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Et Si On Commençait Par La Fin...


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Daniel réagit aussitôt : arrachant le nunchaku des mains d'Henriette, toujours enroulé autour de la batte, il balança l'ensemble dans la penderie, sur le crâne d'Heidi qui commençait à reprendre très vaguement conscience, puis il ouvrit la porte sur M. Méluyhincout, Robert de son prénom, gardien de l'immeuble.

"- Ah, Robert, bonjour !", hasarda Daniel

"- Heu M'sieur Daniel, y a kék'z'aut' locataires qui s'plaignent du bruit, m'ont d'mandé d'app'ler les keufs. J'ai préféré vous prévenir queue mém' avant."

"- D'accord, Robert, pas de problème, nul besoin de déranger la police, j'ai juste 2 amis qui s'excitent autour d'une belote, je vais leur dire de partir. Vous me laissez une petite heure pour m'en occuper ?"

"- Bah voui, mais pas plusse, hein, pasque sinon, j'vais m'faire engueuler par lé z'aut'."

Et Daniel referma la porte...

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Cette vision désempara Daniel un court instant.

Il faut dire qu'il y avait de quoi, puisque Henriette donnait l'impression d'une version féminine des "Montres molles" de Dali...

Chaque parcelle de chair pendouillait lamentablement, du gras des bras en passant par les plis du ventre (qui cachait pudiquement le pubis), jusqu'aux seins affligés d'une ptose prononcée et aux genoux qui pochaient.

Bref, de quoi déchanter.

Alors que l'amas de chairs flasques s'avançait vers Daniel, la sonnette retentit une fois encore.

Daniel profita de la diversion et, ouvrant la porte, trouva son voisin de palier, Mamadou*, auréolé d'une bonne odeur de friture.

-"Daniel, tu veux veniw manger ? Je viens de faiwe plein d'accwas de mowue !"**

Avant même que Daniel ait pu répondre, Henriette, dont l'audition était plutôt déficiente, se jeta telle une furie sur Mamadou et l'envoya au tapis d'un enchaînement imparable coup de pied retourné/atémi à la tempe, en hurlant :

- "Je suis pas une morue, non mais !"

Notes :

* Désolé pouw la cawicature :blush:

** pour une meilleure compwéhension, wemplacez les "w" paw des "r" ^^

Edited by chips
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Henriette s'assit sur la nuque de Mamadou et lui pissa dans le dos... Le créole était pris de spasmes: il suffoquait. Daniel, Habitué à des situations extrêmes, tira Henriette par les cheveux, la fit tournoyer puis il lacha. La tête d'Henriette se planta dans le plafond mais les vertèbres de Daniel hurlèrent si bien qu'il retomba net laissant la reine du nunchaku pédaler dans le vide.

['tain je comprends plus rien :lollarge: ]

Edited by Porcinet
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Le boucan n'ayant pas cessé malgré les promesses de Daniel, le gardien de l'immeuble avait appelé le commissariat. Une patrouille avait été envoyée. Après avoir frappé en vain, les trois uniformes bleus pénétrèrent dans l'appartement.

Le spectacle les laissa pantois ; une black adipeuse pédalant dans le vide, la tête fichée dans le plafond, on ne savait comment, un autre black avachi par terre, puant la friture et baignant dans un liquide jaunâtre, un pantin désarticulé en tutu rose, un quinquagénaire en slip faisant des moulinets avec un nunchaku en fredonnant la Cumparsita et un cul, manifestement d'origine germanique, dépassant d'une penderie.

- Chef, j'appelle des renforts ? demanda le plus jeune des gardiens de la paix, partagé entre le dégoût et l'excitation.

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:lol2:

Le brigadier qui commandait l'escouade lui intima le silence :

"- Non, on sécurise d'abord le périmètre, on verra après."

A 6 mois de la retraite, il voulait en effet finir sa carrière sur un coup d'éclat.

Pendant qu'il essayait de décrocher Henriette du plafond tout en gardant un oeil sur Daniel, ses comparses fouillèrent l'appartement de fond en comble, leur étonnement grimpant d'un cran après chaque nouvelle découverte.

Le cas de Paulo, les articulations en miettes dans son tutu rose imbibé de sang, était déjà problématique.

La salle de bains, théâtre d'un pandémonium quelques heures plus tôt, avait tout de la salle d'opération après une hémorragie non enrayée.

