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Présentation : Christophe Huort, Atelkof Lutherie


Huort Ch.

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Le coup des réglages d'amplis qui se gèrent au pédalier, Trace Elliot l'a proposé dans le milieu des années 90 et ça s'appelait un MP-11. C'est resté élitiste, mais pour l'avoir essayé, c'était très sympa à utiliser.

Après, pour ce qui est des inconditionnels de la Precision à 2 potards, ben pour avoir géré plusieurs milliers de clients depuis plus de 30 piges, je vous assure qu'il y a des tas de gens qui jouent sur d'autres basses. Là aussi mon boulot n'est pas de décider de quelle basse ils doivent se servir. Un soir dans un bar, j'ai un mec est venu me gonfler à 3h00 du mat (dès qu'il a appris que j'étais le luthier qui avait fabriqué les instruments qui avaient joué sur scène...), pour m'expliquer qu'un bassiste qui avait autre chose qu'une Precision Sunburst avec un Ampeg et des cordes GHS était un imbécile qui n'avait rien compris à ce qu'est la basse ! Je lui ai répondu que si je chopais sa bagnole je souderai le siège conducteur à la longueur de mes jambes et ensuite ils se démerderait pour conduire... Mais vu sont état il a pas dû piger grand chose. A dire vrai, si je devais tenir compte de ce que j'entends quotidiennement, j'ai au moins 95% de mes clients qui sont persuadés que ceux qui ne font pas comme eux... se trompent tout simplement.

Alors, en fait pour bien préciser les choses un système est à l'étude. Il correspond à une demande récurrente de certaines personnes qui n'ont en aucun cas à justifier leur manière de travailler (... quand à les amener sur OB, la plupart y sont déjà). Dans ce cas, mon boulot est de déterminer si je dois fabriquer une ou deux bidouilles pour faire plaisir à Pierre, Paul ou Jacques, ou si je dois essayer de regrouper plusieurs souhaits et attentes, parfois très différents, et les développer en un gros projet plus ambitieux et générique. C'est ce qui est en cours depuis un peu plus de 2 ans, et ira à son terme, comme chaque projet que j'ai mené au sein de mon entreprise. De toute façon quand j'ai commencé je me doutais bien qu'on ne peut pas plaire à tout le monde, mais ça ne m'a jamais gêné. 

Les idées se rapportant au projet seront toujours reçues et analysées comme il se doit, mais ce projet n'est pas là pour être "modifié" et encore moins "abandonné" sous la critique. Ce sujet est ouvert pour rendre compte des avancées d'un projet en cours, quand il y en aura et qu'elles seront jugées "divulguables".

Merci de se recenter autant que possible sur le cœur du sujet.

Edited by Huort Ch.
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Il y a 21 heures, gloupemilia a dit :

Ben... Je comprends pas trop ta réaction. Ce sont des idées, des propositions alternatives qui montrent que le sujet nous passionne, nullement une critique de tes choix. Je t'ai fait part de ma modeste expérience... Un forum est bien un lieu d'échange ?

Oui, évidemment, un lieu d'échange. Mais avant d'échanger, il faudrait juste que j'aie le temps de présenter ce qui est déjà fait. Comme j'ai conclu mon post par "Suite au prochain..."

Je n'ai pas fini de rédiger les première phases, dans lesquelles seront abordées certaines difficultés rencontrées et même mes micro-phénomènes hyper intéressants à résoudre. Ensuite pour ce qui est de la miniaturisation, c'est fait, les premières cartes imprimées sont déjà réalisées et sur mon bureau. Sauf que j'ai aussi des gens à livrer et qu'il n'est pas toujours possible de sauter du coq-à-l'âne pour aller vite fait souder des composants de quelques dixièmes de millimètres de long (avec des yeux de quinca...). Quand je parle de le mettre dans une basse, c'est de l'y "faire fonctionner", c'est-à-dire de faire cohabiter un processeur à 8MHz avec des liaisons SPI et I²C pour les potards et afficheur (400kHz) le tout à côté des micros ; en sachant que ce n'est pas forcément l'audio qui souffrira de la présence de HF, mais sans doute aussi le contraire. Et quand je parle de les faire "fonctionner", ça signifie pour moi "aussi bien" que mes préamps traditionnels que je développe depuis les années 80/90. Car si la qualité n'est pas là, le tout partira à la corbeille. Bon, pour l'instant, de ce que j'ai entendu du fonctionnement des mes schémas analogiques avec des potards digitaux, outre la mise en oeuvre assez lourde du digital, le résultat en termes de qualité et de précision est des années lumières au dessus de ce que peut faire un potard mécanique. Et pourtant j'en ai essayé un paquet, et même fait fabriquer sur-mesure au Japon à une époque.

