Search the Community
Showing results for tags '1991'.
-
Bonjour à tous, Après avoir pas mal fait tourner de matos, je suis aujourd'hui un bassiste plutôt comblé avec mes instruments (et ampli) actuels. Rien de bien folichon ou de grande valeur, mais des basses qui me conviennent vraiment et qui sonnent. Une 5 cordes moderne (PEAVEY Cirrus), une PB-like (YAM BB), une JB-like (YAM SB), une SR-like (IBANEZ ATK) et une fretless PJ (FENDER franken-JP90). Je pensais n'avoir plus besoin de rien, mais après tout, je n'ai qu'une fretless et elle n'a pas de Si grave Je pensais aussi avoir fait le tour des Warwick et n'avoir finalement pas trouvé chaussure à mon pied dans cette marque, mais après tout, je n'ai eu qu’une Warwick fretless et ils savent en faire de très convaincantes. Très convaincante, c'est un euphémisme concernant la basse dont je vais vous faire la review ici. C'est aussi un qualificatif bien mou par rapport à ce qu'est cet engin L'engin, c'est une Thumb NT6 fretless vintage, et c'est un monstre, sous tous les aspects. Un monstre esthétique, ergonomique et sonore, rien de moins. Une fretless de la mort ! Cet exemplaire, ex d'Agrume, est bien connu du forum depuis de nombreuses années. Elle reste donc entre nous 😉 Cette review est donc dédicacée à Bernard, que je remercie mille fois. C'est une Thumb des glorieuses années des Warwick faites à la main dans le vieil atelier d'Eggolsheim, avec amour, application et art 1991, c'est l'époque où on ne dit pas "Thumb NT" puisque la déclinaison plus accessible à manche vissé (bolt-on) des Warwick initiales, toutes à manche conducteur, n'existe pas encore : il faudra attendre 93. C’est juste une « Thumb Bass ». C'est une époque où tous les bois exotiques sont disponibles, avant qu'on se rende compte qu'on était en train de niquer des ressources rares. Ces bois exotiques disparaitront même à la fin des 90s de la lutherie des Warwick, avant de revenir récemment, une fois les filières d'approvisionnement vertueuses/renouvelables mises en place. Une Thumb de 91, c'est donc fait avec du bubinga bien lourd, du wenge bien rigide, en grande quantité pour faire le manche. A noter que c'est juste la deuxième version de la Thumb. La toute première a trois différences : - la tête qui est creusée/sculptée au dos - le compartiment électronique qui n'avait pas encore la plaque amovible sans vis - l'emplacement séparé pour la pile Aucune de ces différences n'a d'impact sur le son ou l'ergonomie de la Thumb. Cette fretless a en plus une touche en ébène, le roi des bois pour cette utilisation, et en ébène d'Afrique uniformément noire et dense. Aujourd'hui, c'est de l'ébène tigrée (tigerstripe) qui est employée par Warwick, en provenance d'Indonésie. On tombe un peu dans le snobisme là, mais ça me plait d'avoir le top du top des bois pour la touche de ma fretless. Au chapitre de l'électronique, Warwick n'avait pas encore développé tous les micros nécessaires pour ses modèles les moins diffusés, les 6 cordes typiquement. Elles sont donc équipées à cette époque de produits haut de gamme de fournisseurs externes, comme Seymour Duncan et dans le cas présent, Bartolini (des gros P46 quad-coil de la muerte). Ça tombe bien parce qu'une fretless ultime, c'est bien connu, ça a une touche ébène et des micro Bartolini. Bon OK, mon autre fretless bien cheap a une touche en plastique (ébonol), mais elle a des Bartos quand même ! Autre élément que Warwick n'avait pas encore internalisé : le chevalet conçu pour Warwick est fourni par Schaller et taillé dans le laiton massif. Ça n'aide pas la basse à être légère mais c'est censé être mieux pour le son. OK, donc pour les bois, c'est bon, pour les micros, c'est bon, et la construction à manche conducteur, ça peut pas faire de mal. Reste un paramètre d'importance : l'emplacement des micros, et là, comme tout le forum le sait, s'il y a bien une configuration qui est adaptée à la fretless, une configuration qui garantit qu'on va pouvoir faire parler le timbre avec plein de mediums... c'est celle de la Thumb, dont les micros sont collés au chevalet. Bref, toute une bafouille pour arriver à une conclusion : ce monstre est bien la fretless ultime. Bien sur, elle a une dégaine pas possible qui divise, bien sûr, elle est hyper lourde, bien sûr, elle n'est pas équilibrée pour le jeu debout et bien sûr, elle n'est pas hyper polyvalente. M'en tape. Elle est parfaite. Le son est à tomber par terre, la lutherie est indestructible. C’est ma fretless. 