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Topic De Ceux Qui Veulent Reprendre Leurs Études


leyack

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Cela étant, les théories de la reproduction sociale ne valent que pour les champs qu'elles couvrent, ceux des logiques de groupes et de la statistique. Heureusement, sinon tout serait plié d'avance et l'on aurait pas comme chacun autour de soi d'exemple de personnes qui font mentir la lutte des classes. Mais bon, là, on dérive un poil du topic initial.

Perso, je n'ai pas repris d'études, mais me suis reconverti professionnellement il y a deux ans en suivant une formation de quatre mois. Je gagne moins qu'avant mais je m'en cogne, ce que je fais aujourd'hui m'intéresse plus. C'est plutôt long une vie professionnelle, et je crois beaucoup à l'intérêt de se réinventer via la formation. On se rend compte qu'on peut faire plein de choses, et cela entretient la curiosité et l'envie d'apprendre. Nécessaire pour moi, sans quoi je m'ennuie vite au taf.

Edited by hoochiekoochie
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Quand même un petit bémol de chichiteur sur les personnes qui font "mentir la lutte des classes" : en étant très schématique, si 1 sur 10 y parvient, 9 autres confirment donc bien la règle...

J'ai découvert la socio sur le tard et l'envie de reprendre des études dans cette discipline me titille depuis un bout de temps mais bon... avec le taf, la vie de famille, LA BASSE.. pas évident...

(et hop, l'air de rien on retourne sur le sujet... :rolleyes: !)

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Ah mais, c'est opérationnel et à l'oeuvre la reproduction sociale, on est d'accord. Simplement, je trouve qu'une lecture figée de ce genre de théorie est vite plombante -et 9 fois sur 10, la réalité l'est, plombante. Elle entretient le sentiment que c'est plié, entretenant à son insu des logiques qu'elle dénonce.

Et pourtant, tout n'est pas aussi déterminé. Au-delà des exemples individuels, prend l'exemple de Sciences-Po, bien pointée du doigt pour son monolithisme social il y a quelques années. Je suis pas spécialement partisan de l'affirmative action à l'américaine, j'aimerais que les choses se fassent de façon méritocratique, mais en attendant, en scolarisant rue Saint-Guillaume 40 étudiants issus de Zep chaque année, l'école a montré que 1/ ces élèves avaient des résultats tout a fait comparables aux autres étudiants durant leur scolarité, et que 2/ ces étudiants en sortie de cursus tapaient les mêmes postes et les mêmes salaires que les autres étudiants. Si l'on reste dans une vision figée du déterminisme social, il y aurait eu toute chance que nos étudiants Zep, munis d'un capital socio-culturel différents, se prennent les pieds dans le tapis et foirent leurs études. Il n'en a rien été.

Bref, c'est un peu l'arbre qui cache la forêt ce genre d'initiatives - et en même temps, 40 élèves chaque année, c'est déjà significatif en tant qu'objet d'étude sociologique. Mais cela a le mérite de montrer que rien n'est aussi figé que ce que l'on pourrait croire.

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Sans vouloir relancer sur le sujet et polluer le topic - c'est pourtant ce que je suis en train de faire... :whistle: ! - voir le lien suivant pour nuancer la réussite des élèves en question :

http://www.rue89.com/2012/09/12/conventions-zep-fils-douvriers-jen-ai-sue-pour-entrer-sciences-po-235195

"Mon lycée de ZEP n’a pas forcément communiqué sur les CEP. Pourtant, les élèves issus des classes plus aisées – oui, il y en a en ZEP – connaissaient déjà le principe."

"Au final, je suis le seul fils d’ouvrier de mon lycée – sur quatre lauréats – à avoir intégré Sciences-Po cette année."

D'autres articles soulignent les problématiques liées au manque d'un réseau pour trouver stages et emplois, ou encore les manifestations quotidiennes de la domination des étudiants "standards" de ces filières... violence symbolique ordinaire, qui, bien plus que la difficulté du cursus, font comprendre à certains qu'ils ne sont "pas à leur place"...

Quand tu réalises à quel point les choses restent quand même plutôt figées sur l'échiquier social, tu peux être amené à faire ta 'tite dépression mais, comme pour certaines dépressions, ça peut également te rendre plus léger par la suite... connaître les règles du jeu c'est déjà pas mal ! Tu subis déjà moins certaines formes de violence quand tu peux les identifier en tant que telles.

Il y a aussi ceux qui, connaissant les règles, décident de ne plus jouer... mais c'est un autre sujet...

Dis-moi Hoochie, tu connais les excellents documentaires de Pierre Carles ?

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Oui, me suis maté Pas vu, pas pris et La sociologie est un sport de combat. Les deux sont intéressants, même si très différents.

Sur le reste, et sur cet article en particulier, il faut quand même mettre les choses en perspective, un chiffre tout seul ne veut pas dire grand-chose. Par exemple, 12% de fils d'ouvriers à Sciences Po, comme ça, ça peut paraître dérisoire, mais pour moi, c'est un peu l'inverse. Il se trouve que j'ai fait mes études dans cette école, et y ai mis les pieds pour la première fois en 1996, bien avant que Descoings favorise l'ouverture vers les Zep donc.

Je n'ai pas de chiffres à te servir, mais je peux t'assurer qu'il y avait bien moins de 12% de fils d'ouvriers parmi les étudiants. Je n'en connaissais pas, était ami avec un fils d'agriculteur (pas une grosse exploitation, plutôt la galère). Le reste en grande majorité: fils d'énarques et hauts fonctionnaires, professions libérales, cadres sup, hors classement disons (héritiers) et quelques étudiants comme moi dont les parents étaient cadres moyens.

