l'allée.

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[hs]Rhââââ ! vous avez eu tort de créer ce topic les mecs, je sens qu'on va s'exploser ici ! Gnaaahahahahahaha ! :diablo: [/hs]

L'atmosphère qui se dégageait du lieu rappelait vaguement les films noirs des séries Z des années 50. Avec le relent de viande avariée et pourrie qui se dégageait, Daniel songeait aux premières instants de cette soirée où il avait du transporter la barbaque à vélo dans un Paris tout endormi.

"Ah, les cochons, les porcs !" pensa-t-il soudainement.

Une fois la grille franchie, et refermée prudemment par le gardien griffus, Daniel jeta un regard circulaire sur le lieu.

Adossé à la grille, il sentait sur lui le regard amusé du gardien. Les frasques de ces derniers jours avec Anna ne lui permirent pas d'ignorer le côté lugubre du lieu. Dans une cage sur sa gauche, gisait endormi une sorte de mélange entre un lion zébré à tête d'éléphant et de semi orang-outang. Sa respiration trahissait des moments de rage dévorante. Dans la cage de droite, se tenait un enfant au regard doux, prostré, comme s'il sortait d'un sommeil profond. L'incongruité des êtres peuplant ces cages interpellait Daniel.

Quel monstre pouvait ainsi enfermer un enfant derrière des barreaux, dans une saleté et une puanteur qui l'avaient ramené fatalement au souvenir de Paris ? Daniel esquissa un pas vers la cage pour libérer l'enfant.

"Si j'étais vous, je ne me fierais pas aux apparences et j'éviterais de me précipiter pour tâcher de porter secours à cet........enfant !"

La voix haut perchée, fortement teintée d'un accent germanique et légèrement chevrotante qui venait du fond de la pièce avait glacé Daniel tout autant qu'elle l'avait surpris. Dans le halo de la lumière des néons, apparaissait une chétive silhouette. Se pouvait-il que cet avorton devant lui ait pu lui faire peur ? Sans comprendre pourquoi, Daniel avait senti son sang, encore imbibé des litres de téquila ingurgités avec Anna pendant leurs folles nuits, se glacer aussi.

Dans la cage de gauche où l'être improbable gisait, un son légèrement rauque de fauve se fit entendre. L'enfant dans l'autre cage restait étonnamment calme.

"Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être à première vue, mon cher Daniel !".

Damned ! Comment connaissait-il son prénom, lui qui venait ici pour la première fois. "J'y suis !" pensa Daniel, "c'était un piège, c'est pour ça qu'Anna s'est carrément offerte sans discussion !".

"Vous commencez à comprendre Daniel ! Mais vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Votre petite escapade avec Anna portera ses fruits d'ici quelques semaines !".

"Je me suis fait piéger ! Je suis con !" dit-il tout haut.

"Pas au sens où vous le croyez." Le nabot partit alors dans un large rire démoniaque, teinté d'un sarcasme effrayant.

"Ce n'est pas Anna qui portera ce fruit, mais plutôt............." il n'acheva pas sa phrase. Daniel ne put se résoudre à comprendre ce sous entendu grotesque.

Mais tout s'éclairait maintenant !

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Pendant ce temps-là, les flics avaient menotté les occupants de la chambre et attendaient du renfort en sifflant la dernière bouteille de tequila des filles, tout en examinant d'un oeil expert les armes des susdites.

Mamadou, sachant qu'au Brésil, la police est aussi indolente qu'un paresseux atteint de flemingite aigue, se demanda comment passer à l'action.

Il attendit prudemment que les flics soient venus à bout de la tequila avant de demander l'autorisation d'aller aux chiottes.

- "OK, mais t'y va pas tout seul, mon p'tit gars. Je t'accompagne !" lui lança l'un des OPJ, qui se leva, chancela, faillit se rassoir, puis finalement se dirigea d'un pas éthylique vers Mamadou.

Une fois dans la salle de bain décrépite qui faisait également office de coin d'aisance, le grand Black passa ses mains menottées au-dessus de la tête du flic, lui comprimant le cou avec la chaîne des menottes. L'agressé, trop imbibé pour réagir, ne résista que mollement.

Mamadou le délesta de la clé des menottes et de son flingue de service, puis menotta sa victime au tuyau du radiateur.

Il déboucha dans le salon et vit aussitôt que les deux flics restants avaient fini par tomber dans un sommeil alcoolisé aux relents d'agave.

Mamadou libéra promptement Paulo et les filles de leurs entraves et tous quatre se faufilèrent dans le couloir...

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Sur le chemin du retour, Daniel tentait de tout remettre en ordre, les évènements, les personnes rencontrées, les lieux visités.