Le faitout de 40 litres au fond duquel stagnait quelques résidus d'acide et un truc collant et noir les laissa preplexes.

C'est finalement la fouille de la penderie qui les convainquit qu'il y avait vraiment du louche : outre Heidi toujours incrustée dans le mur du fond, ils y trouvèrent René, la tête fendue en deux par un coup de katana, lequel était resté fiché dans le cou de la victime et des os en quantité.

Par contre, Henriette, décrochée du plafond, essayait d'aider Heidi à reprendre conscience, tandis que Mamadou recouvrait ses esprits, tous encore trop embrumés pour tenter quelque chose.

Daniel cogitait, il lui fallait prendre la fuite...

Edited by chips
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Discrètement, il remis son pantalon et ses chaussures. Par la fenêtre, il vit le gyrophare en action et les portes de la Clio ouvertes. Avec un peu de chance, la clé serait dans le neiman.

Les flics, trop affairés à leurs constatations, ne le virent pas sortir.

En descendant en trombe l'escalier, il percuta le gardien qui venait aux nouvelles et qui alla finir sa course tête la première contre une arête de la rampe métallique. Le sang gicla et le malheureux s'immobilisa dans une position grotesque, probablement mort d'une fracture du crâne.

Daniel ne put s'empêcher de se demander qui sortirait les poubelles le lendemain.

Le ronronnement du moteur de la Clio le ramena à plus de sérieux. Ces cons n'avaient même pas coupé le contact. Dans un crissement de pneus belmondien, il quitta la résidence et manqua d'écraser Madame Volpin qui avait sorti son chien pour un dernier pipi.

Il fallait rouler. Mais où aller ?

Avec tous ces cadavres qu'on ne manquerait pas de lui mettre sur le dos, il fallait d'abord quitter la France au plus tôt. La frontière la plus proche étant en Belgique, il prit la direction du Nord. Entre Lille et Dunkerque, il y avait quantité de passages discrets mais il faudrait se débarrasser de la Clio sérigraphiée avant, ce qu'il fit du côté de Béthune en empruntant une Audi dont le propriétaire venait juste de remplir le réservoir.

Dans sa précipitation, Daniel arracha le tuyau, l'essence se répandit abondamment sur le sol et la station-service disparut dans une gigantesque explosion. Probablement un fumeur imprudent à proximité.

Le jour commençait à se lever quand Daniel vit le panneau "La Panne". Il se gara sur la plage. Il lui fallait un café. Il vit l'enseigne "Les Caraïbes" clignoter. Il entra dans le bar.

La bonne odeur de bacon lui rappela qu'il n'avait rien mangé depuis trois jours, du fait de ces festins cannibales annulés.

Deux omelettes et trois pintes de bière plus tard, il reprit la route, direction Anvers.

Le plus dur serait de parvenir à monter dans un cargo.

Edited by big'
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Pendant ce temps, les flics, recomptant les personnes, décédées ou non, dans l'appart', s'avisèrent qu'il leur en manquait un.

Le plus jeune fila dans l'escalier, l'arme au poing, et tomba sur le corps du gardien baignant dans son sang.

Il remonta 4 à 4 avertir son supérieur de l'évolution de la situation, lequel supérieur lui dit de descendre à la voiture demander des renforts.

Le jeune émoulu de l'école de police redescendit donc l'escalier, en contournant le corps du gardien, et déboucha en trombe sur le parking... vide. Pas la moindre trace de la Clio de service.

En revanche, il se fit héler par Mme Volpin, qui lui apprit avoir vu la voiture partir 5 min plus tôt...

Les amochés de l'appartement ayant finalement repris leurs esprits, réfléchissaient à qui mieux mieux sous l'oeil vigilant des deux flics restants.

Henriette et Heidi voulaient se tirer vite fait bien fait, pour retrouver Daniel et lui faire la peau.

Mamadou, pour sa part, était animé d'une vengeance féroce à l'égard d'Henriette.

Paulo gémissait doucement en réclamant des soins...

Mamadou, ancien lutteur aux Antilles, 126 kg de muscles, passa à l'action, souhaitant avoir le champ libre pour faire subir les derniers outrages à la donzelle qui l'avait étendu pour le compte.

Il attrapa les têtes des flics, une dans chaque main, et les choqua violemment l'une contre l'autre, puis, avant même que les Tuniques-Bleues se soient effondrées, fit subir le même sort aux filles.