Faut juste que j'aie le temps d'avancer un peu en rédaction, avant que ça parte tous azimuts... parce que je me doute bien qu'un sujet comme ça va donner à discuter... et c'est tant mieux (sinon je ne publierais pas sur un forum, c'est vrai).

Edited by Huort Ch.
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Il y a 2 heures, Dmonweb a dit :

Partage = Avis !

Et moins que de ton boulot, je parlais bien de celui des intermittents. :wink:

En tout cas cas c'est le genre de défi que j'adore. Tiens nous au jus !

Oui, c'est sûr, mais mon atelier a servi des clients dans 28 pays, dont une majorité n'a même pas ce confort de l'intermittence. Je trouve ultra passionnant l'idée de voir des demandes émanant de cinq pays différents, se regrouper en un projet chez moi. En plus, il n'y a pas que des musiciens qui ont abordé ce sujet, mais en fonction du résultat, il se peut que des confrères (et même une marque étrangère) y portent un certain intérêt. C'est cette "internationalité" de l'attente qui m'a décidé à m'y impliquer depuis 2 ans 1/2. Tu sais si je compte le début et le fric investi depuis ce temps, il est clairement dans mon intérêt de ne pas réserver le produit à mes seuls instruments, si je veux la moindre chance de le rentabiliser en production. Donc pour moi essentiel est qu'il matche avec un maximum de configurations de travail et pas uniquement à-la-française.

Edited by Huort Ch.
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Mes compétences techniques se limitent à changer une ampoule sans m'électrocuter. Mais je trouve ce sujet passionnant. Je trouve toujours fascinant les processus de création. Merci de partager ça ici.

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Je fais partie de ceux qui liront les développements. J''irais même probablement me renseigner pour essayer de comprendre de quoi ça cause (au hasard, après ce message, j'irai voir ce qu'est une liaison SPI). mais c'est sûr qu'au delà de l'aventure technique toujours intéressante à suivre, ce qui va m'intéresser c'est le résultat ! Et vu ton cahier des charges c'est très tentant. 

Donc merci de venir partager ici ce projet ! 

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Le 29/12/2019 à 18:52, Dmonweb a dit :

(Je dévie un peu du sujet... quoique... si j'ai un sansamp BDDI dans mon pedalboard, c'est un peu pour cette raison : la mémorisation.

Et une autre méthode, la basse la plus basique du monde, une PB, qui se sculpte en 2 sec par n'importe quel ingé digne de ce nom, et donc potentiellement reproductible assez vite.

J'ai un titre (fait à la maison) ou je mélange PB et SR. Si je ne dis rien, personne ne l'entends)

...

(J'ai coupé la suite du post pour éviter de multiplier les pages)

Il y a un point assez intéressant là dedans : Lors de la fameuse aventure de la Session Bass (modulaire), mon client qui animait le sujet a fait l'erreur de proposer un blind-test où il avait mélangé des prises de différentes basses est de sa basse modulaire avec les modules correspondants (PB, JB, MM... etc.). Il voulait juste se dégager de l'emprise d'une brochette "d’Ayatollahs du Vintage" qui affichaient un déni catégorique sur ce système qui consistait à interchanger des micros au son emblématique sur un châssis le plus neutre possible, et de terminer le boulot sur la console.

Du coup ta remarque fait plaisir à entendre, Dmonweb, car cela signifie donc bien qu'il existe une composante "organique" d'un instru et que le mix joue aussi grandement. Donc finalement (et n'en déplaise aux Ayatollahs), le projet Session n'était pas si absurde que ça. D'ailleurs je crois avoir vu passer une vidéo d'un NAMM SHOW deux ans après, où un luthier américain présentait la même "innovation" un peu améliorée, et y recevait un accueil plutôt favorable du public et des media locaux... mais il était aux USA, lui, pas en France (Pour info, mes demandes de publication sur la Guitare.com et La Chaîne Guitare ont hélas été toutes deux déclinées).

Bon revenons à nos moutons...

