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Et Si On Commençait Par La Fin...


P.net

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La neige tombée dans la nuit craquait sous les sabots. Le chemin qui serpentait dans la forêt était glacé, bientôt le toit de la maison de Carlos apparaîtrait distinctement. Les grognements des animaux juste sortis du sommeil étaient déjà perceptibles et accentuaient la sensation de froid. Un frisonnement parcouru le corps de Heidi alors qu'elle arrivait à proximité de la maison de son frère ainé.

Lui, assis devant son café, rêvassait encore à la Namibie quittée douloureusement 12 mois auparavant... et envisageait d'aller nourrir ses animaux affamés par l'aube naissante.

Elle frappa trois coups, entra, et sans un mot posa une photo de Daniel sur la table où Carlos se préparait à boire un quatrième Nespresso...

Les hyènes, au dehors, grognaient dans leur enclos. Le climat des Cévennes les rendait nerveuses.

Edited by L'Oil
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Au moins dix heures de route avant d'arriver à Paris. Il ne fallait pas traîner.

Heidi lui prépara son sac. Une bouteille de vin, un pack de bière et un litre de gnôle, au cas où. Une cartouche de Winston et une lampe-torche.

Carlos fit péniblement démarrer la Fuego. Il rangea le flingue sous son siège.

- Tu es sûr de le reconnaître ? demanda Heidi, un peu inquiète.

- Une tête d'abruti pareille, ça ne s'oublie pas répondit Carlos. T'en fais pas. Et je te garantis qu'il va regretter ce qu'il a fait à ta soeur.

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Mais comment avait elle eu vent de cette macabre nouvelle ? Où avait elle trouvé la force d'aller jusqu'à chez son allumé de frère (rouler en Fuego et élever des hyènes affamées de viande faisandée avouez que ça frise quand même le mystique) pour lui faire part ce cette douloureuse annonce ?

Le route fût longue jusqu'à la porte de Daniel... plusieurs fois la tentation d'emmener les hyènes traverça l'esprit de Carlos. Il ne renonça pas complètement... un jeune femelle agressive mais à peu près obéissante les accompagnait, contenue mais bien vaillante, dans la remorque, derrière l'antique Renault. Prête à bondir, déchiqueter, digérer, nettoyer... le pire s'annonçait, la recontre va laisser des traces.

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Daniel décrocha l'interphone est interrogea la rue. Carlos imita son facteur. "la poste il me faut une signature". Daniel, loin d'être né de la dernière pluie avisa l'inconnu

-"mais il est bientôt 3 heure du matin".

-"Je sais bien monsieur, mais aujourd'hui, avec la privatisation, les horaires sont flexibles... Veuillez m'ouvrir, je vous prie " tenta Carlos en étranglant la fureur qui montait en lui

Au signal, Carlos poussa la porte. Milka, la hyenne, se faufila jusqu'à la porte de Daniel d'où venaient de merveilleuses odeurs... L'homme grimpa les escaliers doucement tout en vérifiant que son arme était prête à l'emploi. Milka commença à gratter à la porte en se léchant nerveusement la truffe que le goût du sang mettait en furie.

A l'intérieur, la table était recouverte d'une masse de papiers cadeau froissés. Les quelques traces sur le parquet avaient été nettoyé. Les fourneaux tournaient à plein régime. Les 3 compères, souriants, attendaient en faisant mine de de jouer au tarot sur la table basse.

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René rongeait son frein. Il transpirait. Un quatrième larron faisait sa part plus petite. Mais il avait un flingue et savait s'en servir.

Les couinements de Milka le sortirent de ses pensées. Il couru jusqu'à la salle de bain dont la porte saignait par un trou béant. Milka venait de glisser sur l'émail de la baignoire et s'était coincé la patte dans le fondement d'un corps. Vu la rigidité, il s'agissait de sa femme.

Saloperie de bestiole hurla le psychopathe.

