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Documentaire de Bernard Crutzen "Comment les médias racontent le Covid"


eda

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Comme probablement la plupart d'entre vous, plus de concert depuis des mois, aussi bien comme musicien que comme spectateur, plus de répétitions non plus car le lieu ne nous appartient pas et il est fermé. Pareil pour mon fils qui est guitariste. Pareil pour mon épouse qui enseigne la danse.

Hier soir j'ai vu ce documentaire belge que j'ai trouvé très bien fait sur ce qui se passe actuellement. Le réalisateur ne se positionne pas "moi je sais, j'ai raison et les autres se trompent". Et moi non plus.

Je ne souhaite surtout pas lancer une polémique, ou des échanges de posts à l'emporte-pièce.

Mais je trouve ce documentaire très utile.

https://vimeo.com/504845318

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Je suis allé voir les critiques et si le film n'est pas du tout dans une logique complotiste grotesque comme d'autres avant lui, il n'est pas exempt de défauts malgré sans doute une envie de bien faire et une question initiale légitime. Je trouve celle ci assez pertinente :

https://www.dhnet.be/medias/divers/le-documentaire-ceci-n-est-pas-un-complot-n-est-pas-complotiste-mais-pas-sans-travers-60219546d8ad5844d1ff58d0

En ce qui me concerne, je trouve que les médias, en particulier la TV et les chaînes d'info en continu, ne sont pas à la hauteur des enjeux actuels, quel que soit le sujet. Le monde est compliqué, tout n'est pas tout noir et tout blanc, et en général on ne traite pas en profondeur un sujet en faisant se gueuler dessus deux opposants politiques après un sujet de 3 min, et avant une page de pub.

Je trouve que la presse écrite réussit en général à mieux expliquer les événements et leurs conséquences en exposant plusieurs points de vue légitimes sans tomber dans le fait divers à tout va.

On cherche trop l'émotion pour vendre de l'info, pour moi ça la dessert plus qu'autre chose, mais sans trop d'efforts on peut encore accéder à de l'info pertinente, documentée et mesurée. 

Enfin, depuis le début de la pandémie je n'ai quasiment pas regardé de JT ou de chaîne d'info pour me protéger, je reconnais que les rares fois où j'ai fait l'expérience je me suis dit qu'il était facile de devenir angoissé au bout de 5 minutes. En baignant dedans tous les jours depuis 1 an, certaines personnes doivent avoir les nerfs en pelote. 

Edited by TFPK
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Ayant déjà vécu une guerre, on ne peut pas échapper aux théories de complots pendant les crises, qui rendent souvent les choses bien plus difficiles que facile... 

J'ai confiance que la vie reprendra dès que la campagne de vaccination sera assez répandue, mais avec une nouvelle normale.

 

Nous vivons une guerre d'infos, de conneries et de manipulations souvent biaisés. Si les gouvernements manipulent parfois les chiffres, ce documentaire n'en est pas moins une exception, et biaisé en plus = Anti-lockdown, anti-masque, anti-vax, anti-gouvernement, anti-Bill Gates, pro-Raoult complotiste et après on dit que ceci n'est pas un complot? :) 

Non, c'est exactement ce qu'est un complot. 

 

Ce que je trouve tellement moins probable, c'est que des millions d'experts/docteurs/virologues se rassemblent pour nous cacher des vérités, c'est juste difficilement concevable, c'est pas facile du tout, et très très couteux. Comme pour la Lune, Neil DeGrasse Tyson avait dit: En 1969, c'était plus facile d'aller sur la Lune que de le fake.

Les News n'ont aussi pas intérêt de trop chipoter.

 

La vérité, est que j'ai perdu 2 amis (non proche) au Covid, récemment failli perdre mon jeune super oncle (traité chez lui sous oxygène car les hôpitaux sont débordés encore à ce jour au Liban), et d'autres amis sont tombés sévèrement malades avec des effets secondaires à long terme. C'est clairement pas une chouette petite grippe.

0,2% des Belges sont décédés du Covid, et ce, avec toutes les mesures strictes qui ont évités des débordement dans les hôpitaux et/ou bien plus de décès.

 

Mouais, chouette article bien fait, mais purement complotiste et biaisé. 