Redcarp, si tu ne t'électrocutes pas, dis-toi que c'est déjà ça ! Le boulot d'un concepteur (digne de ce nom) est justement de fournir un produit utilisable "de suite", sans se cogner 15 pages de manuel. En l’occurrence, il est prévu que le mec branche sa basse et... joue. Si on ne lui dit pas que le préamp est programmable, il ne doit normalement pas pouvoir le soupçonner (à part s'il traîne sur OB évidemment :whistling:).

Aujourd'hui, l'électronique ne se limite plus à entasser des composants sur une plaque en époxy, mais de mener toute une stratégie logicielle pour que ce soit le système qui soulage l'utilisateur, et non le contraire. Si l’utilisateur doit s'adapter, c'est que le système est mal conçu.

Sebjo, le SPI (Serial Peripheral Interface) est juste un protocole d'échange de données numériques (bytes) basé sur un synchronisme d'horloge. Au lieu d'avoir par exemple 8 fils pour 8 bits de données (port parallèle), on a juste 1 signal de syncro (Clock) et 1 seul fil de données (Data), le tout passant à la queue-le-le. Dans les grandes lignes. L'I²C est à la fois similaire et un peu différent, mais c'est aussi un liaison série. 

Dans le système ces protocoles sont utilisés pour la gestion de l'affichage (il en faut un pour l'interfaçage), et aussi les différents boîters de potards digitaux qui sont tous sur un même bus I²C, mais doivent pouvoir être différentiés. Tu utilises des protocoles de liaison série tous les jours... par exemple l'Universal Serial Bus (USB). En fait il en existe plein, et un  µprocesseur en propose toujours plusieurs par souci de compatibilité avec ses principaux périphériques (écrans, clavier, souri...)

Voili voilà, mais on reviendra sur ces points dans le chapitre sur l'explication des choix retenus, et la config globale du truc.

Edited by Huort Ch.
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  • 1 month later...

Hello,

Bon, vu la somme de boulot qui m'est tombée dessus, j'avoue avoir fait le feignant avec tout ce qui est forums et réseaux sociaux (j'ai vu que j'vais 331 notifications sur FB...). Bon, pas grave, si c'est urgent ils ont qu'à décrocher le téléphone.

Alors les news pour ce préamp...

Disons que, du côté de mon binôme (informaticien) l'écriture du programme est terminée, ainsi que la création du logiciel qui gère l'interface de configuration (création du "Bios" en qq sortes".

De mon côté (analogique), le circuit imprimé taille définitive est aussi terminé. Il faut savoir quand même qu'on a été amené à bosser en double-face CI et 2 faces composants pour la carte digitale, et 2 faces composants sur 4 couches CI pour l'audio. Il ne me reste plus, selon les statistiques du logiciel, qu''à effectuer 357 soudures dont certaines sont distantes de 0,5mm. Même à la loupe, à mon âge... ben à mon âge on commence à se dire que tout compte fait, la sous-traitance ça a du bon !

Alors pour l'aperçu global du système. Il se compose donc de 2 (petites) carte en mezzanine, dont une porte le processeur, multiplexeur, la mémoire EEPROM et les boîtiers de potards digitaux. L’autre carte étant logiquement mon préamp analogique habituel (sans ses potards), mais en version un peu sur-gonflée, puisqu'il intègre  plus de flexibilité de commutation et la gestion d'une entrée piézo. Dans sa config maximale, le système est un 4 bandes Bass/Lo-Mid/Hi-Mid/Treb à 3 entrées dont une dédiée piézo. Les deux médiums sont paramétriques. 

