Caribou

Le 17/04/2024 à 14:29, neric a dit :

Cette question me vient après lecture de l’article sur les Stradivarius. Est ce qu’un instrument de plus de 300 ans continue de sonner aussi bien qu’au moment de sa conception? Quand on voit l’état du bois sur certains violons anciens, on a juste l’impression qu’il va tomber en miettes en le jouant ou simplement en le prenant…

Pour les instruments à vent, je n'y connais rien et ne pourrai te renseigner mais pour les cordophones en bois, ça dépend en fait de l'instrument. Le bois subit une action mécanique avec les vibrations mais aussi les différentes forces en présence dans l'architecture de l'instrument (par la tension et la pression des cordes, principalement), ces forces agissent sur la structure du bois et finissent par altérer ses qualiités mécaniques.
Ça fait une courbe, quand il est tout neuf, l'instrument (guitare ou violon, par exemple) est un peu vert, comme bridé. En le jouant, en le faisant vibrer, on l'assouplit ; il s'ouvre, selon le terme consacré. Il arrive alors à maturité et cette phase peut durer très longtemps. Puis, cet assouplissement des fibres finit par être trop important, ça perd en ressort et l'instrument s'éteint. Mais ça ne se fait pas à la même vitesse selon les types d'instruments. A ça s'ajoutent les cycles de retraction/dilatation que les variations du taux d'humidité ambiant font subir au bois, et ça c'est d'autant plus impactant que le morceau de bois est large et peu épais. Ainsi, une guitare risquera plus les fentes par excès de sécheresse que le violon (qui n'en n'est toutefois pas à l'abri). Ces deux effets combinés, l'assouplissement et les risques de fentes, font qu'une guitare acoustique aura du mal à dépasser les 120 ans sans devoir être restaurée en profondeur si on veut encore la jouer, pour le violon c'est plus mais lui aussi devra être restauré à un moment ou à un autre. Les violons de 300 ans ont TOUS subit des restaurations assez lourdes, et leur barre d'harmonie par exemple (qui agit comme un ressort) n'est souvent plus celle d'origine. Quand à la longévité des guitares et basses électriques, c'est encore trop tôt pour s'en soucier puisque les plus anciennes solid body n'ont "que" 70 ans environ mais à priori, ce n'est pas leur parties en bois qui poseront des problèmes en premier, mais plutôt leurs micros dont les bobinages finiront par court-circuiter en voyant le vernis du fil tomber en poussière (mais ça se rebobine).

Oui c'est vrai, les rebords font sans doute un clipsage. Et en effet, ça réduit sévèrement la marge de manoeuvre quand aux dimensions du manche.

 Et dans le même temps, quand un luthier annonce 6 mois de délai pour une pièce unique, pas de la petite série, les gens disent que c'est trop long...

Quand bien même il faut y passer plus de 3 minutes, c'est quand même pas bête. On voit sur les photos qu'il y a un sillet intégré qui vient par dessus l'existant, reste à ajuster les pontets, ça prend pas trois heures non plus et c'est plus simple, plus rapide et plus économique que de passer en fretless sa vieille Washburn ou sa vieille Ibanez des 17 ans "pour voir". Et c'est réversible en quelques minutes...

Je me demande en revanche comment ça se plaque sur le manche, le seul point de pression étant au sillet, c'est sur ce point que j'ai quelques doutes.

Et puis il faut avoir de la marge de manoeuvre aux pontets pour les remonter. Et ne pas avoir de cotes de manches un peu exotiques.

C'est quoi le "Traitements spécifiques au modèle BB2024 lui donnant ce gros son : ARE (amélioration de la résonance acoustique) IRA (accélération de la réponse initiale) " ?
Je me doute qu'il y a moyen de rire mais si ça se trouve je passe bêtement à coté d'un truc important.

Le 10/04/2024 à 00:08, Sven a dit :

Gagne du temps, passe directement à la forge et au laminoir.