Laissant Heidi sur place, il embarqua Henriette sous le bras comme un vulgaire paquet, direction le parking pour prendre sa voiture.

***

Daniel était enfin arrivé à Anvers, au bon endroit : le port.

Cet immense entrepôt à ciel ouvert était certes clôt, il fallait montrer patte blanche pour pénétrer dans l'enceinte, mais Daniel pensait pouvoir trouver un moyen, fût-il pas très légal.

Avisant l'incessant va-et-vient des dockers qui entraient et sortaient, il en repéra un de son gabarit...

Edited by chips
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Le docker avait un look de bad boy, il s'était retrouvé là après s'être fait larguer par une contrebassiste lyonnaise dont il était toujours amoureux.

Décidément, il traversait une mauvaise période puisqu'il se prit un méchant coup de batte (Daniel se dit qu'il avait bien fait d'en emporter une) sur la nuque. Il s'effondra dans l'impasse où Lambert put le déshabiller en toute tranquillité. Il poussa même la coquetterie jusqu'à lui prendre son string en latex. Revêtu de l'uniforme portuaire, il se dirigea crânement vers les quais.

Le Django de Palmas, bananier sous pavillon panaméen, devait partir dans six heures pour le Brésil. On finissait d'embarquer les containers. Daniel prit un air affairé en franchissant la passerelle. Il emprunta une échelle qui descendait vers la salle des machines.

Un mécano de sa taille n'eut pas le temps de voir la lourde clé à molette s'abattre sur son crâne. Lui aussi fut déshabillé en un rien de temps. Il portait un slip rose avec une ceinture en fausse fourrure mauve.

Daniel ne résista pas au plaisir de l'enfiler.

Edited by big'
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Après quoi il réalisa qu'il aurait mieux valu enfiler le slip que le mécano lui-même, l'heure n'étant pas à la gaudriole !

Il termina cependant son affaire, puis, adoptant l'allure chaloupée du mécano, se dirigea vers le mess.

***

Mamadou, portant toujours sous le bras une Henriette aussi combative qu'une endive trop cuite du fait de son inconscience, arrivé sur le parking, déverrouilla sa tire et y installa son fardeau côté passager, avant de se mettre au volant et de démarrer.

Dans l'ordre, il voulait :

1) se venger des agissements d'Henriette,

2) retrouver Daniel pour lui demander des explications,

3) rentrer chez lui bouffer ses accras de morue. Froids, certes, mais un second passage à la friture leur rendrait vite leur croustillant.

Mamadou essaya de se mettre à la place de Daniel (pas dans le mécano ! NdR) et se demanda ce qu'il aurait fait dans la même situation. Il se dit que, dans une merde pareille, après avoir un sus volé une caisse de flics, il vaudrait mieux se faire oublier à l'étranger. L'aéroport étant exclu de par l'omniprésence policière, il restait la solution du port.

Or, seul un grand port commercial pouvait convenir, et le seul correspondant à une distance raisonnable était celui d'Anvers.

Mamadou estima que Daniel devait avoir environ 30 min d'avance sur lui et décida finalement qu'il retrouverait d'abord Daniel avant de faire sa fête à Henriette.

Edited by chips
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puis, adoptant l'allure chaloupée du mécano, se dirigea vers le cargo.

Il était déjà dedans (le cargo, pas le mécano). :wink: [/H.S.]

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Le mécano aperçu en ouvrant les yeux Daniel faisant mine de s'occuper de son "bébé". La tête lui tournait encore et une image lui revenait sans cesse à la tête. Il avait froid. Sur les quais. On venait de l'immobiliser. Une silhouette s'éloignait de lui vers le cargo. L'image encore floue lui fit vérifier que son postérieur n'était pas douloureux... il était nu!

A l'odeur sèche des machines, il était maintenant persuadé d'être dans le Django de Palmas. Il tenta de se mettre sur ses cannes. Fébrile il se reteint sur l'épaule de Daniel qui fit volte face et lui brisa le nez d'un coup de boule magistral. Le mécano se recula en se tenant le visage. Ses yeux mouillés et le sang coulant sur ses lèvres, il embrassa le mur en se retournant.

A la vue de cette croupe cambouisqueuse, Daniel hôta le slip rose et fit du cauchemar du mécano une réalité: Il colla son torse dans le dos de... Jim, souffla le mécano en serrant les dents.