Le premier avantage de l’architecture choisie, c’est que la carte audio peut-être configurée dans tout un tas de versions différentes. Par exemple, on peut avoir un 2 bandes Bass/Treb tout simple, ou un 3 ou 4 bandes avec ou sans paramètre, ou un 3 bandes avec ou sans paramètre, voire juste 2 bandes médium (redoutable en fretless). Mais le petit plus qu’on a ajouté sur le programme, c’est qu’un contrôle non utilisé en façade sera quand même utilisable en "background", en quelque sorte enterré  mais efficace quand même. Par exemple, j’ai choisi une config 3 bandes fixes, soit : Bass/Mid/Treb. Rien ne  m’empêche de positionner le médium exactement là où il sera optimum par rapport à mes micros, et de l’y fixer. Ensuite je n’ai plus qu’à flasher ce programme, et j’ai un contrôle médium facile d’emploi (boost/cut) mais pile-poil où il sera efficace. Alors me direz-vous, qu’est-ce qu’on fout de l’autre médium ? Il est facturé et il ne sert pas ? Ben si, rien n’empêche de le configurer pour ôter un poil de fréquences gênantes à un autre endroit… tant qu’à faire. Cool, mais deux ans après, j’ai craqué pour un nouveau jeu de micros qui sonne d’enfer, et je me rends compte que mon médium sonne un peu à chi... Que faire ? Ben on le recale sur sa nouvelle fréquence, et on reprogramme le processeur, c’est tout. Cool ! Mais tant qu’à faire j’aimerais bien que mon médium au lieu dêtre fixe, il soit paramétrique maintenant ? Bon, ben on remplace le potard de commande par un "stacke" avec la fréquence en dessous (même pas besoin de perceuse…), et on explique maintenant au processeur que le réglage de fréquence c’est plus lui qui s’en occupe, mais le bassiste. Dans ce style on aurait aussi pu ressortit 2 médiums fixe de la même manière, et les caler en fréquence par programmation interne.

Le deuxième avantage, c’est que ce système est en fait complètement universel. En effet la carte digitale c’est quoi ? Juste une carte qui embarque un processeur qui gère 16 entrées, soit 10 potards et 6 switches, et mémorise leurs positions, les sorties des potards se raccordant en lieu et place d’un potard mécanique, sur un (n’importe quel) circuit analogique ! Donc rien n’oblige à lui adjoindre un préamp de basse, après tout. Pourquoi pas u préamp dédié à la gratte acoustique, une pédale d’effet… Mais ça c’est pour plus tard, ne courrons qu’un lièvre à la fois.

Et pour le maniement, ça doit être une usine à gaz avec 50 pages de mode d’emploi ? Ben en fait c’est vrai qu’il y aura des possibilités autres que le simple fait de mémorise son réglage (comme par exemple agir sur ses contrôle enterrés, etc.), mais si mémoriser un son se fait en deux manips rapides, jouer sera encore plus simple : il suffira de se brancher et de jouer comme sur un instrument normal, sans même se rendre compte qu’il est programmable.

Bon, c’est l’heure, il faut que je file au cinoche, alors bon weekend et suite au prochain numéro…

Edited by Huort Ch.
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Cher Maître, là tu m’as fait rêver...:wub:

Merci Christophe pour ce partage et bravo pour ta superbe idée. J’ai vraiment hâte de voir cette innovation à l’œuvre. Cela me semble être la solution idéale pour gérer mes 2 micros quad-coil en toute simplicité avec un maximum de polyvalence.

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Génial ! tu avances, c'est cool ! 

Juste (car Christophe est un inventeur passionné et technique) pour en avoir (longuement) parlé ensemble sur la route du BD, ce préamp est

ANALOGIQUE (tu me corriges si je me plante) mais les (micro)potards sont commandés numériquement donc pour les allergiques au traitement numérique du son, il s'agit bien d'un préamp analogique mais piloté et configurable à souhait, tu as eu là une idée géniale ! .

Longue vie à ton préamp ! :) 

 

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Oui, c’est le principe. J’ai conservé mon préamp (... je n’allais pas benner 30 ans de boulot, de concertations, retours clients et donc d’évolutions…), et le deal était juste de "l'automatiser". Donc on est bien sur ce qui s’apparente à un "préamp analogique à commande numérique". En fait, il est même possible que je puisse utiliser la carte analogique en lui raccordant des potards mécaniques, et que ça fonctionne comme avant. Le principe du potard digital peut se décomposer comme un énorme commutateur rotatif qui aurait jusqu’à 1024 positions. En fait il est réellement construit sur 1023 résistances. Sa commande est assurée par un µProc. Nous on a limité à 8 bits, car 256 positions est déjà très précis. Même si ça peut paraitre beaucoup, il faut savoir qu’en config "balance" ou "cut/boost", on n’est en réalité qu’à +/- 128, ce qui est parfait. Ensuite il faut savoir que la courbe de sortie est à l’image de celle d’entrée, donc si on a un Log ou  un Lin ça sort en log ou en Lin… etc. Mais là où ça devient intéressant, c’est que le logiciel de config permet d’inverser une courbe, de la centrer ou de la doubler, et aussi tout en même temps. Par exemple, un Log en entrée peut être inversé et donc devenir "gaucher", par simple programmation. Pareil un simple Lin en entrée peut commander 2 potards en sortie et que l’un des deux soit inversé… si on ajoute le doublage de courbe (100% de valeur en sortie pour 50% de rotation en entrée), on obtient une balance parfaite (ou courbe "MN"). En fait toutes les combinaisons sont possibles. L’avantage pour moi est de ne plus fabriquer qu’un seul préamp, et non pas une dizaine de versions différentes comme à l’heure actuelle, en sachant bien que quand une commande tombe, c’est jamais sur ceux que j’ai en stock !