Il attrapa d'un geste souple la brosse à dent de Daniel et la brisa dans la gorge de Milka. Carlos fut alerté par un soupir canin. Les larmes lui montaient car il avait bien senti un mauvais geste. Il porta sa main à son flingue et se leva.

L'ombre de René dans l'encadrement de la porte ne trompait guère ses amis qui savaient lire sur son visage, même à contre jour. Paulo, bien qu'imbibé fit de son jeu de carte un éventail et se lança dans une danse traditionnelle japonaise. La souplesse et les geste précis de Paulo laissèrent Carlos béat, hypnotisé. Il lâcha son PM5 et glissa la main dans son futal.

Une rafale brisa la transe ainsi que la cheville gauche de Daniel. Carlos repris ses esprits mais trop tard. René venait de l'empaler avec le balais à chiotte au niveau du plexus.

D'un geste sûr, René d'une volée sur la brosse, fit sauter le poumon et les 3 premières cotes qui tombèrent sous le pull de Carlos dont les genoux commençaient à vaciller.

[correction de grosse fautes et... pour être le premier à dire merci, plaisir partagé jaysee :bleh: ]

Edited by Porcinet
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Par contre, l'appartement ressemblait à l'arrière-boutique d'une boucherie : outre les sacs-poubelles qui empestaient le faisandé dans l'entrée et les restes du découpage de Phiphil sur la table de la cuisine (les os s'entassant dans l'évier), il y avait maintenant en plus un cadavre de hyène dans la baignoire et celui de Carlos qui se vidait de son sang sur le tapis imitation persan du salon.

L'heure n'était plus à la finasserie, il fallait définitivement se débarrasser de tout ça discrètement.

Commença alors pour les 3 hommes un labeur épuisant, macabre et assez écoeurant : découper les nouveaux corps en petits morceaux, ouvrir les sacs poubelles et faire subir le même sort aux restes putréfiés, et blanchir les os à l'acide.

Cela fait, ils disposaient donc d'environ 200 kg de barbaque, dont la moitié pas vraiment de première fraîcheur et de quelques centaines d'os.

La viande ne poserait qu'un problème mineur, l'évier de Daniel étant muni d'un broyeur. Les os, par contre, c'était autre chose.

Ils décidèrent donc passer les petits morceaux de viande au broyeur tout en laissant couler l'eau pour assurer une bonne évacuation. Au bout de 5 heures, tout était parti dans les égouts.

Quant aux os, on les stocka temporairement dans la penderie, avec la stratégie suivante : chaque fois que Daniel ou ses potes sortiraient de l'appartement, ils emmèneraient quelques os sans un sac.

Ils feraient un crochet par une ancienne carrière où ils étaient certains de ne pas être dérangés, et réduiraient tout ça en poussière à l'aide de battes de base-ball.

Ca ne devrait leur prendre que quelques jours...

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Heidi, qui ruminait sa rage, décida de s'acheter un jogging.

Elle essaya un modèle d'un très jolie jaune. Elle prit ensuite quelques jours pour réfléchir à sa vengeance. Elle avait récupéré la voiture de Carlos et avait cherché un gîte dans la région. Echouée dans une banlieue triste, ouvrière, petits pavillons, Heidi avait croisé le regard d'un homme et dans une ferveur amnésique s'était donnée à lui, inconsciente de l'avenir, obnubilée par la fureur et le désir de broyer du connard.

Il est 11h, dans cette chambre zen. Elle est assise sur le futon. Son jogging est en vrac dans un coin, son amant dans le sien. Accrochés au mur, des katanas rutillants. Elle est fascinée. Alors qu'elle est prête à se lever, un peu déboussolée par l'endroit incongru, France Inter annonce la Panique... Jean Claude se réveille et explose d'un coup de poing le radio réveil insolant.

- Amour ?

- huh.gif !

La tête de Jean Claude roule sur le tapis.