0 - Photos Une Thumb, c'est spécial. Moche pour certains, irrésistible pour d'autres. Vous le savez, je n'ai à peu près jamais pris ce paramètre en compte pour choisir un instrument. Une basse qui satisfait mes mains et mes oreilles, c'est suffisant pour moi. Ceci-dit, je peux dire : - que je trouve que plus les Thumb ont de cordes, plus elles sont harmonieuses - que cet exemplaire ancien a plus de personnalité que les récentes - que cette planche d'ébène aimante le regard - que la seule fois ou un public est venu me voir pour me dire "Ta basse, elle est super belle", c'était après un concert avec une Thumb (la NT5 à l'époque). Bref, à détester ou à tomber amoureux ! Voila l'animal. 1 - Caractéristiques Année de production : 1991 Construction : manche conducteur caché sous la table (hidden neck) Bois du corps : bubinga (pas pommelé, du bubinga choisi pour le son) Bois du manche : 7 pièces, wengé majoritaire avec laminations bubinga, le wenge est quartersawn avec mélange d'orientation du fil par rapport à la touche (perpendiculaire avec la touche pour les pièces centrales). Profil : C bien aplati au dos Bois de la touche : ébène totalement noire, mini fretlines en bordure supérieure bien pratiques Diapason : 34" Radius : 40", quasiment plat Sillet : os, changé par rapport au just-a-nut bronze d'origine, ce qui n'est pas pour me déplaire (pas de vibrations) Largeur au sillet : 52mm Écart au cordier : 17mm (réglable) Frettes : équivalent 26, un peu plus que deux octaves, ça semble infini Finition : bois naturel ciré Accastillage : chevalet Warwick noir laiton (le vrai, fabriqué chez Schaller), réglable tous azimuts. A noter qu’il a très bien traversé les années. C’est du matos de qualité. Les mécaniques estampillées « West Germany » sont en réalité des Gotoh GB7 japonaises. Elles ont très bien vieilli aussi. A noter qu’elles pèsent chacune 64g (58 pour les mécaniques Warwick qui les ont remplacées au milieu des 90s). Trussrod : simple action extractible. Il est en état neuf donc soit il a été remplacé, soit il a été très peu manipulé, ce qui est plausible vus les bois et la rigidité du manche. Micros : deux soapbars Bartolini P46 passifs. Ce sont des quad-coil qu’on peut câbler de plein de façons différentes. Ici, ils sont en mode double bobinage classique Balance micros : potard de balance Électronique : MEC avec équalo 2 bandes + mode passif réel qui marche sans pile. Il y a un trimpot pour régler le niveau de sortie sur ces premiers preamps MEC. 2 - Confort de jeu Poids : trois tonnes quatre... enfin sérieusement lourd : 5,6kg l'animal Équilibre : pas terrible dans l'ensemble, c'est pas un scoop (petit corps, corne courte et manche lourd ne font pas bon ménage). De toute façon, c'est pas la basse qu'on prend pour jouer du grunge à bout de bras. En fait, elle est tellement lourde que l’équilibre est presque correct Quand je pense que ma Cirrus, dont la construction est proche, pèse deux kilos de moins ! Accès aux aigus : parfait, vive le neck-thru Accès aux contrôles : simple, un seul potard stacked Le manche est large, mais assez fin et en C. Très jouable avec mes mains king-size. 3 - Qualité de la lutherie Stabilité du manche : il a pas bougé en trente ans. Il ne bougera peut-être jamais. Qualité du frettage : pas de frettes, pas de souci Courbure : presque parfaite, y compris