De toute façon, le potard digital, on l’utilise depuis le début des années 80 non seulement en Hi-fi mais aussi dans un nombre incalculable d’application ; en fait dès lors que l’on a besoin d’une qualité et une précision inatteignable par le biais d’un potard mécanique quelque soit son niveau de qualité. Et si on regarde de plus près les gros potards ALPS pour application audiophile… c’est quand même bien un gros rotacteur 41 positions couvert de résistances, non ? la seule différence ici, c’est que je dispose de 4 potards par boîtier au format TSSOP-20.

Une chose importante que j’aimerais ajouter au sujet de la construction de ce projet. Ce qui a donné un système aussi universel qu’inépuisable dans ses applications à venir (je me suis amusé à faire tourner un vieux Flanger Ibanez des années 80 avec ma carte digitale de test… et ça marche avec moins de souffle qu’à l’origine !), c’est bien de travailler en binôme. Un de mes vieux profs d’atelier nous disais toujours : "Il n’y a pas de question bête, juste des gens qui ne maîtrisent pas assez leur sujet pour apporter des réponses simples à des questions simples. Quand vous ne savez pas répondre à une question, commencez par la poser à quelqu’un qui n’y connait rien du tout."

Quand je me suis pointé au Fab’Lab avec mon problème, la première chose qu’a fait mon binôme "informaticien" (non musicien), c’est de me bombarder de questions sur les contraintes de la scène, du studio… même le baluche ; le quotidien du musicien quoi. Ensuite il m’a amené à entièrement "déstructurer" mon problème, en ne gardant que l’essentiel du squelette de mon préamp d’un côté, et un processeur de l’autre. Ensuite, toutes les stades de conception on consisté à résoudre toutes les merdouilles qui se présentaient à chaque étape ; et il y en a eu , durant ces presque 3 années !... c’est ce qu’on verra au fil des prochains postes.

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Il y a 9 heures, Jeygiro a dit :

On entre là dans un univers de type uzinagaz dont je ne suis pas sûr d'avoir jamais besoin (mais sait-on jamais !), mais je trouve le sujet passionnant ! Et puis c'est une sacrée aventure !

Certes le côté usine à gaz est à l'intérieur et ne concerne que moi... Si tu as bien lu, l'interface est justement faite pour faire oublier tout ce qu'il y a en dessous, et qui soi dit en passant, n'est pas des prérogatives du musicien qui a déjà assez à s'occuper de jouer. Quand tu tournes un potard sur ta basse ou ton ampli (ou ta carte son), ce que tu entends c'est le résultat de ton intervention, la différence avec mon système... et bien c'est justement qu'il n'y en a aucune ! Tu tournes et tu écoutes, et quand ça te plait tu arrêtes de tourner. Le plus c'est ce que j'offre ensuite. Si dans 15 jours ou un mois tu as envie de remettre ce réglage exactement pareil, il te suffit de l'avoir stocké, et de le rappeler avec trois petits boutons... à peine plus difficile que de récupérer le SMS que tu as reçu le semaine dernière où le toubib te confirmait l'heure du RDV, mais dont tu n'es plus très sûr.

Evidemment d'aucun diront que tout ça est du bla-bla exactement comme lors de l’avènement d'internet ou du premier Smartphone, et où les réfractaires affirmaient que tout ça ne servait à rien, qu'un téléphone ça devait être fait pour téléphoner... etc. Au début, j'ai bien introduit le sujet en expliquant que je répondais à une(des) demande(s) de gens qui en avaient, ou pensaient en avoir l'utilité.

Mais effectivement, comme tu le dis, on peut très bien ne pas avoir besoin de quelque chose et y accorder de l'intérêt, c'est tout à ton honneur. Moi j'ai un pote passionné de bagnoles de sport, et ce qu'il me raconte m'intéresse quand même... même si pour moi une caisse c'est un truc en tôle (avec un confort adapté à mes vieilles articulation), qui doit me transporter à destination en toute sécurité, le tout en polluant le moins possible. Effectivement j'avoue que tout le reste me passe bien au dessus.