A vrai dire, c'est pas loin de ce qui m'est arrivé professionnellement. J'ai commencé par m’intéresser à la musique, ça m'a amené à la pratique de la guitare, qui m'a amené à apprendre la lutherie. En pratiquant la lutherie, j'ai découvert le bois, qui me passionne et des fois je me dis que je pourrais finir... forestier. Ce qui du reste serait raccord avec un de mes premiers souhaits professionnels quand j'avais 11-12 ans, horticulteur. La boucle serait bouclée.

Le 09/04/2024 à 16:19, Sven a dit :

Le gars qui collectionne les outils pour réparer les tours d'horloger est probablement irrécupérable.

Je m'inquiète, si ça ne coûtait pas un prix certain et que ça ne prenait pas de la place, je me serais également pris un tour d'outilleur pour me fabriquer différentes pièces pour les tours d'horloger

J'hésite entre poster ça ici ou dans le sujet "pour quoi avez-vous craqué aujourd'hui"...

Je suis donc tombé dans les montres, j'en ai acheté trois en trois mois mais on ne se refait pas, au fond ce qui m’intéresse le plus c'est la technique derrière et la fabrication/réparation. Alors j'ai acheté un vrai tour d'horloger pour remplacer la merdasse chinoise que j'utilisais jusque là à l'atelier et 15 jours après... j'achète un deuxième tour d'horloger !

Je ne compte pas me lancer de suite dans la réparation de montre (d'autant que j'ai tout à apprendre sur le sujet) mais j'ai régulièrement l'usage d'un tour à l'atelier, pour de petites pièces en métal ou en bois. Autrefois j'avais un tour à bois Lurem assez basique qui faisait ce que je lui demandai mais me prenait trop de place. Je l'ai remplacé par un tour d'horloger chinois mais c'était une vraie merdasse, 350€ foutu en l'air, même faire un tourillon c'était galère.

L'interêt soudain pour les montres m'a fait regarder du coté des anciens tours d'horloger et je m'aperçois qu'il y a un vrai game là dessus, il y en a des collectionneurs et un tour ancien en bon état et bien équipé se vend fort cher et les annonces à prix raisonnable ne restent jamais bien longtemps.

J'en ai donc acheté un premier et en cherchant des accessoires pour le compléter, et en ne les trouvant pas seuls ou alors à des prix délirants, j'ai pris un deuxième tour doté des dits-accessoires...
Mes deux nouveaux jouets, un Lorch en 6mm  et un Wiskum en 8mm, les deux sont assortis de toute une collections d'accessoires pas forcément sur les photos :

Chacun fait bien comme il veut en effet et en basse comme en guitare il n'y a pas d'action idéale, tout au plus une fourchette, c'est au cas par cas en fonction du musicien, de son jeu et de son répertoire.

Le problème c'est que cette obsession de l'action basse, certes confortable pour la main gauche, est limitante pour ce qu'on veut faire avec la main droite. Et ajouté à ce que certains peuvent déclarer péremptoirement sur les forums (je n'en vise pas un en particulier), les débutants ou un éternels débutants n'arrivent pas à comprendre et admettre qu'on ne peut pas avoir une action à 1mm du manche ET jouer au médiator comme un bourrin sans que ça ne frise. Faut choisir et le plus souvent accepter un compromis main gauche/main droite.

Le spectre et la puissance sont deux choses différentes. Et en effet, selon la config plus de médium ça peut sembler plus puissant (mais ça ne l'est pas en terme de gain ou de décibels).

Mais le spectre lui il dépend aussi du pattern de bobinage, la manière dont les spires sont "rangées".

Possible que je n'ai pas utilisé la bonne dénomination, je parle des noirs, assez fragiles (typiquement, ceux qu'on trouve entre les plots des humbuckers). Je crois qu'on parle de "céramique" quand il s'agit plutôt d'aimants au néodyme.

Pour revenir aux aimants, ceux en ferrite ça se démagnétise "tout seul"* avec le temps et assez "vite" pour qu'un seul utilisateur puisse éventuellement le constater, en une cinquantaine d'années.

*Bon, pas tout seul stricto sensu, c'est par des éléments ou actions extérieurs mais qui se produisent quoi qu'on fasse si l'aimant est utilisé de manière normale dans un environnement normal.