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[HS] Ooops ! My bad, you're right... C'est corrigé[/HS]

[HS] Euh, porcinet, Daniel avait DEJA fini, il va pas en remettre une couche tout de suite, si ? :p[/HS]

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[HS] hoy chipo, le mécano se faisait sodomiser par Daniel sur le quai alors que Daniel se trouvait dans le bananier panaméen... A moins d'avoir le don d'ubiquité sarkozien (qui lui sodomise 66millions de français depuis l'élysée... quel talent!), Daniel n'a pas troussé le mécano sur le quai, ni même assommé sur le quai... ça pouvait donc être de l'ordre du rêve/ cauchemar. La réalité de la scène se jouant dans la salle des machines. Puis je trouvais que ça manquer d'amour tout ça :lol2: puis comme on dit sodomie une fois, sodomie deux fois :bleh: [/HS]

Edited by Porcinet
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Je reprends le fil ...

Ce putain de brouillard faisait flipper Mamadou. Impossible de connaitre la direction à prendre. Il décida de filer droit. Il poussa la radio et se mit à chanter.

Pas longtemps puisqu'il tomba sur un contrôle de flics déjà alertés de la fuite de Lambert. En voyant Henriette à poil et salement amochée, ils se doutèrent que quelque chose de pas très catholique s'était passé, et ils soupçonnaient le pachydermique conducteur de l'avoir dérouillée.

Mamadou eut beau dire qu'il avait des accras sur le feu, il se fit embarquer, menottes dans le dos.

Henriette ayant menacé les bleus de leur pisser dessus s'ils ne la relâchaient pas, elle accompagna Mamadou au poste.

******

Daniel chercha dans le répertoire de son téléphone le nom de Paulihno qu'il avait connu sur les gradins du stade de France lors de la finale du Mondial 1998. Supporters tolérants, ils avaient éclusé quelques bibines ensemble et Daniel lui avait promis de venir le voir un jour.

Il composa le numéro et entendit la sonnerie. Le numéro était toujours bon.

Restait à espérer que Paulinho habite toujours du côté de Rio de Janeiro.

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- "Hola" crachouilla une voix inégale à l'autre bout du fil

- "¿Hola, quiero hablar con Paulinho ?" demanda Daniel en se remémorant les quelques bribes d'espagnol glanées ici et là au cours de sa vie tumultueuse.

- "¿Quién le pide ?"

- "Daniel Lambert, un amigo francés"

- "Un momento por favor"*

2 secondes après, Daniel fit face à un torrent de paroles en espagnol, dont il ne compris qu'une chose : Paulinho était manifestement content d'avoir de ses nouvelles !

Daniel réussi à reprendre la parole et, optant pour le français plutôt que de continuer à massacrer la langue de Cervantès, demanda à Paulinho s'il pouvait l'accueillir chez lui d'ici 15 jours-3 semaines.

Acquiescements pétulants d'une joie exhubérante de la part du Paulinho. Et Daniel se sentit soudain soulagé d'un grand poids.

***

Mamadou et Henriette se retrouvèrent chacun dans une pièce, face à un inspecteur revêche pour un interrogatoire serré.

Mamadou, pour sa part, n'avait pas grand-chose à dire, sinon qu'il venait proposer à Daniel, son voisin, de venir déguster des accras de morue, une vieille recette familiale et néanmoins délicieuse**.

Et qu'aussitôt la porte ouverte, Henriette l'avait frappé si durement qu'il avait du s'évanouir, pour se réveiller avec un tee-shirt puant l'urine.

Il avait donc résolu de se venger d'Henriette, ceci expliquant la présence d'icelle dans la voiture.

Quant à Henriette, elle dévoila une portion de la vérité assaisonnée à sa sauce, à savoir qu'elle était venue rendre visite à Daniel avec une amie, mais que celui-ci les avait frappé avant de les violer tour-à-tour sous la menace d'une batte de base-ball.

- "Certes", intervint l'inspecteur, "mais qu'est-il advenu de votre amie ?"

- Daniel lui a flanqué un coup de batte et l'a mise dans le placard à os." mentit effrontément la donzelle.

- "Placard à os ???"

- "Mais oui, vos collègues ne vous ont pas mis au courant ?"