Edited by Huort Ch.
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Il y a 4 heures, MrMoe a dit :

Y en a qui ont fini sur le bûcher du sujet Fender Vintage pour moins que ça :butcher:.:D

Super idée le module de contrôle générique, ça peut marcher pour plein de choses ça.

Y'a bien longtemps que les "Ayatollahs du Vintage" ne me font plus peur... et puis de toute façon, je n'ai jamais dénigré le vintage. Chez moi (à l'abri de "Voici" !) je me la pète avec une Ricken ou une StingRay, l'un n'empêche pas l'autre ! J'ai tout de même grandi en Afrique, bercé dan la culture animiste, alors croire en un seul dieu, c'est pas vraiment mon truc.

Ce serait comme se dire que si on aime le classique, on se doit de détester tout le reste ! Chez moi il y a plus de 500 CD qui vont de Brahms, Haendel & Co, jusqu'à Nas, en passant par toute la Funk et le Heavy Metal... La musique est un continuum, pas une succession de castes. Si tu savais le nombre de mes clients qui jouent sur de la grosse artillerie dernier cri, et qui ont sur scène un support entre 2 baffles où trône une PB ou une JB un peu râpée qui attend d'envoyer 2 ou 3 morceaux dans le set... Dans ce cas autant mettre au pilori Marcus Miller et Pastorius pour avoir juste un peu modifié leurs basses. Surtout ce sacré Jaco qui fricotait déjà vers 1982 avec Hartke Systems pour développer un 8x10" en membrane alu...

Le vintage est pour moi le son organique, le reste n'est qu'une évolution et une adaptation aux époques. Mais ces vieilles pelles resteront toujours dans un coin de mon atelier, tout simplement parce que de temps en temps on doit se rappeler d'où viennent les choses pour mieux les resituer (et les revisiter) dans le présent.

... En apartheid, je crois avoir noté que la Maison Bocuse a récemment été amputée de sa 3ème étoile pour n'avoir pas su se renouveler et faire évoluer les traditions. N'est-ce pas ? Ben moi je préfère essuyer quelques tirs de snipers que de dérouler les même recettes toute ma vie sans me poser de questions...

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Personnellement je ne suis pas intéressé par un tel préamp, car je cherche plutôt une utilisation plug and play, et déjà la capa sur une Pbass, je l'utilise rarement. Je mets le plus souvent tout à plat sur l'ampli.

Mais objectivement, cette idée, et surtout si tu arrives au bout le fait que ce puisse être disponible sur des basses, je trouve que c'est une des toutes meilleures "invention" depuis pas mal d'années dans le domaine de la basse en tant qu'instrument. Même si tu n'es sans doute pas le premier à l'avoir eu, il semble bien que tu sois le premier à la concrétiser, et je trouve vraiment génial que ce soit un luthier passionné qui aille au bout du développement, plutôt qu'un service ingénierie d'une grosse boite.

Et si en plus, à l'usage pour un musicien sur scène, les changements se font effectivement facilement, c'est vraiment un super produit pour ceux qui peuvent en avoir besoin.

Impressionné je suis...

 

 

 

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Franchement c'est quand même pas loin d'être l'idée du siècle ce principe. Pour une PB passive à deux boutons bof. Par contre pour une active surtout avec un 3/4 bandes paramétriques c'est du génie. Et hop un petit coup de dub, derrière un coup de slap, j'attaque un petit morceau de soul, puis pourquoi pas un petit trip metal dans du darkglass, tout ça avec quelques presets sur ma basse que je réajuste si nécessaire en live.

La limite: il en faut autant que l'on a de basses actives......

Une question: les potards physiques que l'on manipule sont donc sans fin si j'ai bien compris? Ca peut changer nos habitudes.

Et merci à Christophe de nous faire partager sa grande expérience, de nous faire réfléchir.

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Le 30/12/2019 à 15:14, Huort Ch. a dit :

Le coup des réglages d'amplis qui se gèrent au pédalier, Trace Elliot l'a proposé dans le milieu des années 90 et ça s'appelait un MP-11. C'est resté élitiste, mais pour l'avoir essayé, c'était très sympa à utiliser.