Le téléphone de Heidi sonne... le nom de Carlos s'affiche. blink.gif

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Evidemment, Paulo avait récupéré le portable de Carlos, le sien ayant déclaré forfait 2 jours auparavant.

Lorsqu'il qu'il lista les contacts du portable de Carlos, un seul nom, celui de Heidi, lui sauta aux yeux, et pour cause : c'était le seul prénom féminin.

Il s'empressa donc de l'appeler.

Pendant ce temps-là, Daniel avait entrepris d'aller acheter des battes de base-ball à Décathlon.

Après avoir erré 30 bonnes minutes dans les allées du magasin sans rien trouver, il finit pas s'ouvrir de son désarroi auprès d'un vendeur qui passait par là :

- Excusez-moi, je cherche les battes de base-ball ?

- Ah, 'faut voir ça avec la spécialiste. 'Tendez, j'vous l'appelle.

A la suite de quoi arriva une jeune fille d'origine probablement asiatique, toute menue et fine, dont le mètre cinquante ne laissait en rien soupçonner qu'elle fût experte en base-ball (DLJM).

L'ayant guidé jusqu'au rayon idoine, elle interrogea Daniel sur ses préférences et finit par l'orienter sur 2 modèles : le premier, en bois peint, était certes solide, mais lourd à manier. Le second, en alliage d'aluminium brut, était bien plus léger, mais risquait de se déformer à la longue.

Daniel demanda donc à la vendeuse s'il était possible de tester chacun des modèles.

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- Allo, dit-elle d'une voix blanche.

- Bonjour Heidi, c'est... je suis..., bafouilla le cafalot.

- Tu as tué mon frère, prépare toi à mourir !

Heidi quitta les lieux après avoir décroché un katana et s'être envoyé un Nespresso dans la cuisine en écoutant la fin du Mangin, tranquille.

Son but, raccourcir les fumiers qui avaient fait passer le frangin du côté obscur. Pour cela elle aurait besoin de toutes ses forces. La voiture démarra en trombe, sabre sur le siège arrière, direction le 18ème arrondissement. Elle se souvenait que des années auparavant elle avait rencontré, adolescente, une grande Ivoirienne à qui sa soeur avait rendu de grand services. Elle saurait sûrement lui rendre la monnaie de sa pièce...

Edited by L'Oil
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Henriette, qui avait vu Kill Bill au moins dix fois, comprit vite ce que Heidi attendait d'elle.

Mais elle se sentait plus à l'aise dans le maniement du nunchaku. Elle prit aussi 15 mètres de corde fine, pour le saucissonage des trois pochetrons.

D'avance, elles jubilaient à l'idée de ce qu'elles allaient leur faire subir.

On aurait dit que la Fuego était contente d'être de la partie elle aussi. En un quart d'heure, elles étaient au pied de l'immeuble de Daniel.

D'ailleurs, il venait juste de s'engouffrer dans la cage d'escalier, une batte dans chaque main.

Elles coururent derrière lui. L'entrée était sombre. Il était en train d'allumer la minuterie quand il reçut un violent coup de bâton à l'occiput. En s'effondrant, il eut à peine le temps de sentir un deuxième coup. Au plexus et à la savate, cette fois.

Henriette était en forme. En moins de deux, Daniel fut ligoté, baillonné et descendu dans les caves. L'une d'elles n'était pas verrouillée. Il y serait bien.

Un rat partit en courant.

Les deux femmes en firent de même jusqu'à l'appartement d'où provenait un air de tango.

C'était encore Paulo qui dansait. .

La sonnette de l'entrée retentit. René, qui tentait une réussite pour la cinquième fois, se leva pour ouvrir à Daniel.

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Il reçut illico, sitôt la porte ouverte, l'équivalent d'un 38 tonnes en pleine face et s'effondra tel un pantin désarticulé sur la moquette sale de l'entrée. Henriette ne rigolait décidément pas et le nunchaku, dans ses mains, se muait en une arme terriblement efficace, comme en témoignaient les dents de René éparpillées sur le sol.