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Je trouve aussi que c'est drôle comment les gens qui croient aux complots sont offensés quand on les classifie de "complotistes" (si on hésite, voir définition du mot "complot"), alors que ces mêmes personnes se permettent gratuitement d'appeler les gens normaux des "moutons" :rolleyes:

 

Hypocrisie quand tu nous tiens..

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Pour compléter la réflexion sur le sujet , un article intéressant et nuancé  paru dans " la libre Belgique " , et qui pose de bonnes questions sur le rôle de la presse dans cette crise. Je précise pour nos amis Français que ce journal n'est pas complotiste :D

https://www.lalibre.be/debats/opinions/a-propos-du-documentaire-ceci-n-est-pas-un-complot-et-si-les-medias-s-essayaient-a-un-exercice-d-autocritique-6026a4129978e2610a8bc5e7

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Il ny'a rien "d'insultant" (comme dit dans l'article) d'être complotiste, c'est tout à fait humain de douter et de se demander des questions, que ca soit logique ou pas. Dans la mesure de garder le respect et laisser la liberté d'expression aux autres aussi, et surtout respecter et s'adapter au choix de la majorité aussi => Démocratie.

La réalité est que la majorité des Belges sont pour le port du masque et les lockdowns pour contrôler la courbe (bien plus que les Francais encore, apparement, surtout côté Flandre), jusqu'à ce que la campagne de vaccination soit ouverte au public. Mais c'est juste les complotistes qui font plus du bruit, normal, ils se révoltent, mais nous, pas.. On attend, on fais confiance à la science et aux experts.

Nous avons le droit de tout dire, même les plus grosses conneries, hélas. Les effets néfastes de cette liberté (que j'adore en dehors d'une épidémie ou de guerres/conflits politiques), fait que dans l'ouest, nous sommes incapables de contenir une pandémie. Je n'ose même pas imaginer les dégâts d'une épidémie plus mortelle que le gentil Covid.. 


Ce qui est vrai pour les médias, c'est que les titres sont souvent des click-baits, et parfois peuvent inciter la peur, ou des conclusions beaucoup trop rapides chez certains (car il y'a beaucoup qui ne lisent quasi que le titre) Pure marketing, mais le contenu, est souvent vrai. C'est leur job, ils ont de la concurrence et ne peuvent pas trop dévier de la réalité quand il s'agit d'informations locales (je ne parle pas des propagandes manipulés du journal Russe RT vs l'ouest ou vice versa).

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Ce qui est certain, c'est que même des média qui cultivent une certaine hygiène intellectuelle tombent facilement dans le travers du raccourci et du titre "putaclic". Petite histoire véridique sur le sujet:

Une personne que je connais bien travaille au CNRS et leur équipe travaille sur des capteurs et des émetteurs d'ondes électromagnétiques d'une fréquence particulière très difficile à gérer pour plein de raisons techniques. Ils ont réussi à mettre au point un procédé qui fonctionne, au point de décider de breveter leur réussite et fonder une société. Un journaliste d'un journal régional tout à fait respectable vient les interviewer et ils parlent des applications pratiques, comme par exemple l'utilisation pour la sécurité dans les aéroports, car les fréquences en question traversent facilement tout ce qui est tissu (sans être irradiants comme les rayons X, donc plutôt chouette). Deux jours plus tard, l'article paraît: "Les chercheurs du CNRS peuvent voir les gens nus à travers leurs vêtements grâce à leur invention" :D

 

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Ouep, c'est soit ca, soit personne click et ils font faillite :ohyeah:

Comme tout les grands Youtubeurs font, que du click-bait,

Mais la règle d'or, c'est que le contenu doit respecter le titre, au moins un grand minimum!

 

Alors, la grosse erreur vient souvent des quelques téléspectateurs, qui ne lisent que le titre et qui en tirent directement des conclusions ridiculisés. 

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Libération

(Opens in new window)

 

«Ceci n’est pas un complot» : que sait-on du documentaire belge sur le traitement médiatique du Covid ?

 
Vu plus d’un million de fois en ligne depuis sa sortie début février, le film s’attache à critiquer la couverture médiatique de la crise sanitaire. Mais tombe dans les travers qu’il entend dénoncer.
 

par Vincent Coquaz

publié le 17 février 2021 à 8h05
 

Raconter «comment les médias nous racontent le Covid». Et plus précisément, les médias belges, même si la France est parfois évoquée. Telle est l’ambition du documentaire Ceci n’est pas un complot, diffusé gratuitement en ligne depuis le 6 février, et qui connaît un véritable «succès d’audience», selon la presse belge. Rien que sur Vimeo, le film compte plus de 600 000 vues, auxquelles il faut ajouter des dizaines de milliers de connexions sur d’autres plateformes comme YouTube ou Odysee, pour un total de plus d’un million de visionnages.