Excellent, mon ampli durant quelques années!!!

Et outre ça... Franchement, plus je te lis plus j’ai envie de te croiser, Christophe! :)

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Le 04/02/2020 à 23:15, Nuf a dit :

Excellent, mon ampli durant quelques années!!!

Et outre ça... Franchement, plus je te lis plus j’ai envie de te croiser, Christophe! :)

Moi j'en ai loupé un d'occase à une époque où je ne roulais pas sur l'or... (au fait pourquoi je dis "une époque"?), et je l'ai bien regretté. Bon, d'une autre côté, je ne joue plus dons aujourd'hui c'est pour la collection, mais j'en possède trois versions (MK-2, Mk-V et SMX) et j'adore ce son complètement désuet.

Rigole donc que ce soit moi qui te croise un des ces quatre ! Pour info, mon frangin bosse à Bruxelles depuis le début de l'année et y cherche un appart. Hé, hé...

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Le 04/02/2020 à 23:05, lamoussa a dit :

Franchement c'est quand même pas loin d'être l'idée du siècle ce principe. Pour une PB passive à deux boutons bof. Par contre pour une active surtout avec un 3/4 bandes paramétriques c'est du génie. Et hop un petit coup de dub, derrière un coup de slap, j'attaque un petit morceau de soul, puis pourquoi pas un petit trip metal dans du darkglass, tout ça avec quelques presets sur ma basse que je réajuste si nécessaire en live.

La limite: il en faut autant que l'on a de basses actives......

Une question: les potards physiques que l'on manipule sont donc sans fin si j'ai bien compris? Ca peut changer nos habitudes.

Et merci à Christophe de nous faire partager sa grande expérience, de nous faire réfléchir.

Ouaif... L'idée du siècle ? Non franchement, outre le MP-11 Trace Elliot auquel je fais souvent référence, j'ai aussi une pédale Boss EQ-20, et il existe pléthore d'EQs programmables pour la Hi-fi depuis des années. Disons que l'avancée réelle est peut-être de parvenir à l'embarquer dans un instrument en gérant une faible conso et une ergonomie dans le style "Plug & play". Mais ceci est rendu possible par les nouvelles générations de microcontrôleurs et autres composants basse conso. Si l'on pénètre dans les entrailles d'un préamp MP-11 qui date des années 90, on hallucine devant l'ingéniosité des ingés (pléonasme, désolé) de Brain Tree Road (... prédestinée ?). Tout y est géré en système matriciel, style clavier de calculette ! C'était un travail de titan, mais ça marchait bien, et surtout... ça a existé !

Et moi c'est ça qui enthousiasme avant tout : faire exister les choses ! Je m'en fous carrément d'être vu comme un "inventeur" ou une espèce de "géo-trouve-tout". Si quelque chose est possible et que quelqu'un m'explique en avoir besoin, alors, comme le dirait une de nos chanteuses bien connues : "Celui qui n'essaie pas ne se trompe qu'une seule fois."

(Ta question sur les potards) - Non, après hésitation, on a renoncé aux potards sans fin (ou plus exactement encodeurs rotatifs). En termes de programme un encodeur est plus simple à gérer, mais paradoxalement ça bouffe plus de mémoire. Qui dit plus de mémoire, dit plus gros processeur, et plus grosse conso... etc, etc. De plus, ce qui me gênait, c'est justement que je voulais garder le contact direct avec le potard "conventionnel", pour que le type qui branche la basse et bouge un réglage ne puisse pas soupçonner ce qui se passe réellement au bout de ses doigts ! Quand on branche la basse, le processeur charge la position "physique actuelle" des potards, et la dernière position connue des switches (car eux, par contre sont, uniquement impulsionnels). J'ai expliqué plus haut le principe de base qui a permis la conservation des potards "standards", mais aussi les problèmes que ça a impliqué.

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Il y a 17 heures, Huort Ch. a dit :

Moi j'en ai loupé un d'occase à une époque où je ne roulais pas sur l'or... (au fait pourquoi je dis "une époque"?), et je l'ai bien regretté. Bon, d'une autre côté, je ne joue plus dons aujourd'hui c'est pour la collection, mais j'en possède trois versions (MK-2, Mk-V et SMX) et j'adore ce son complètement désuet.

Rigole donc que ce soit moi qui te croise un des ces quatre ! Pour info, mon frangin bosse à Bruxelles depuis le début de l'année et y cherche un appart. Hé, hé...