Histoire de préciser un peu mieux de quoi on parle, j'ajoute que je n'ai jamais été boursier durant ma scolarité (mes parents étaient au-dessus), mais que je n'ai pas eu à m'acquitter de mes droits d'inscription (un peu moins de 1000 euros) pendant tout mon cursus à Sciences Po - une disposition prévue à l'époque pour les 10% d'étudiants dont les parents gagnaient le moins. Donc, 12% de fils d'ouvriers... c'est énorme le chemin parcouru.

Sinon, je connais des profs en Zep qui sont dans cette mécanique-là. Et je ne suis pas du tout convaincu que ce qui est décrit à Ivry soit une règle de portée générale.

Enfin, les histoires de violence symbolique quotidienne etc... c'est quand même un peu de la pignolade tu crois pas ? Après tout, j'ai connu les mêmes décalages avec les héritiers de grosses fortunes (pas toujours non plus, c'est facile de généraliser mais ce n'est pas toujours vérifié), on s'en remet très bien, faut de tout pour faire un monde. Au final je suis sûr que les étudiants issus de Zep sont contents et fiers d'être là où ils sont, et ils ont bien raison.

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"c'est quand même un peu de la pignolade tu crois pas ?"

Dis-donc, t'a même pas lu mon pseudo...

Sinon, concernant Pierre Carles, je te recommande "attention danger travail" et "volem rien foutre al paîs"... c'est bien dissident comme point de vue mais c'est argumenté.

Tu les trouves facilement via Glougloug vids il me semble...

Tu me dis à l'occasion ce que t'en penses quand tu passes dans l'coin !

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Clair, puis sans remettre forcément en question la voie royale - dont le principal écueil est de former les meilleurs, et qu'ils en aient une conscience excessive en terminant leur cursus -, la formation continue dit long d'un état d'esprit, d'une gniaque qui est je pense appréciée et recherchée sur le marché de l'emploi.

Mais effectivement, la bonne orthographe, ce n'est pas l'apanage des profs de français. C'est la base pour être pris au sérieux dans pas mal d'environnements professionnels, incontournable.

Je prends le fil un peu tard.

Je crois qu'il faut constater que la voie royale est vraiment à remettre en question tant pour l'offre (dont je fais partie, mais je me soigne -_-) que la demande (l'étudiant, la famille, les média qui relaient bien le mythe ... dans tous les domaines d'ailleurs*). Mais je ne sais pas si c'est le bon topic pour discuter de tout ça ?

Pour revenir au topic, justement, et dans l'optique de s'en servir pour bosser, je conseille de bien choisir sa formation en fonction de toi, de ce que tu veux, de ce qu'on t'offre. Pour le dernier point, il faut oublier le "prestige" que pourrait t'offrir un label quel qu'il soit. Si là on parle d'efficacité pour trouver et garder un emploi, il faut choisir sa formation sur des retours objectifs (oublie les stats d'embauche du site web de la formation et cherche, sur internet par exemple, des retours concrets) et dis-toi qu'au boulot c'est toi qui bosse et pas ton diplôme. Les (souvent grosses) boîtes qui croient encore le contraire fermeront bientôt ou l'ont déjà fait.

*après les P. Carles conseillés par Pignolo, je propose un petit tour chez acrimed pour le dessert :spiteful:

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HS on est d'accord, blasant, pourquoi pas, mais pourquoi justement ?

Pour en revenir au sujet initial, je crois beaucoup aux formations par alternance. On peut avoir lâché ses études pour X raisons, parmi lesquelles le fait de trouver les cursus trop théoriques, détachés de la vie réelle, du monde du travail. Et ce genre de formation permet de vraiment professionnaliser son parcours, en étant tout de suite opérationnel dans son métier en sortie d'études.

Et cela couvre de plus en plus des métiers très intéressants. Dans ma branche par exemple, tu as pas mal de formations de monteur audiovisuel par alternance. C'est génial comme taf (enfin, de mon point de vue), sachant que les monteurs sont les mieux payés dans la chaîne de réalisation d'un docu ou d'un reportage (enquêteur/rédacteur, cadreur, JRI, chef op, ingé son etc.).

Edited by hoochiekoochie
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Pour revenir sur le sujet de la reprise des études... :whistle:

C'est surtout valable pour les vioques comme moi mais, à la trentaine, à l'occasion de mon retour sur les bancs de la fac, je me suis rendu compte que le niveau d'exigence avait considérablement baissé. De nombreux enseignants validaient largement l'observation à l'époque.

Et c'est encore le cas aujourd'hui (je bosse au contact d'enseignants-chercheurs toute la journée). Le niveau général a clairement baissé... pourquoi... je n'ai pas la réponse toute faite...

Ça peut être une source de motivation pour la reprise d'études !

Je me souviens par exemple que le simple fait de maîtriser un peu mieux le français que la plupart des étudiants de la vingtaine me permettait de faire sortir mes copies du lot, même sans arguments / connaissances / démonstrations particulièrement brillantes, le simple fait de proposer au correcteur une copie rédigée dans un français correct suffisait pour obtenir une note honorable !

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Bah pour te repondre ce qui me blase c'est que le niveau baisse, et pour le coup ça m'en mets un coup au moral de me dire que mon niveau d'etudes est bien moindre que celui de mes parents ou des gens qui ont 10 ans de plus que moi.

Apres c'est à moi de me motiver pour atteindre le niveau de mes aïeux.

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