Il s'engageait à la limite de la ville sur le chemin de terre qui menait à la maison d'Anna. Quelques goélands survolaient la favella en quête de nourriture. Leur hurlements à son aplomb lui firent lever la tête. "qu'est ce qu'ils ont ces cons là" ronchona t'il en sortant quelques restes de son sandwich de midi.

"Z'avez faim " lança t'il en l'air. Mais la ronde continuait s'en prendre garde à l'offrande de Daniel. Il accéléra.

"Hombre" lui adressaient les habitants du quartier en souriant. "Salut" jeta t'il sans vraiment regarder à qui il s'adressait. Une inquiétude persistante lui assombrissait le visage.

Son cœur tambourinait et il transpirait. Il ralentit devant la maison.

"Anna?" scruta 'il en rentrant... La chienne n'était pas là et le môme devait être à l'école. La case lui paraissait bien grande et silencieuse.

Il déposa ses affaires et sorti jusqu'à la "douche".

C'était un montage rudimentaire: Un long tuyau parcourait le sol de terre rouge depuis l'unique bouche d'incendie en bas de la colline et desservait une dizaine de points d'eau potable. Anna et ses voisins avaient aménagé leur coin de manière à avoir un peu d'intimité. L'embouchure du tuyau venait déverser l'eau depuis le sommet d'une tente de tôle ondulée. Une barrière de sécurité avait était fixée à l'envers pour accrocher sur chacun de ses pieds les vêtements, une serviette et souvent la machette. Une palette recouverte d'un plastique surélevait l'espace humide. Il s'avança sous le jet et souffla longuement en fermant les yeux.

"DANY!" Il sursauta et une lueur de tristesse plongea dans ses yeux quand il aperçu Anna, heureuse et lumineuse. Comment pouvait-il douter de cette femme?

Elle eut un petit rire conquérant en voyant Daniel presque effrayé, nu et luisant.

Son visage disparu derrière la tôle.

"tu surveilles" fit-elle à la chienne en lui frictionnant la tête derrière les oreilles. La chienne couina et se lécha la truffe en en éloignant son museau du visage d'Anna.

Anna faisait de nouveau face à Daniel.

Ses seins se dressèrent lorsqu'elle hôta sa chemise. Elle attrapa l'ourlet de sa robe et le remonta. Lorsque son visage réapparu, Daniel avait déjà oublié l'étrange conversation. Anna eut à peine le temps d'accrocher sa robe que Daniel la tira violemment contre lui. Elle riait. L'eau coulait sur leurs corps.

****

Daniel regardait de sa chaise Anna affairée au repas du soir. Il cherchait dans un rictus, un regard, un mouvement de main de quoi se rassurer. Mais le rire démoniaque de l'enfant l'envahissait de mélancolie.

"Ah au fait Daniel, on vient de retrouver les cadavres de trois policiers de chez toi... c'est un employé de la station d'épuration qui a donné l'alerte... parait que c'est pas joli à voir"

Daniel s'électrisa. "Putain, c'est peut-être ça" fit il à voix haute.

"Quoi ça?" interrogea Anna

"Coucou maman, salut Daniel" interrompit le fiston

Edited by Porcinet
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  • 5 months later...

Daniel se leva et posa une main paternelle dans le dos du fiston. Il disparu dans la chambre quelques instants.

Comment ça c'est passé à l'école Khul?

Bien m'man. La prof d'histoire est vraiment super. Elle a beaucoup voyagé. T'es déjà allé en Europe?

Tu sais Khul, c'est très loin. Tu as des devoirs à faire?

J'ai deux exercices de maths et un problème. J'irai peut-être les faire chez Ron. Demain, il y a la sélection pour rentrer dans l'équipe de foot du collège.

Ah. Je croyais que tu préférais le basket.

C'est vrai m'man, mais j'vais quand même essayer.

C'est bien de faire du sport... Mais tu dois aussi étudier les autres matières.

Je sais m'man, t'inquiète pas. Je peux manger quelque chose avant le...

Daniel était réapparu. Anna et son fils le regardaient en silence. Khul commença à sourire. Anna posa deux doigt sur ses lèvres pour retenir un sourire.

Daniel s'était enfouis dans plusieurs épaisseurs d'habits, avait récupéré une bassine qu'il avait noué sous son menton avec sa ceinture. Il récupéra plusieurs torchons qu'il enroula autour de ses poignets, genoux et chevilles.

Khul, fit-il. Il faut que je retourne en ville, mais il n'y a plus de bus à cette heure là.

Le gamin comprit. Il attrapa Daniel par la chemise et sortit de la case. Khul tira Daniel en arrière, pris quelques pas d'élan, fit tournoyer Daniel au dessus de sa tête plusieurs fois et le projeta en direction de la ville. Daniel se mit à hurler, puis il disparu dans la brume de la cité.

Edited by Porcinet
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