Les deux femmes entrèrent, refermèrent la porte et découvrirent Paulo, en tutu rose, les yeux fermés, au centre du salon, en train de danser un tango langoureux avec une bouteille de pastis à moitié pleine en guise de partenaire.

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Vu son état, elles décidèrent de s'amuser un peu avec lui.

Heidi lui ordonna de finir la bouteille au goulot. Paulo, dont l'oeil était déjà passablement vitreux, s'éxécuta volontiers, croyant, dans son état d'ébriété plus qu'avancé, avoir affaire à deux entraîneuses qu'il avait croisées trente ans plus tôt lors de son service militaire en Allemagne, du côté de Hambourg.

- Grr .... e ... te, marmonna-t-il en s'adressant à Heidi. V ... eu ... eux ... - ... tu ... en ... co ... re ... de ... moi ?

- Ta gueule, connard, lui répondit froidement Heidi.

Comme il ne semblait pas avoir bien compris, Henriette lui fila une claque sur l'oreille gauche.

Le tutu s'imbiba de sang.

Edited by big'
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Heureusement, l'effet du pastis pur ne mit pas longtemps à s'imposer et Paulo s'effondra mollement dans un froufrou de dentelle rose rose, aussi imbibée de raisiné que le propriétaire l'était d'anis.

Les frangines entendirent alors René commencer à récupérer, marmonnant sans fin :

- Mais qu'effe qui f'est paffé ? Mais qu'effe qui f'est paffé ?

Tout en essayant de récupérer sa dentition incrustée dans la moquette.

Heidi passa à l'action, katana haut levé à deux mains et d'un coup magistral, mit fin aux jérémiades du malheureux, lui séparant la tête en deux parties quasi-égales au milieu d'un geyser de sang et de matière grise.

Elle nettoya la lame sur le jean de sa victime, puis avisa le contenu de la penderie sur laquelle s'était affalé René en défonçant la porte : on aurait dit des mini-catacombes ou un ossuaire secret : des os par dizaines, des crânes, des cages thoraciques...

Pendant ce temps, Henriette commença méticuleusement à briser une par une les articulations de Paulo, abattant son nunchaku avec une précision chirurgicale.

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Daniel, réveillé par des gouttes d'eau qui lui tombaient sur la tête, parvint facilement à se défaire de ses liens.

Il vit qu'ils étaient rongés. Les rats ?

Péniblement, il se mit debout. Il avait sûrement une ou deux côtes cassées et en se massant la tête, il sentit qu'il avait une énorme bosse à l'arrière du crâne.

Il s'empara des battes qui traînaient par terre, sortit de la cave et commença à monter les escaliers en rythmant chacun de ses pas par des jurons qui lui redonnèrent des forces.

Arrivé au quatrième étage, il avait retrouvé ses esprits.

A travers la porte, il entendit des rires féminins.

Un filet de sang avait coulé jusque sur le palier.

"Les saaaaaaaaaaaaloooooopes !", murmura-t-il en tournant tout doucement la poignée.

Edited by big'
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En ouvrant la porte, il tomba sur le postérieur rebondi d'Heidi émergeant de la penderie où elle faisait le compte de tous les os.

A peine eût-elle le temps de réagir que déjà il la renvoyait dans la penderie d'un coup de batte appliqué sur ledit postérieur, sans remords et avec une force suffisante pour que la propriétaire du postérieur s'écrase tête la première sur le mur du fond de la penderie.

Henriette, ayant entendu tout ce bruit, s'arracha un moment à sa délicate tâche de désarticulation sur Paulo et fit irruption dans l'entrée, se retrouvant nez à nez avec Daniel et ses battes de base-ball.

Tandis qu'il tentait de lui en balancer une en pleine tronche, elle fit tournoyer son nunchaku dont la chaîne s'enroula autour de la batte, brisant ainsi son élan.

C'ets à ce moment-là que la sonnette de la porte d'entrée retentit...

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