 

En France, il a notamment été relayé par le «média citoyen» Vécu, né pendant le mouvement des gilets jaunes, par le blogueur Etienne Chouard mais aussi par la députée européenne écologiste Michèle Rivasi.

Derrière ce film, Bernard Crutzen, réalisateur de nombreux documentaires, aussi bien sur la ville du Bruxelles que sur le scandale de la chlordécone en Martinique ou sur l’Artemisia, une tisane censée prévenir et soigner le paludisme. La plupart ont été financés et diffusés par des chaînes de télévision, comme France 24 par exemple.

Pour financer son nouveau projet sur le traitement médiatique du Covid, le Belge a cette fois préféré faire appel au financement participatif, et obtenu plus de 84 000 euros alors qu’il n’en demandait que 30 000.

«Instrumentaliser les médias»

Le thème du film, son titre mais aussi son succès et son mode de financement ont pu conduire certains internautes à rapprocher le documentaire belge du film conspirationniste français Hold-Up.

Le réalisateur belge s’en est défendu plusieurs mois avant la sortie de son film, dans un post Facebook qui prenait directement ses distances avec le docu français. Tout en se disant «surpris par le lynchage médiatique et la censure que subit Hold-Up», Bernard Crutzen écrivait, à propos de Ceci n’est pas un complot : «Ceci n’est pas un Hold-up. Nous donnons la parole à des personnalités qui n’ont rien de “complotistes”. [] Nous n’élaborons pas de théories conspirationnistes sur la base d’informations contestables.»

De fait, contrairement à Hold-Up, le documentaire belge ne s’attache pas à démontrer que la pandémie serait un «plan global [pour] soumettre l’humanité». Il s’attache plutôt à faire une lecture critique du traitement médiatique de la crise sanitaire, en s’attachant à démontrer que les médias, notamment la télévision, auraient voulu à tout prix créer un «climat anxiogène». Il revient également sur certains débats déjà ouverts dans d’autres médias, comme sur la fiabilité des chiffres donnés par les gouvernements (belge en l’occurrence) ou sur la participation de cabinets de conseil privés, comme McKinsey, aux politiques de santé publique (avec le risque de conflits d’intérêts que cela comporte).

Contrairement à Hold-Up, le film donne parfois (même très succinctement) des contrepoints, en interrogeant par exemple le directeur de l’information de la RTBF. Et le réalisateur a reconnu et corrigé au moins une erreur repérée dans le film.

Le film donne également à voir certaines stratégies médiatiques du gouvernement belge. Le documentaire montre ainsi des extraits d’une conférence du virologue belge Marc Van Rast, en l’accusant d’avoir «instrumentalisé les médias» lors de la pandémie de grippe H1N1 de 2009, pendant laquelle il a été nommé commissaire interministériel pour la gestion de crise en Belgique. Dans la vidéo en question, on le voit faire une présentation, en 2019, devant le Groupe de travail scientifique européen sur la grippe (l’ESWI, qui assume un rôle de lobbying en faveur de la vaccination contre la grippe, selon le Sénat français). Il évoque le travail de communication qu’il a mené lors de la pandémie de 2009, avec un «budget média de zéro euro». Selon lui, sa stratégie a consisté à «tout dire» et à être joignable en permanence par les journalistes pour faire passer son message et afin que ces derniers ne cherchent pas «des voix alternatives». Il assume également, souvent en utilisant humour et second degré, d’avoir évoqué très tôt des décès probables, quitte à faire peur, pour «préparer» la population avant les premières victimes. A noter qu’il n’y a rien de secret ici : depuis deux ans, sa conférence est librement accessible sur Vimeo.

«Ceci n’est pas un complot, mais…»

Le documentaire avance toutefois (sans être en mesure de le prouver) que «les mesures liberticides» prises par les gouvernements pour lutter contre la pandémie de Covid-19 ne seraient «pas sanitaires mais sécuritaires» : «Ceci n’est pas un complot, mais peut-être bien l’utilisation d’une crise sanitaire pour imposer un monde virtuel et technologique, hygiéniste, dénonce le documentaire en conclusion. Une formidable opportunité pour ceux qui rêvent de pouvoir fort et de peuples sages. Mais qui partage ce rêve ?»