Si jamais t'a besoin d'aide, faut pas hésiter! Ca fait 9 ans que je vis a BXL! :)

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Question de compréhension : j'ai bien suivi que les potards sont en commande numérique d'un circuit analogique... Mais

- est ce que chaque potard sera limité à la commande d'un paramètre, ou peut être attribué à plusieurs ? Ex: dans le (vieux et pas très satisfaisant) preamp EBS de ma Neuser, le potard d'aigu peut avoir une action double, type tilt EQ, quand on coupe les aigus ça booste les mids, et vice versa. Mais j'imagine très bien d'autres config possibles, l'ajustement des deux bandes de médiums en simultané , la modif de la freq d'action des médiums selon qu'on booste ou qu'on coupe...

- est ce que l'idée de "rappel mémoire" concerne l'ensemble des réglages (valeurs des potards et leur position, un preset complet - et du coup quelle gestion de la différence entre position physique du potard et valeur du paramètre rappelée par le preset) ou simplement la configuration des commandes (par exemple, en config 1 mes potards sont un EQ 3 bandes classique, en config 2 j'ai deux bandes graves aigus et une tonalité, en config 3 j'ai une tona et un médium paramétrique...)

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Là j'ai un peu de mal à comprendre le coup des potards s'ils ne sont pas sans fin (encodeur rotatifs).

Exemple: je me suis fait un bon son dub en preset avec les aigus coupés et boost des basses.

Entre temps je règle différemment, je booste les aigus et baisse beaucoup les graves en manuel.

Et hop je passe en preset dub, génial mais c'est un peu trop boosté quand même en basse. Je veux corriger cela au preamp (qui a le potard en position physique presque basses coupées).

Quand je baisse sur le potard il se passe quoi? Il faut que j'aille chercher la position du physique du preset pour baisser ou alors ca diminue les graves mais je vais être en butée basse très rapidement et perdu par mon visuel (basse fortes mais baissées au max au potard).

J'ai du mal à expliquer, mais à part avec des potentiomètres motorisés ou des sans fin (lumineux c'est le top) comment faire?

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Il y a 2 heures, Sven a dit :

Question de compréhension : j'ai bien suivi que les potards sont en commande numérique d'un circuit analogique... Mais

- est ce que chaque potard sera limité à la commande d'un paramètre, ou peut être attribué à plusieurs ? Ex: dans le (vieux et pas très satisfaisant) preamp EBS de ma Neuser, le potard d'aigu peut avoir une action double, type tilt EQ, quand on coupe les aigus ça booste les mids, et vice versa. Mais j'imagine très bien d'autres config possibles, l'ajustement des deux bandes de médiums en simultané , la modif de la freq d'action des médiums selon qu'on booste ou qu'on coupe...

- est ce que l'idée de "rappel mémoire" concerne l'ensemble des réglages (valeurs des potards et leur position, un preset complet - et du coup quelle gestion de la différence entre position physique du potard et valeur du paramètre rappelée par le preset) ou simplement la configuration des commandes (par exemple, en config 1 mes potards sont un EQ 3 bandes classique, en config 2 j'ai deux bandes graves aigus et une tonalité, en config 3 j'ai une tona et un médium paramétrique...)

Je crois qu'il ne faut pas essayer d'imaginer un transfert de ce que tu connais sur le projet de Christophe . Il m'a fait essayer son proto , tout est basé sur un préampli HUORT comme celui qui équipe ma basse . Je pense même l'avoir retardé dans son projet  :)  (oups!) car sur ma basse il y a des capteurs piezzo qui n'étaient pas prévus initialement dans ce système que Christophe a imaginé et fait mûrir depuis pas mal de temps . Mais le développement actuel a intégré beaucoup de paramètres et ce qui est génial c'est que le coté informatique qui permet de mémoriser les paramètres est associé à un mode de réglage tout à fait classique du préamp , avec des potars comme les bassistes ont l'habitude d'en manipuler . C'est d'ailleurs là un gros casse-tête pour la conception et la réalisation , il y a un mélange de numérique et d'analogique , mais le résultat est qu'à l'utilisation le préamp se manipule (je dirais : ) comme d'hab sur la majorité des basses actives . Sur l'ordinateur et sur le mini-circuit imprimé , c'est un truc de malade !! Sur la basse , c'est vraiment sympa  :) 

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