Oui, j'allais éditer mon post pour parler des court-circuits. Le vernis du fil peut se dégrader et créer ces court-circuits.

En général quand on doit rebobiner c'est plutôt que le fil du bobinage s'est rompu à un endroit qui ne permet pas de le ressouder. Après, les aimants ça se démagnétise mais enfin ça prend des décennies (et certains prétendent que ça leur donne tout leur charme vintage).

Le 01/04/2024 à 19:40, 0rpheus a dit :

Pourquoi ma Gretsch G2220 dont les micros ont été mesurés à environ 7k ohms, a un peu gros niveau de sortie que ma Fender Precision dont le micro se situe aux alentours de 10k ohms? 😅

La mesure de la résistance est une donnée qui ne veut pas dire grand chose si elle n'est pas corrélée à d'autres.  Le niveau de sortie dépend de la puissance des aimants, du nombre de tours de bobinage et du calibre du fil. Et puis bien entendu, vérifier que les micros sont réglés de la même manière.

Pour moi c'est un gâchis Babylon, on est passé pas loin du chef d’œuvre mais on dirait que Damien Chazelle était tellement content de lui qu'il n'a pas su tailler dans le lard au montage, il y a une heure de trop. L'orgie du début par exemple, c'est interminable.
Un montage plus resserré j'aurais adoré. Là j'ai trouvé ça indigeste malgré de très très belles choses, de très belles images et scènes (Margot Robbie qui marche en dansant vers l'obscurité à la fin, cette scène me hantera longtemps).

C'est un mystère pour moi les câbles... J'en utilise deux à l'atelier, ils n'en sortent pas, sont peu manipulés (disons pas plus que celui d'une guitare qui ne sortirait jamais de la maison), jamais enroulé/déroulé. Je ne dirais pas que ça ne m'arrive jamais de marcher dessus mais enfin j'évite quand même, ça n'arrive que rarement. Et pourtant moi aussi j'en ai "usé" plein...

C'est quand même pas la Nasa, ce ne sont que des brins de cuivre gainés. Et c'est rarement au niveau de la fiche que ça déconne, c'est le plus souvent dans le câble lui-même. C'est quoi qui fait que ça finit par casser ? l'alliage de cuivre utilisé qui est de mauvaise qualité ?

Je me suis mis à lire les magazines guitare/basse à partir de 1988-89, je n'ai pas souvenir qu'on y trouvait souvent des infos sur les réglages ou la lutherie. J'ai fait une école de lutherie de 91 à 93 et exerce ce métier depuis, clairement, ce n'est pas dans les magazines que j'ai appris grand chose (et je ne parle même pas de construction, uniquement de réglages). J'ai cessé de lire ces magazines au début des années 2000, précisément avec la généralisation d'Internet. Mais déjà je ne les lisais que pour y voir différents instruments neufs, pour être au courant de ce qui se faisait et vendait.

Je me souviens par contre qu'on y trouvait des rubriques électronique, avec des circuits et montages.

Il y avait bien deux-trois ouvrages spécialisés (parlons plutôt de brochures...) mais pas si simples à trouver pour pas mal de monde n'ayant pas forcément de gros magasins d'instruments à proximité.

Dans mon entourage proche, il y avait bien une petite vingtaine de pratiquants de guitare ou de basse, AUCUN d'entre-eux n'avait la moindre notion de réglage.
Par ailleurs, Internet a aussi inventé ou amplifié des légendes urbaines. Par exemple, on est passé à un moment de "ne touche pas au Truss ou ton manche va mourir dans d'atroces souffrances ! il faut y aller huitième de tour par huitième de tour avec une journée de repos entre chaque huitième de tour !" à "L'action n'est pas bonne ? faut tourner le truss !" (alors que bien souvent, ce n'est pas lui qui est en cause). Il y a l'huile de citron aussi, une création des forums. Et j'en oublie certainement.

Là où Internet a vraiment changé le monde le la lutherie c'est qu'on n'a plus besoin de courir les salons pour voir le travail des collègues, et ça ça a vraiment fait bouger les choses (bon, ok, voir sur photo ce n'est pas l'avoir sous les yeux et l'essayer mais quand même).