au niveau de la jonction manche/corps, vive le wenge. Le truss fonctionne parfaitement, mais le bois fait la majeure partie du boulot. Action globale : raz des pâquerettes, évidemment. Il vaut mieux pour gérer les dimensions et aller chercher le plus de mwaaah. Après un bon réglage maison et une retouche du sillet, elle atteint mon gros niveau d’exigence. Trussrod : simple action extractible, il a pas beaucoup de boulot à faire vus les bois du manche ! Finition du corps : pas de finition, pas de souci. Le bubinga est dur et assez sombre, donc ça vieillit bien. Finition du manche : nu aussi, mais le wengé donne toujours l'impression d'être verni tellement il est dur. Électronique : tout est très bien fait et n’a pas bougé. Dans les cavités des micros on trouve les habituels inserts pour les vis et de gros ressorts, bien plus balaises qu’aujourd’hui. Dans ma review de ma Thumb BO vintage de 95, j'avais écrit ça : "Un petit mot sur la différence de lutherie avec une Warwick moderne. Cette basse donne vraiment l'impression d'avoir été faite à la main. Tous les angles sont arrondis, comme par exemple les bords de la tête, ou c'est flagrant (regardez la photo du dos de la tête). Le corps est très travaillé et moins régulier dans son traitement. On sent qu'il y a une vraie main qui a creusé et poncé le corps. C'est une affaire de gout en fait car les Warwick modernes sont plus uniformes. Avec celle-ci, on a l'impression de toucher un exemplaire unique et pas un objet de série. C'est idiot, mais ça lui donne une personnalité supplémentaire." Je peux dire la même chose de cette Thumb NT, qui offre même un ressenti encore plus artisanal, et sur une lutherie bien plus complexe. En tout cas, c’est fait pour durer. Le manche est imperturbable et l’accastillage qui a trente ans est encore tout à fais frais. Pour avoir eu des Warwick de la période industrielle, la qualité est largement supérieure sur cette vintage et le résultat est évident : c’est un instrument qui vieillit très très bien. Dans la catégorie « details qui tuent », les strap locks sont montés sur des inserts 4 - Son On va passer par quatre chemins, cette basse sonne à mort. Le son est somptueux, ample, bourré d’harmoniques. Elle parle cette basse, c’est stupéfiant. Les notes sortent de la touche avec vigueur, elle vibre de partout. Je me sens tout petit. Pour être moins lyrique, je dirais que : - Sans frettes, les aigus piquants et le son « clicky » qui déplaît aux détracteurs de la Thumb sont absents. - Le Si grave est superbe. Il y a tout ce qu’il faut pour ça. - Le vrai mode passif est intéressant, assez naturel, vraiment utilisable. En fait, il est beaucoup plus agréable que quand le préampli est engagé, ce dernier ayant une fâcheuse tendance à bouffer beaucoup de graves et à booster les aigus. Par contre, l’attaque est nettement améliorée avec le preamp. - Les Bartos P46 vont très bien à la Thumb. C’est indéniable. Putain de micros qui sonnent plein, lourd, mais articulé et chantant aussi. Un beau mariage (n’est pas monsieur Thesseling ?) - Il ne faut pas chercher le mwaahh, il faut plutôt savoir le calmer quand on n’en a pas besoin. Cette basse parle ! - L’équilibre est remarquable sur les six cordes et les deux octaves. On peut jouer le même plan dans plusieurs positions avec un son très constant. C’est tout l’intérêt d’une bonne 6 cordes. Allez, j’apprivoise progressivement l’animal. C’est pas simple bien sûr. Beaucoup de cordes et j’ai perdu des réflexes d’ajustement de justesse à force de jouer trop peu sur fretless. J’ai posé un jeu des nouvelles D’Addario nickel NYXL en 130-100-80-65-45-32. Ce jeu est très bien équilibré, avec une tension assez élevée par rapport au tirant. Ça lui va très bien. Voilà une première bafouille, balance au milieu puis micro « manche » seul : Exercice de comparaison. En premier, mon ex Thumb NT5 moderne (2005, manche ovangkol, frettée, touche