Jean Fontanille 's Fantastic(s) 3

[Guest bassté]

Festival « Guitare Folies » à Castelmaurou le 28/08/2005

Jean Fontanille et ses 3 fantastiques.

Dans la salle enfumée, j'aperçois sur la scène une gratte que je connais : le modèle Jean Fontanille made by Xavier Petit. L'heure est proche et sur scène, les 3 fantastiques s'activent activement dans l'action. Sur le coté droit de la scène, une imposante basse 6 cordes, le modèle signature John Myung de chez Yamaha. Le ton est donné. Le concert sera prog ou ne sera pas.

Premier contact très sympa avec Jean, j'ai pourtant choisi le mauvais moment du stress d'avant scène. Mon sbire guitariste flo petrucci et moi même faisons connaissance avec la guitare de Jean, qui de près est encore plus belle qu'en photo. Le manche en érable ondé est une pure merveille. J'ai hâte d'entendre sa voix, au travers du Mesa rectifier.

Un instant après, les voilà armés de leurs belles épées ; la bataille peut commencer.

C'est partit sur un morceau de facture rock, « Remember » avec un riff appuyé, une rythmique carrée. D'entrée de jeu, le son est cossu. L'équilibre est harmonieux. Tout le monde est bien présent. Un gros son de basse, bien enveloppant, un batteur qui me fait penser que je suis mieux à ma place qu'à celle de la peau de la caisse claire. Et La Xavier Petit Fontanille signature qui taille dans le lard, avec un son compact, bien défini, tranchant, précis, chaud... (euuuh j'ai le droit de mettre combien de qualificatifs dans la même phrase ? )

Ce morceau , « Remember », hommage au grand guitaristes des années 80 (dixit Jean), ramène effectivement à ma mémoire mes premières hallucinations guitaristiques, à l'époque ou le riff de « money for nothing » était mon absolu de guitariste débutant, et que le grand Joe Satriani venait subitement bousculer mon univers. Merci les gars, d'entrée vous tapez dans le mille.

Puis Jean présente un peu l'affaire. Ambiance décontractée entre les 3 fantastiques. Une bonne humeur communicative qui rend le groupe instantanément sympathique.

C'est partit pour une série de morceaux d'obédience Prog métal.(j'ai des doutes sur l'ordre de passage, la mémoire un peu à la rue). Quoique, je devrais peut être dire prog metal jazz. Voire même ne rien dire du tout en fait. Car une étiquette ne suffit vraiment pas.

Kontact, et son plan de wha frénétique. Un festival de rythmique décalées, irrégulières, (je ne sais pas trop comment dire, étant une bille en théorie : asymétriques peut être ?). Bref j'adore. Que des bons ingrédients, servis par des bons cuistots. Miam !!!

Des chorus de l'ami Jean tantôt calme ; tantôt tempête. Des accords tantôt jazz, tantôt dissonant, tantôt bien hard, de belles harmoniques bien sifflantes, une section rythmique qui casse la baraque.

English thing qui commence par le riff de batterie du « requiem pour un con » de Gainsbourg, mais qui aurait prit une grande boite de vitamines. Et Willy, le bassiste qui sert des plans de slap qui m'émoustillent les oreilles. Faut dire qu'il a des petits doigts tous fins, mais d'une vélocité qui me laisse perplexe. Et à ce moment, je ne peux m'empêcher de penser au couple John Myung/ John Petrucci. Ces gars là tricotent des harmonies qui n'ont rien à envier aux deux John, (Jean tu es TROP modeste ;) )ou la basse n'est pas seulement là pour servir de pilier à une guitare ultra-présente,(comme on le voit trop souvent dans la musique instrumentale), mais au contraire ou il y a une vraie discussion entre les instruments. Tout cela arbitré virilement par Pascal, le batteur Béton qui met les points sur les I du discours.

« Et maintenant un morceau d'origine suédoise qui s'appelle ... krysprols »...

Ce morcif est dantesque. S'alternent des passages quasi disco, avec des bastons bien métal. Le mélange est relevé par des petites dissonances bien strange, la pointe de piment dans la sauce. Un petit clin d'œil à Mattias de Freak Kitchen. On était bien en Suède.

Oriental night : Ca déménage gravement. Et c'est la basse qui prend la parole pour un solo qui me fait pâlir, à grand renfort de tapping.. ouaouw.. Le morceau finit dans un passage bien musclé, ou Jean développe une montée de manche d'un autre monde...

J'oublie sûrement encore un ou deux morceaux. Mais guère plus. Car malheureusement, tout d'un coup, on fait signe au groupe qu'il faut arrêter !!!! Déjà ??? En fait, le festival a prit du retard. Les groupe précédents ont commencé en retard, et le créneau de fin est indépassable....

GRRRRRR !!!!!

On leur autorise un dernier petit morceau. Les trois fantastiques se lancent dans la reprise d'un extrait d'une œuvre classique de Vivaldi. Là encore, on rigole pas. 2'30, envoyé c'est pesé.

Et c'est sur cette tempête de notes que s'achève la -trop courte- prestation des 3 fantastiques.

Sitôt descendu de scène, nous faisons un brin de causette. Jean et ses petits copains sont affables, d'une modestie à toute épreuve, aussi gentils au sortir de scène que furieux lorsqu'ils ont leurs instrus dans les mains.

Nous repartons avec un exemplaire signé de « Boarding pass » leur album qui vient de sortir, et des bonnes vibes plein la tête... Merci les gars pour cette soirée fantastique, et vivement de vous revoir plus longuement sur Toulouse.

La musique instrumentale a encore de beaux jours devant elle; les 3 fantastics sont là pour les faire durer.. Envie de rêver ? Vous savez ce qu'il vous reste à faire...

L'album: Fantastic (s) 3 - Boarding pass

Le site: www.jean-fontanille.com

[Meuh la Vache]

Bravo pour l'enthousiasme et la chronique!

[bassbaze]

Ha oui! J'apprends des trucs intéressants...