Il s’attaque ainsi aux cibles «habituelles» des thèses complotistes sur le Covid-19, Bill Gates en tête, coupable selon le documentaire de pousser, à grand renfort de dons, pour la «vaccination de masse». Là encore, le film se défend de tout complotisme : «Ceci n’est pas un complot parce que Bill Gates ne fait rien secrètement : la fondation Gates a le mérite d’être transparente. Sur son site, on trouve tous les bénéficiaires de ses largesses.»

Comme le résume Jean-François Raskin, professeur de sociologie des médias et administrateur général de l’IHECS, dans une tribune publiée par le journal la Libre Belgique : «Même si on ne peut pas le comparer à Hold-Up, et que son travail ne tente pas de démontrer qu’il y a un complot, [ce documentaire] distille ici et là la possibilité de mains invisibles qui influeraient sur les processus de décisions, sans dire lesquels et dans quelles conditions. Cette carence d’explications crée un “biais de confirmation” dans lequel viennent se loger toutes les théories sur l’instrumentalisation des journalistes par des forces obscures supposées être à la manœuvre.»

Signe que le documentaire a suscité un débat en Belgique, le même professeur utilise toutefois sa tribune pour appeler les médias belges à saisir l’occasion de faire «un exercice d’autocritique» : «Il ne serait pas utile et sain qu’un documentaire, même avec ses défauts, soit entièrement mis au rebus et dédouane la profession d’un examen du travail réalisé depuis un an maintenant. [] Le Parlement a créé une commission d’enquête sur la manière dont les autorités ont géré l’épidémie. Il serait intéressant que les journalistes puissent examiner sereinement la manière dont ils ont travaillé et rendu compte à la population.»

«Gratin de la science mondiale»

Le film reproche par ailleurs aux médias de faire des simplifications douteuses, toujours pour entretenir la peur quant à la pandémie. Mais Ceci n’est pas un complot tombe également dans des raccourcis, laissant entendre que les tests PCR ne seraient pas fiables en raison d’un nombre de cycles d’amplification trop important, sans jamais expliquer la différence entre des notions cruciales comme le nombre total de cycles effectués et la valeur Ct (qui est le nombre de cycles à partir duquel les fragments viraux sont suffisamment nombreux pour être détectés). Ainsi, comme l’expliquait CheckNews, les tests RT-PCR pour lesquels le Ct est trop élevé sont considérés comme négatifs par les biologistes médicaux.

De la même façon, le documentaire estime que les médias ne présentent pas toujours correctement les experts qui interviennent sur leurs antennes. Mais le documentaire fait souvent une présentation partielle, et partiale, de ses intervenants. C’est le cas par exemple de Sophie Meulemans, présentée comme la fondatrice d’Initiative citoyenne, qui défend la «liberté vaccinale»… alors que cette association est en réalité la «figure de proue» du mouvement anti-vaccin en Belgique, selon le Soir. Et pas que : le site d’Initiative citoyenne relaye les vidéos de la militante américaine anti-masque et complotiste Judy Mikovits, ou du vidéaste belge Jean-Jacques Crèvecœur, qui estime (par exemple) que le Covid a pour but d’instaurer une dictature à l’aide de «gel nanotechnologique» pour nous identifier numériquement, et ce grâce à la 5G…

Ceci n’est pas un complot évoque aussi ces scientifiques, «gratin de la science mondiale» issu des plus grandes écoles internationales, qui mèneraient la fronde contre les mesures prises par les gouvernements pour lutter contre la pandémie. Le documentaire prend comme exemple des médecins américains, qu’on voit expliquer en blouse blanche qu’il ne «faut pas céder à la panique». Le réalisateur oublie ici de préciser qu’il ne s’agit pas de n’importe quels médecins mais des America’s Frontline Doctors, composés de voix conservatrices et pro-Trump qui estiment (à rebours de la littérature scientifique) qu’il n’y «a pas besoin de masques» pour empêcher la propagation du Covid-19. A titre d’exemple, on retrouve dans ce collectif la docteure Stella Immanuel, véhémente défenseuse de l’hydroxychloroquine. Egalement pasteure, elle assure que de nombreuses maladies gynécologiques sont dues aux «esprits», qui auraient des rapports sexuels avec les malades, ou que de l’ADN d’extraterrestre est utilisé pour soigner les patients. Loin du gratin de la science mondiale, donc.