ébène, micros MEC) : Et la fretless vintage. Ce sont bien deux animaux de la même famille ! Micro manche en mode passif. C'est gras. Balance au lieu, mode passif : Mayones BE6FL vs Thumb NT6FL. Mêmes micros, même touche ébène. Les trois voix de la Barto-Thumb, en passif, deux micros puis bridge puis neck Passif toujours, balance un poil décalée vers le chevalet. A travers l’ampli (Trace 1210) : Mumuse avec un trémolo Retour aux D'add NYXL, pus douces au doigts, mais son très proche Le Freak, c'est chic ! https://www.megacerebral.com/kascollet/reviews/82-NT6FL/freak.mp3 Les problèmes du monde, c'est souvent à cause des gars : https://www.megacerebral.com/kascollet/reviews/82-NT6FL/gars.mp3
- 119 replies
-
- 13
-
Bonjour à tous, Acquise depuis peu lors d'un échange mais je suis définitivement 5 cordes je mets donc en vente cette très Rare WARWICK Streamer Stage II de 1991 4 cordes avec le rare corps en afzélia, le manche traversant caché en wengé et afzélia et les incrustations en nacre Yin-Yang. Je me permet de reprendre les informations citées par l’ancien propriétaire : En parfait état de fonctionnement et en très bon état pour une basse de près de 28 ans Voici les spécifications confirmées par Hans Peter WILFER : Corps : 3 pièces d’afzélia massif Manche : wengé avec des bandes d’afzélia en construction traversante cachée Touche : wengé à points latéraux et incrustations en nacre Yin-Yang Frettes : 24 frettes Warwick en bronze (planification effectuée, pour la dernière fois, avant que je ne la reçoive) Tête : type 2 + 2 Micros : Bartolini JJ (option) Préampli : Mec 2 bandes Contrôles : volume (actif/passif), balance, graves et aigus Mécaniques : Gotoh/Warwick GB7 (2 + 2) Chevalet : 2 pièces en laiton massif Schaller/Warwick Espacement des cordes au chevalet : 19 mm (réglable) Sillet : version en laiton originale Warwick Just-A-Nut Espacement des cordes au sillet : 10 mm Boutons : Schaller originaux en métal Diapason : 34’ Couleur de l’accastillage : doré (sauf pour les Straplok qui étaient uniquement disponibles en noir à l’époque) Finition : originale huilée avec une finition de surface à la cire d’abeilles Warwick Pays de fabrication : Allemagne (08258 Markneukirchen) Numéro de série : H 711 91 (août 1991) Poids : 4,5 kilos Action : de 1,5 mm sous la corde de Sol à 1,8 mm sous la corde Mi à la 12ème frette (sans aucune frise, le travail de planification des frettes étant très très bon) Livrée avec son Rockcase alu indestructible, les attache-courroies noires Dunlop Straplok et la cire d’abeilles âgée de 28 ans dure comme du béton dans une très belle boîte métallique Warwick vintage et cabossée Il y a quelques marques, principalement sur les micros et la touche qui a été planifiée avant que je ne récupère cette basse lors d’un échange. Je l’ai seulement nettoyée à fond, cirée et jouée: Un son très Stuart ZENDER avec plus de polyvalence grâce aux micros JJ Bartolini couplés au préampli des Mec 2 bandes (actif/passif). La basse est entièrement d’origine (à l’exception des cordes et de la pile) et n’a jamais été modifiée (à l’exception d’une nouvelle prise jack de sortie, car celle d’origine était morte) : Pas de frise, pas de bruit de préampli, pas de ’humming’, pas de crachotement… Tout ce que vous avez à faire : c’est la brancher et la jouer sans rien craindre pour les 28 prochaines années. Un Mojo d'enfer et une compression naturelle en fingers et Slap!! La basse a été entièrement réglée de manière professionnelle. Il y a une nouvelle pile et elle est équipée d’un tout nouveau jeu de cordes D’Addario EXL165 nickel (45-105). Mon Prix : 2100 € Fpin pour les membres d Onlybass. Vente neuve actuellement : 5769 € !!!! (pour le ’même’ modèle de la série Masterbuilt) https://shop.warwick.de/en/Instruments/Electric+Basses/Warwick+Masterbuilt/Streamer/Streamer+Stage+II/Warwick+Masterbuilt+Streamer+Stage+II,+4-String+-+Natural+Oil+Finish,+Gold+Hardware