Et puis bien sûr pour les achats, comme dans tous les domaines. Je me souviens qu'à mes débuts, trouver de l'outillage ou des produits spécialisé c'était toute une aventure. On s'échangeait le catalogue Stewmac comme un précieux grimoire et on en photocopiait le bon de commande...
Pour trouver un truc un peu pointu, d'abord quelqu'un nous conseillait une adresse, on téléphonait, des fois ça nous renvoyait ailleurs, ensuite il fallait commander (par lettre), ça prenait des semaines, des mois parfois. Aujourd'hui, en une minute on a trouvé un fournisseur, pas toujours le meilleur mais au moins on en a un...

Et au fait, Dupont il va revenir dans le XV après les JO ? Parce que là, à posteriori on sent bien que les errements du début de tournoi étaient en partie dû à l'absence de celui qui a été le pivot de l'équipe pendant un temps, mais à voir les matchs contre le Pays de Galles et l'Angleterre on dirait bien que ça y est, ils sont en passe de trouver une nouvelle formule. Si Dupont revient ça risque de remettre le bordel, non ?

Je connais des gens qui pensent que les condensateurs papier-huilé à 50€ ont plus de mojo que ceux en céramique à 0.01€ (qui sonnent plus froid).

Dans un câble conducteur, l’électricité s'y déplace 50 à 30% moins vite. Donc assez nettement moins rapide que la lumière.

Bon, serait-ce suffisant pour que ça s'entende avec 3m de différence ? je ne pense pas. Mais si un jour on envisage de sonoriser la lune depuis la terre, qui sait...

Le 13/03/2024 à 16:58, RobTheMob a dit :

C'est particulier cette approche qui se voudrait scientifique et qui traite de l'influence supposée du bois sur le son sans aucun étayage.

Oui, l'effort est louable mais bien que ça semble se présenter comme un genre de synthèse, ça ne fait que reprendre des trucs à doite à gauche, sans aucun étayage. Qui plus est, il y a pas mal d'erreurs, d'approximations et même de contradictions d'un paragraphe à l'autre.

Le 20/02/2024 à 12:00, Caribou a dit :

Les anglais ne sont plus ceux d'il y a un an

C'est tendu pour la semaine prochaine.

Merci, oui j'ai vu en me renseignant que ce n'était pas rare autrefois. Et je suis tombé sur le même site pour trouver un bracelet adapté 😉

Le 04/03/2024 à 10:47, Sven a dit :

Très jolie ! T'es vraiment mordu par le virus des montres, en peu de temps en plus !

Là ça va, je suis calmé, trois montres c'est largement assez. Bon, 4 avec le kit qu'il faut que je monte mais ça c'est juste pour le fun du montage.

Je ne me vois pas en acheter d'autres mais il se peut que je fasse comme d'autres font avec les instruments, en revendre pour en en acheter un autre à la place, histoire de varier les plaisirs mais sans accumuler.

Par contre, en plongeant dans le sujet, j'ai découvert des vidéos de remise en état de montres, comme ici par exemple :
https://www.youtube.com/@AtelierduCalibre/videos
Et ça me donne très envie de chiner quelques vieilleries à pas cher et de tenter de les remettre en état, juste pour le plaisir de refaire tourner une montre. Mais bordel... c'est petiiiit... je plains les gens dont c'est le métier et que la presbytie a rattrapé (c'est à dire, à peu près tous les horlogers de plus de 45 ans)...

Ma première montre vintage , une Longines supposément des années 30. Je me demande jusqu'à quel point ce ne serait pas une frankenwatch (déjà, le verre n'est pas d'origine) vu le bas prix auquel je l'ai chopé mais j'adore la patine de son cadran !

Je ne suis pas fan de son bracelet (pas d'origine non plus, évidemment vu l'âge), un genre de nato en cuir souple mais je n'arrive pas à enlever les barrettes qui semblent être une simple tige rivetée par l'exterieur des cornes. Ça se faisait ça ? Je pense l'amener à un horloger pour qu'il me les vire et que je puisse y mettre des attaches rapides et pouvoir changer de bracelet facilement.