 

Capture d'écran de «Ceci n'est pas un complot» montrant les America's Frontline Doctors.

Concernant la France, le documentaire note qu’une certaine «opposition» a été médiatisée. Il cite ainsi plusieurs personnalités controversées, en les qualifiant simplement de «professionnels», comme les rassuristes Jean-François Toussaint et Laurent Toubiana. Sans préciser que ces scientifiques, qui niaient (à tort) l’arrivée d’une deuxième vague, ont disparu des grands médias, et refusent tout mea culpa. Mais aussi le réanimateur Louis Fouché et la généticienne Alexandra Henrion Caude, promoteurs d’un traitement précoce contre le Covid-19 reposant sur des bases scientifiques hasardeuses. Ou le médecin Christian Perronne, récemment démis de ses fonctions de chef de service à l’AP-HP pour ses propos jugés «indignes».

«J’ai conscience d’avoir été injuste»

Des choix que le réalisateur assume notamment en se disant plus «documentariste» que «journaliste», dans une interview accordée à l’Avenir (sollicité par CheckNews, Bernard Crutzen n’a pas donné suite) : «Mon métier, c’est documentariste. Je fais du cinéma du réel. Ça veut dire que, pour ce film comme pour les précédents, il y avait un scénario, plusieurs versions, donc un parti pris. Ce côté militant, je l’assume. Oui, je suis partisan, c’est le principe du docu : son réalisateur a un a priori et va chercher ce qui le conforte ou pas.» Il assume même une forme de mauvaise foi stratégique : «J’ai conscience d’avoir été injuste, et j’ai probablement été trop loin dans la dénonciation et la critique des médias. Mais je vois aussi mon film comme un contrepoids : la balance a beaucoup et longtemps penché du côté du gouvernement et de sa communication anxiogène, si bien que pour l’équilibrer et être entendu, il fallait peut-être que je tape un peu trop fort de l’autre côté.»

Résultat : le caractère «orienté» du documentaire a poussé plusieurs intervenants importants du film à prendre leur distance avec le travail de Bernard Crutzen. C’est le cas par exemple de l’épidémiologiste Marius Gilbert, qui estime que «sous le couvert d’une légitimité incontestable à réaliser une critique des médias sur la couverture de la crise, cette vidéo divise au lieu de rassembler et ne propose rien d’autre qu’un alignement d’éléments de dénonciation traités de manière orientée et superficielle».

L’anthropologue spécialiste du complotisme Jacinthe Mazzocchetti, que l’on voit à plusieurs reprises dans le documentaire, a dénoncé, de son côté, l’usage qui a été fait de ses interventions. Dans un long post Facebook, elle juge ainsi «que le film pose, non pas l’hypothèse (avec questions, arguments, contre-arguments), mais la thèse d’une propagande médiatique consciente, malveillante, unilatérale ; sujet traité de façon manichéenne, d’une part, et, d’autre part, pour lequel je ne suis pas compétente. Il est à regretter par ailleurs qu’aucun académique spécialiste du langage médiatique, de la communication, des logiques de propagande n’apparaisse dans le film». Plus grave encore, selon elle, le film donne des billes aux complotistes : «La manière dont le film est conçu ne peut qu’alimenter les groupes complotistes, aider à basculer ceux et celles qui, sur le fil, se posent de bonnes questions, mais risquent de trouver réponse du côté de groupes complotistes et/ou extrémistes. Contrairement à la conclusion énoncée, je ne pense pas que ce film participe à ouvrir un débat démocratique nécessaire, mais au contraire qu’il participe à cliver davantage et à alimenter non pas le doute et une pensée critique salutaire, mais la défiance généralisée.»

© Libé 2020

 
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Si ça vous intéresse, voici de quoi alimenter la réflexion. C'est un peu plus pointu, et cette fois-ci ça vient de Suisse : le Genevois Jean-Dominique Michel, un des plus grands spécialistes mondiaux de santé publique.

