Certaines personnes ont des talents qui ne demandent qu'à s'exprimer... Notre ami Tinmar, après deux réalisations remarquables (6 fretless, 7 frettée) a élaboré cette 6 singlecut qui fait désormais partie de mon arsenal. Elle est la première basse sortant de ce si petit atelier que l'on appellera désormais Hemgé.
La suite en images :
Les caractéristiques :
- 6 cordes
- mécaniques et chevalet hipshot (19mm d'espacement) noir mat
- 2 micros Delano JSBC
- Preampli Noll, 3 bandes dont medium paramétrique - contrôles : vol / bal / graves / med + param / aigus
- corps en limba, dos et table en noyer + filets padouk
- touche plate en ébène de macassar, sous touche érable ondé
- diapason 34", 24 frets + fret zero
- manche multiplis composé de padouk, érable ondé, wenge et filets d'érable + érable teinté noir
- truss rod double action + 2 inserts graphite
- finition huilée et cirée
- straplocks schaller noirs (à ma demande, posés après la séance de photos)
Premier plaisir : les yeux
C'est tout simplement beau. Les photos parlent d'elles-même mais avoir la basse devant soi en pleine lumière lui donne encore une autre dimension. Le noyer, le padouk et l'érable ondé présentent chacun des irisations qui varient selon l'angle de la lumière. Malgré les nombreuses essences utilisées et le padouk qui a une teinte plutôt forte, je trouve que tout s'équilibre parfaitement, notamment grâce aux différents filets qui assurent des transitions très plaisantes.
La finition huilée est parfaite. Martin a pris soin de poncer, poncer et encore poncer en descendant jusqu'aux tailles de grain les plus fines possibles. Le résultat est fabuleux, c'est lisse, ca brille, très sensuel au toucher. On a du mal à croire que tous ces morceaux de bois assemblés ont eu une existance indépendante auparavant !
Détail visuel qui a son importance, le système de couvercle "invisible" pour l'électronique. Pas de disgracieux cache en plastique ni de découpe patatoïde au dos de la basse, c'est la moitié du dos qui s'enlève une fois les vis ôtées pour dévoiler une cavité électronique très soignée (blindage cuivre intégral) ((photo à venir)). C'est moins pratique pour le changement de pile qu'un système de boîtier coulissant séparé, mais quel bonheur pour les yeux ! (et puis de toutes façons, j'ai pris l'habitude de changer de pile chez moi avant chaque événement important alors je ne tombe jamais en rade inopinément)
L'accastillage noir mat et les micros delano s'accordent parfaitement et discrètement avec l'ensemble.
Deuxième plaisir : le confort
Premier contact : le poids. Martin m'a dit 4,2kg... ma balance m'affirme 4kg tout rond. Parfait. En position assise non strappée, la basse se cale bien comme il faut sur le genou et c'est parti. Une fois strappée, elle se met en place parfaitement et ne bouge plus d'un poil. Pas la moindre tendance au de plongeon de la tête, rien. Voilà une basse qu'on peut porter des heures debout sans la sentir. Côté jouabilité c'est nickel, un réglage aux petits oignons avec des cordes au plus près de la touche. Ca réagit comme j'aime à la moindre pression un peu forte. En slap c'est le pied, 19mm au chevalet pour un confort idéal, et les cordes qui rebondissent dès que le pouce les effleure. La frette zero fait son effet, le son est uniforme entre cordes à vide et notes plaquées.
Troisième plaisir : le son
J'avais quelques regrets concernant ma Leduc : un manque de contrôle sur les mediums (qui est couplé aux aigus) et une tendance à choper des parasites selon l'environnement. Nous avons donc opté pour un préampli Noll que je savais déjà silencieux sur la 7c de Tinmar, mais avec en plus un réglage paramétrique des mediums.
La prise en mains de ce paramétrique n'est pas évidente au départ, mais le résutat attendu est bel et bien là : je peux sculpter le son vraiment comme je veux. Les mediums sont pour moi le facteur le plus sensible pour pouvoir s'adapter facilement à des contextes de salles/matériels très changeants. En boostant ou coupant la bonne fréquence medium, on peut s'adapter très facilement à n'importe quelle acoustique de salle ou coloration d'ampli.
De plus, on a alors accès à une variété de sonorités illimitée... entre la balance micros et les 3 bandes d'EQ, tout est possible, des sons nasillards pastoriens aux enveloppes surgraves dub. En quelques minuites j'ai pu passer de sons jb dignes de Miller à des sons plus étriqués proches des Alembic de Stanley Clarke.
Plutôt que d'essayer de décrire, voici un peu de son, enregistré à la va-vite chez Tinmar après quelques minutes de prise en main :
[ audio ]
Aucun effet utilisé, zero compression, juste des variation de balance/EQ du préamp de la basse.
D'autres morceaux arriveront bientôt, vous pouvez me faire confiance ;-)
La dynamique est phénoménale, les réglages d'EQ millimétriques. Il faut jouer très proprement car le moindre mouvement non contrôlé sur une corde s'entend. J'ai par exemple tendance à trop appuyer ma paume sur les cordes graves quand je slappe et ca peut produire des bruits de fond gênants. J'avais déjà dû commencer à résoudre ce problème sur la Leduc, et c'est encore plus sensible sur cette Hemgé.
Voilà, je suis très fier et heureux d'avoir fait confiance à Martin pour cette réalisation. Voilà encore un luthier sur qui on peut compter à l'avenir pour ravir nos yeux et nos oreilles. Les prochains instruments qui sortiront de chez lui seront à n'en pas douter de pures merveilles.
EDIT : 2e soundclip, eregistré encore plus en speed...
[ audio ]
EDIT : 3e soundclip, pour ma premiere participation sur lignedebasse.com (sur la base de Inversions du groupe Incognito)
[ audio ]
PS: je ne connais pas l'original