------------------

* Merci au traducteur de Google : je ne connais pas un mot d'espagnol :goute:

** Je peux fournir la recette des accras, si y a des amateurs ^^

Edited by chips
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je ne connais pas un mot d'espagnol :goute:

C'est pas très grave, vu qu'au Brésil, c'est plutôt lusitanophone. :lollarge: [/HS]

Les trois semaines de traversée s'annonçaient difficiles ; dès que le cargo sortit du port, Lambert se sentit mal à cause du roulis et des vibrations qui lui remontaient dans les jambes. L'odeur de graisse et de carburant mélangés et la chaleur étouffante de la salle des machines finirent de lui donner la nausée.

Il lui fallait pourtant tenir. Un mécano descendit l'échelle. Daniel donna le change en faisant mine de s'occuper des vannes. Il dut faire une fausse manoeuvre car un jet de vapeur s'échappa aussitôt et le projeta violemment contre le mécano qui s'approchait.

- Hey, what you're doing, man ?, lui cria-t-il en refermant les vannes.

- Sciouze mi, répondit Daniel un peu sonné. Faut que je monte prendre l'air.

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C'est pas très grave, vu qu'au Brésil, c'est plutôt lusitanophone. :lollarge: [/HS]

Argh... mon inculture chronique est découverte :sorry: - M'en fous quand même, je cause pas un poil de portugais :lollarge: [/HS]

Malheureusement, le roulis constant du bateau fit que Daniel ne pu monter l'escalier et s'effondra sur le mécanicien en lui vomissant copieusement dessus le peu qu'il avait réussi à avaler ce matin-là.

L'englué l'agonit d'injures dignes d'un Capitaine Haddock au meilleur de sa forme et fila se nettoyer, laissant notre héros torturé par une nausée tenace au beau milieu d'une flaque de gerbis innomable.

***

Mamadou écopa d'une interdiction de sortir du territoire en attendant un hypothétique procès et retourna à ses accras, remarquant au passage l'effervescence policière dans son immeuble.

A peine rentré chez lui, la maréchaussée toqua à la porte pour lui faire subir un interrogatoire à propos de son voisin Daniel Lambert, lequel était manifestement un tueur en série, étant donné les preuves accumulées dans sa penderie.

Henriette fut aussi remise en liberté à la fin de sa garde à vue et fila derechef à l'appartement de Daniel prendre des nouvelles de Heidi.

Les flics lui apprirent qu'elle était désormais aux soins intensifs à l'hôpital, où d'éminents chirurgiens tentaient de rafistoler sa figure ravagée par l'impact avec le mur de la penderie, tandis que le service d'orthopédie étudiait avec intérêt la quadruple fracture du bassin occasionnée par le coup de batte de base-ball initial.

Le même service avait également pris en charge Paulo et ses articulations brisées...

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Henriette décida donc de passer chez elle avant de rendre visite à son amie. Les premières goutes d'eau sur ses épaules la détendirent. Elle se laissa aller à s'extasier un long moment sous la douche malgré son corps endolori. Quand elle rouvrit les yeux, sa salle de bain était remplie de vapeur. Elle s'entoura d'une serviette, se servit un whisky sec et s'enfonça dans son canapé. Elle se laissa emporter par un très bon live de Bill Evans. Elle alluma une cigarette.

Mr Paulo Popope, 53 ans, admis en soins intensifs ce matin très tôt en état de choc. Multiple fractures au niveau de la rotule et du péroné de la jambe gauche. Les deux chevilles sont brisées. Nous envisageons l'amputation de trois orteils du pied droit car ils ne sont plus irrigués.

-Merci Marie-Jeanne fit le docteur Troudbal en lui tapant sur les fesses.

-Et... qu'est ce que ceci? interrogea le toubib en plongeant son regard inquisiteur dans le bleu de celui de l'élève infirmière. Les longs cheveux blonds de Marie-jeanne masquèrent mal le pourpre de ses joues lorsqu'elle baissa la tête sur le dossier du patient.

-Il s'agit de ses vêtements, bafouilla t'elle en tendant son visage et ses yeux mouillés d'orgueil et de défi vers ceux du médecin chef. Celui-ci afficha un sourire colgate qui illumina son visage au bronzage artificiel. La jeune femme serra son dossier contre ses seins et baissa la tête de nouveau en se mordant la lèvre.

-Je dois voir un autre patient, puis-je y aller, Monsieur?

-Bien sûr, continuez, vous êtes sur la bonne voie rassura le médecin

Marie-Jeanne se retourna, radieuse sous sa blouse. Le stylo tomba du dossier. La jeune femme se pencha sur ses talons. Le médecin allait interroger Paulo lorsqu'il eut tout le loisir de contempler la dentelle des collants de sa stagiaire et la fine toison bonde luisant sous sa courte jupe. Paulo bava et tenta d'avoir une meilleur vue sur cette jeune croupe, mais en vain. Le toubib rajusta ses lunettes et passa sa langue sur ses lèvres.