PDF extrait de son blog, sur les biais des statistiques :

https://jdmichel.blog.tdg.ch/media/02/00/2884229327.pdf

Interview sur YT :

https://youtu.be/4MqArCjrkmI

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Il y a 8 heures, eda a dit :

Si ça vous intéresse, voici de quoi alimenter la réflexion. C'est un peu plus pointu, et cette fois-ci ça vient de Suisse : le Genevois Jean-Dominique Michel, un des plus grands spécialistes mondiaux de santé publique.

PDF extrait de son blog, sur les biais des statistiques :

https://jdmichel.blog.tdg.ch/media/02/00/2884229327.pdf

Interview sur YT :

https://youtu.be/4MqArCjrkmI

Je ne dirai rien sur le contenu statistique du document, parce que j'y connais rien. Mais le fait que ses conclusions aillent à l'encontre de l'ensemble de la littérature scientifique ("[...] le confinement n'apporte aucun bénéfice" p. 20) ne m'invite pas à le croire sur parole.

En revanche, et là c'est un peu plus mon domaine, l'"analyse" sémantique qu'il fait p. 21 est une vaste blague.

La partie s'intitule "Les mots ont un sens". Il prend dans ce cas un sens (en général le premier) d'un dictionnaire (le CNRTL) et fait valoir ce sens comme universel. Ce n'est pas le cas, la multiplicité des dictionnaires et les différents sens pour chaque terme le montrent. Les mots n'ont donc pas un mais des sens. Dans son acception commune, la formule "les mots ont un sens" ne porte pas son accent sur le numéral "un" mais sur "sens". Pourtant, le traitement que Jean-Dominique Michel en fait déplace justement l'accent précisément sur le numéral et mérite qu'on nuance son propos.

D'autre part, il prend de grandes libertés sur l'interprétation de ses sources et le raisonnement syllogistique.

Exemple :

Citation

 

Le dictionnaire définit : Palliatif, adj. et subst. masc. : Qui atténue ou supprime les symptômes d’une maladie sans la guérir.[10]

L’État arrête : « les spécialités pharmaceutiques à base de clonazepam peuvent faire l’objet d’une prescription[.. .]pour les pratiques palliatives »[21]

Donc l’État autorise le refus de soins et par la même légalise d’homicide des malades désignés.

 

Raisonnement syllogistique sous forme : prémisse majeure, prémisse mineure, conclusion

 

Prémisse majeure : Le dictionnaire définit "palliatif" comme étant ce qui ne guérit pas

Prémisse mineure : L'Etat autorise les traitements palliatifs

Donc "l’État autorise le refus de soins et par la même légalise d’homicide des malades désignés."

 

Sa conclusion affirme donc qu'un traitement palliatif correspond à un refus de soins et donc un homicide. Or, pour une telle conclusion, il aurait fallu montrer en plus 1) que le traitement palliatif est exclusif de tout autre traitement (notamment curatif) et 2) que dans tous les cas où un palliatif est utilisé, il existe un traitement curatif qui aurait pu l'être.

Or, aucun des deux points n'est rempli, sa conclusion est donc totalement abusive (et calomnieuse, par la même occasion).

 

Je ne vais pas faire l'examen de toute cette partie : ce serait long et chiant. Mais cet exemple montre déjà qu'il est susceptible de prendre un certain nombre de libertés dans ses conclusions. Non seulement sur le plan sémantique, mais plus encore sur le plan logique.

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@oresteTa réponse est juste et légitime. Mais que dis-tu sur les plans sémantique et logique :

- du discours des médias dominants qui s'infiltrent partout dans nos vies ?

- du discours des politiques au pouvoir ?

- et même de certaines réponses ci-dessus où l'on évoque dans un très mauvais franglais le fait que l'homme ait marché sur la lune, ce qui n'a aucun rapport avec le sujet ?

Edited by eda
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@eda Bah... en fait j'en sais rien.

Les questions que tu me poses sont extrêmement larges et présupposent qu'on se mette d'accord sur un certain nombre de points avant de les traiter. Parce que là, je pourrais bien te répondre que je ne suis pas d'accord avec le traitement médiatique de la crise, mais il est aussi possible que ce soit pour des raisons opposées aux tiennes. Auquel cas on risque le quiproquo, voire l'engueulade stupide.

Si tu veux on peut continuer en MP, ça me semble éviter l'exposition publique qui encourage à "garder la face" coûte que coûte, faire des raccourcis et travestir les propos de l'autre (je me vise aussi, bien entendu). Bref, ça me semble plus sain. ^_^

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