Une petite parenthèse sur la relation entre la musique et l'Eglise: chez les catholiques, on utilise majoritairement le chant et l'orgue. Chez les orthodoxes, seul le chant est utilisé, en se basant sur le fait que la musique à l'église est prière, et la prière ne peut émaner que d'un être vivant et conscient, et non d'un instrument. Dans les courants protestants majoritaires en France, luthériens et réformés, on chante en utilisant un accompagnement relativement sobre, parfois un orgue ou un piano. Dans les églises protestantes évangéliques - assez nombreuses également en France, mais surtout majoritaires aux Etats-Unis - quand elle n'a pas de choeur de gospel, on fait appel pour les offices à un "groupe de louanges", en général composé de quelques paroissiens de bonne volonté et formé sur un modèle beaucoup plus proche de la formation rock standard, avec une batterie, une guitare, une basse, un ou plusieurs chanteurs, et parfois d'autres instruments plus "classiques". Ces groupes de louanges jouent des morceaux accompagnant le déroulement de l'office, des louanges en bref
Le rock chrétien, AMHA, est essentiellement issu de ces groupes d'église qui ont décidé de porter leur musique et/ou leur message chrétien au-delà du cadre de l'office du dimanche, bien que des artistes de grande renommée se soient également réclamés de l'héritage chrétien (ne serait-ce que le morceau "Rivers of Babylon", dont le texte est un extrait d'un psaume, ou encore Elvis Presley qui a sorti des albums entiers ouvertement chrétiens). Qu'on le veuille ou non, cette branche de la musique représente un marché pour les fabricants d'instruments, et c'est bien en tant que telle qu'elle est visée - AMHA, toujours - par des marques de type Reverend, et non en tant qu'issue de la droite populaire du Sud des US.
Donc oui, je suis d'accord sur le fait qu'il ne faut pas importer n'importe quel symbole sans avoir au préalable réfléchi à ce qu'il peut véhiculer, mais dans la cas présent je pense que c'est pousser la suspicion un peu trop loin. A ce compte-là, on peut bien identifier la Epiphone TB avec le néonazisme, le hard-rock avec le satanisme et l'acte de boire un verre de coca avec celui de lécher le postérieur du capitalisme incarné.