Edited by Porcinet
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Trois mois plus tard, les survivants étaient rétablis et Daniel, pistonné par Paulinho, avait trouvé un emploi de barman pas loin de Copacabana.

Grâce à Interpol, il avait été à peu près localisé. La PJ n'attendait plus qu'une commission rogatoire pour aller le cueillir.

Les rescapés, informés par un inspecteur bien intentionné, commençaient à organiser des représailles la hauteur du massacre.

Edited by big'
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La PJ n'attendait plus qu'une commission rogatoire pour aller le cueillir.

Sauf erreur, c'est un mandat d'arrêt international et/ou une demande d'extradition, quand c'est à l'étranger :wink:[/HS]

Daniel, naïf malgré tout, continuait de servir des piña colada et des caïpirinhas à sa clientèle sans se douter le moins du monde du remue-ménage qui se préparait, tant du côté officiel (la flicaille) qu'officieux (les rescapés).

En effet, Paulo et Mamadou avaient finalement décidé de s'allier à Heidi et Henriette pour partir à la recherche de Daniel.

Le cousin de Mamadou étant Officier de Police Judiciaire (OPJ), il fut assez aisé d'obtenir quelques renseignements, comme, par exemple, l'endroit où se terrait Daniel.

Ils mirent donc au point un plan pour rejoindre Daniel et le séquestrer un moment afin d'assouvir leur vengeance (sauf pour Mamadou, qui souhaitait simplement une explication. Encore qu'il distribuerait bien quelques baffes, eut égard au préjudice subi en ayant été embarqué par hasard dans cette histoire).

La bande des 4 se mit donc aux préparatifs, étant donn é qu'ils s'embarquaient pour un voyage qui pouvait être relativement long.

Henriette et Heidi se procurèrent des katanas et des nunchakus démontables en céramique, pour passer inaperçues à l'aéroport, Paulo emballa soigneusement sa collection de tutus et de CDs de tango, accompagnés de quelques bouteilles de son meilleur porto, et Mamadou prépara des kilos d'accras et de rougail de morue pour soutenir le moral des troupes.

Après quoi, la fine équipe chargea tout son barda dans un taxi et prit la direction de l'aéroport.

Edited by chips
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[HS] Non, non, une CR internationale et c'est plus souple d'utilisation, avec possibilité pour les flics de faire leur cuisine alors qu'un mandat, ça limite ... :wink: La suite promet d'être palpitante mais je laisse la main pour l'instant :) [/HS]

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"Bem-vindo al Aeroporto Internacional Antônio Carlos Jobim de Rio de Janeiro" claironna une voie enjouée qui fleurait bon le sable chaud. La fine équipe attendait les bagages, transpirants. Heidi et Henriette se retirèrent aux toilettes. Paulo, encore boitillant, sorti fumer une cigarette. Il observait la ronde des taxis sous le soleil écrasant de l'après-midi. Mamadou, qui avait eu l'occasion de transiter par le Brésil s'était préparé à cette chaleur. Il avait dans son sac à dos une chemise et un pantalon de toile. Au retour des deux donzelles, très court vétues maintenant, Mamadou fila lui aussi aux toilettes. Le décolleté d'Henriette lui avait fait de l'effet. Il se passa de l'eau sur le visage, déboutonna sa chemise et dû attendre un peu de sérénité pour changer de futal.

A son retour, les 3 autres attendaient avec les valises.

Le taxi sentait le vieux tabac. Le cuir des sièges était tanné mais tendre et confortable. Henriette, qui parlait un peu le portugais s'était assise devant. Une fois sorti de la zone de l'aéroport, le vieux chauffeur, fumeur de cigares, et, à en croire les biblots qui envahissaient son véhicule, très pieux, libéra son entrejambe, remonta le pli de son pantalon et s'enfonça dans son fauteuil avec un sourire d'apaisement en regardant les longues jambes brunes de Henriette. Le paréo de la dame volait au gré des courants d'air et dévoilait de bien intéressantes parties de son anatomie.

Heidi, Paulo et Mamadou respiraient à pleins poumons le nouvel air qui s'engouffrait dans l'habitacle.

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